Le président du parti Kataëb, Samy Gemayel, a dénoncé hier la manière avec laquelle le gouvernement gère le dossier de l'électricité, rappelant qu'il a récemment exprimé au gouvernement ses doutes quant à la transparence de ce dossier.
« Lors d'une séance parlementaire consacrée aux questions écrites adressées au gouvernement, nous avions évoqué les soupçons qui entachent le dossier de l'électricité, notamment en ce qui concerne les navires-centrales », a indiqué M. Gemayel, lors d'une conférence de presse tenue au siège de son parti, à Saïfi. Il s'est notamment insurgé contre la location de ces navires pour un montant d'un milliard huit cent mille dollars, alors que, a-t-il indiqué, « leur achat peut être obtenu à un moindre coût ».
« Il est honteux que l'État jette à la mer ces grosses sommes, tandis que le peuple vit dans la pauvreté », s'est indigné le chef des Kataëb. « Selon les critères internationaux, la production d'un mégawatt d'électricité coûte un million de dollars, et partant, les 800 mégawatts que nous entendons produire devraient coûter un milliard et cent mille dollars, si l'on ajoute le coût du bateau qui est de 300 mille dollars », a-t-il calculé, se demandant « pourquoi donc les navires seront-ils loués à plus d'un milliard et huit cent mille dollars ? »
Évoquant l'adjudication qui a eu lieu hier, M. Gemayel a indiqué que « le choix s'est porté sur une société bien déterminée auprès de laquelle l'État avait loué auparavant deux navires ». Il a accusé dans ce cadre l'État d'avoir voulu traiter avec l'entreprise avant même le lancement de l'appel d'offres, donnant comme preuve que « les noms des deux navires avaient été mentionnés par inadvertance dans le cahier des charges ». Et de souligner qu'« il y a quelques jours, nous avons demandé la formation d'une commission d'enquête parlementaire pour mener des investigations, à commencer par la première location des deux navires jusqu'à la conclusion aujourd'hui des contrats d'exploitation, pour savoir où et comment est dépensé l'argent public ».
La loi électorale
Le président des Kataëb s'est ensuite penché sur la question des élections législatives, plaidant pour une loi électorale « en vertu de laquelle le peuple sera en mesure de demander des comptes ». « Nous continuerons à mettre la pression en ce sens », a-t-il averti, mettant en garde contre « l'expiration lundi du délai d'un mois que le président de la République, Michel Aoun, avait fixé » pour l'adoption d'une nouvelle loi électorale (M. Aoun avait utilisé, le 17 avril dernier, ses prérogatives constitutionnelles pour reporter d'un mois la séance parlementaire consacrée à la prorogation du mandat de la Chambre).
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FAUT CRIER QUAND ON EST DEDANS ET NON PAS QUAND ON EST DEHORS...
LA LIBRE EXPRESSION
12 h 05, le 09 mai 2017