Y aurait-il trop de Libanais en France pour que le débat politique soit autant à la ramasse? À observer la campagne présidentielle, on croirait que le temps s'est figé entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et les années 1960, et que de Gaulle est toujours candidat à la présidence. De l'extrême droite névropathe à l'extrême gauche ringarde, en passant par les partis dits de gouvernement et le centre mou vaporeux, tous se réclament du gaullisme et versent une larmichette en pensant au grand Charles et à tante Yvonne sous les lambris de l'Élysée : lui s'attelant à une patience, elle tricotant à ses côtés.
Même les références historiques se sont figées dans le noir et blanc sépia : on s'envoie dans les gencives du Pétain, du Laval, du Hitler et du Staline, des patronymes dont les « djeunes » à capuche d'aujourd'hui ont à peine entendu parler. Parallèlement, les retournements de veste brassent plus de vent que les éoliennes d'Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine réunies : Marine Le Pen qui mange son chapeau en même temps que la sortie de l'euro, Emmanuel Macron qui jette aux orties les oripeaux de Hollande-moi-président-normal-je... tout en hébergeant ses pendentifs accourus à la gamelle, Nicolas Dupont-Aignan qui vire sa cuti pour un plat de lentilles nommé Matignon. Et on n'oublie pas Benoît Hamon qui a laissé tomber ses robots et ses perturbateurs endocriniens dont il nous bassinait les claouis, Jean-Luc Mélenchon qui cherche toujours la fente de l'urne pour l'intromission de son bulletin, et François Fillon qui a certes appelé à voter pour le gamin d'En Marche !, mais n'a plus de vestes à retourner puisqu'il les a toutes rendues.
En même temps, la France est probablement le dernier pays au monde à élever des trotskistes en batterie, au point d'en pondre deux candidats officiels : Nathalie Arthaud, la harengère du marché aux poissons, et Philippe Poutou, le quasi-clodo à qui Fillon aurait quand même pu refiler un de ses costumes. Techniquement, leur discours s'adresse aux ouvriers, mais ces derniers ont depuis longtemps déserté le Grand Soir et pris un billet de groupe pour le bal de la Marine. Léon Trotski doit donner des coups de pied dans sa pierre tombale...
Allez, encore trois jours et on remballe la terrasse. C'est après la foire qu'on pourra compter les bouses !
gabynasr@lorientlejour.com
commentaires (6)
FILLON N'A PLUS DE VESTES À RETOURNER PUISQU'IL LES A TOUTES RENDUES. HIHIHIIII. AU LIBAN ON A DES VESTES IMPERMEABLES QUI PASSENT PARTOUT.
Gebran Eid
13 h 25, le 05 mai 2017