L’ambassadeur britannique, Hugo Shorter, prononçant son allocution, en sa résidence à Yarzé. Photo Anne-Marie el-Hage)
La Journée de la liberté de la presse, célébrée la semaine dernière, était l'occasion pour l'ambassadeur britannique, Hugo Shorter, de rendre hommage à la presse libanaise, jeudi, en sa résidence à Yarzé, en présence d'un important parterre de journalistes. La crise des médias, les législatives, le droit de la femme libanaise à participer à la vie politique de même que les relations libano-britanniques post-Brexit ont été au cœur de son intervention. Une intervention au cours de laquelle le diplomate a invité les autorités à tenir les élections législatives « le plus tôt possible » et « dans les délais », selon un « calendrier clair ».
Saluant d'abord la presse libanaise « connue et admirée » comme « nulle part au Moyen-Orient », M. Shorter a reconnu combien l'année a été financièrement difficile pour les médias au Liban, face au développement rapide du numérique. « La raison pour laquelle la liberté de la presse est si souvent attaquée, c'est parce que la presse, lorsqu'elle travaille comme elle devrait le faire, fournit aux gens – aux électeurs – des informations qu'ils ne connaissaient pas... ce qui est une fonction-clé d'une démocratie saine... »
L'ambassadeur britannique s'est alors penché sur l'échéance électorale imminente. Il a invité la classe politique à mettre en place « un calendrier clair, pour que les élections soient tenues le plus tôt possible », le mandat du Parlement venant à échéance d'ici à (moins de) 40 jours. S'il a fait part de la neutralité de Londres quant au choix de la loi électorale, une affaire purement libanaise, Hugo Shorter s'est dit en faveur d'un quota féminin provisoire. « Le Liban n'a que 3 % de femmes députées, alors que l'Arabie saoudite en a 20 % et la Tunisie 50 %, a-t-il constaté. Ce qui sape les références démocratiques du Liban et dénie à la moitié de la population ses droits politiques fondamentaux. » Cela représente aussi « un énorme gaspillage de talents dans un système politique qui a besoin de tous les talents disponibles ».
L'ambassadeur britannique s'est enfin voulu rassurant à propos du Brexit, rappelant que le Royaume-Uni quitte l'Union européenne, mais pas l'Europe. « Nous ne réduirons pas notre rôle sur la scène mondiale, et le Royaume-Uni continuera de soutenir le Liban en matière de sécurité, de stabilité et de prospérité », a-t-il promis, saluant tous « les héros méconnus » du Liban qui « protègent les frontières », « combattent les terroristes », « développent leurs entreprises dans un environnement économiquement difficile » ou font de leur mieux « pour donner à leurs enfants le meilleur départ possible dans la vie... ».
C'est à l'issue d'une visite au Premier ministre, Saad Hariri, au Grand Sérail, que s'est déroulée la cérémonie à la résidence de l'ambassadeur britannique. Une visite durant laquelle Hugo Shorter avait rappelé au président du Conseil combien « la tenue des élections est essentielle pour préserver une démocratie saine ».
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