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À La Une - conflit

Au Yémen, des responsables sudistes se rebiffent

Le médiateur de l'ONU souhaite relancer le processus de paix, au point mort depuis août.

Les Nations unies ont confirmé jeudi 58 cas de choléra au Yémen en moins de deux semaines et annoncé 47 morts, la deuxième poussée de l'épidémie en un an dans ce pays déchiré par la guerre. AFP / Mohammed HUWAIS

Des responsables yéménites, en conflit avec le président Abd Rabbo Mansour Hadi, ont annoncé jeudi la création d'une autorité parallèle appelée à administrer le sud du pays en guerre.
Cette initiative séparatiste coïncide avec un entretien que M. Hadi a eu en Arabie saoudite avec le médiateur de l'ONU pour le Yémen, qui souhaite relancer le processus de paix, au point mort depuis août.

L'ancien gouverneur d'Aden, Aidarous al-Zoubaidi, limogé fin avril par le président Hadi, a annoncé la mise en place d'un "Conseil de transition du sud", placé sous sa présidence pour "diriger les provinces du sud et les représenter à l'intérieur et à l'extérieur" du pays. Il est doté d'une présidence de 26 membres, dont les gouverneurs de cinq provinces du sud et deux ministres du cabinet de M. Hadi, a ajouté M. Zoubaidi dans un communiqué.

M. Hadi et son gouvernement n'ont pas encore réagi à ce coup d'éclat qui, estime-t-on dans les milieux politiques yéménites, affaiblit encore l'autorité du président, actuellement exilé en Arabie saoudite après une brève installation à Aden. La grande ville du sud du pays a été déclarée "capitale provisoire" du pays, les rebelles houthis occupant la capitale Sanaa.

M. Zoubaidi avait été démis de ses fonctions par le chef de l'Etat en même temps que le ministre d'Etat Hani ben Brik, autre figure du Mouvement sudiste, un groupe séparatiste.
Ces limogeages ont provoqué de vives réactions dans le sud du Yémen où des milliers de protestataires, sortis le 4 mai dans les rues d'Aden, ont ouvertement contesté l'autorité de M. Hadi.
Ils avaient appelé M. Zoubaidi à former une direction politique pour "représenter le sud" qui, jusqu'à 1990, constituait un Etat indépendant.


(Lire aussi : Saleh prêt à négocier avec les Saoudiens, sous conditions)

 

"Poursuivre le partenariat"
Ces développements interviennent alors que les forces loyalistes, soutenues par une coalition militaire arabe conduite par Riyad, peinent à venir à bout des rebelles houthis et leurs alliés, qui contrôlent de vastes pans du territoire yéménite.

Selon le communiqué, le Conseil de transition s'engage à "poursuivre le partenariat avec la coalition (arabe) dans le sud pour faire face à l'Iran" et à maintenir "le partenariat avec la communauté internationale dans la lutte antiterroriste", en allusion à el-Qaëda et au groupe Etat islamique, fortement implantés dans le sud.

Lors de son entretien avec M. Hadi, le médiateur de l'ONU, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, cité par l'agence gouvernementale Saba, s'est dit inquiet devant la crise humanitaire au Yémen, menacé par la famine et une résurgence du choléra.

Jeudi, le bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) a confirmé 58 cas de choléra en moins de deux semaines et annoncé 47 morts. Au total, 2.301 autres cas suspects ont été recensés dans dix provinces, dont celle de la capitale Sanaa est la plus affectée avec plus de 30% des cas. Les autres régions affectées se trouvent dans le nord et le sud du pays ainsi que dans la région côtière de l'ouest. Un dernier bilan fourni mardi par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) faisait état de 34 décès.

 

44 morts dans des combats
Sur le terrain, au moins 28 rebelles et 16 soldats ont été tués en 24 heures dans des combats dans la province de Taëz (sud-ouest), de Chabwa (sud) et de Hajja (nord-ouest), selon des sources militaires.

Dans cette dernière province, les forces loyalistes ont perdu dix hommes mercredi soir autour du port de Midi, sur la mer Rouge, près de la frontière saoudienne, et ont dû reculer de deux kilomètres, ont indiqué ces sources.

Des forces soudanaises participant à la coalition arabe ont été envoyées en renfort dans ce secteur, selon les mêmes sources.

Depuis l'intervention de la coalition arabe dans le conflit en mars 2015, environ 8.000 personnes, en majorité des civils, ont été tuées, 44.500 blessées et quelque 3 millions déplacées.
Toutes les médiations de l'ONU et sept accords de cessez-le-feu ont échoué.

 

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commentaires (2)

CE N,EST QU,UN PETIT MAL DE DENT QUE LE DOCTEUR SAOUDITE VA TRAITER...

LA LIBRE EXPRESSION

10 h 53, le 12 mai 2017

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Commentaires (2)

  • CE N,EST QU,UN PETIT MAL DE DENT QUE LE DOCTEUR SAOUDITE VA TRAITER...

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 53, le 12 mai 2017

  • Tous les crimes ne sont pas jugés de la même façon selon qu'on soit du camp des occidentaux ou pas .

    FRIK-A-FRAK

    21 h 41, le 11 mai 2017

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