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À La Une - Egypte

Au Caire, le pape "éclipse la tristesse" des fidèles

"Tout le monde est venu (...) C'est un geste de défi face à ceux qui veulent détruire le pays: faites ce que vous voulez, on va continuer à vivre notre vie comme on la vivait avant".

Un prêtre donnant l'hostie à une fidèle lors de la messe célébrée par le pape François au Caire, en Egypte, le 29 avril 2017. REUTERS/Amr Abdallah Dalsh

Lâcher de ballons, youyous, sifflets de joie: dans un stade du Caire, des hommes en djellaba côtoient des femmes en robes élégantes, pour , se réjouit-elle.

Dans ce stade de l'armée, d'une capacité de 30.000 places, les gradins sont à moitié pleins. Aux côtés des familles venues assister à la messe, des nonnes vêtues de leur tenue austère blanche ou grise et des prêtres franciscains en soutane marron. Un portrait de la vierge Marie, accroché à des ballons de couleur, flotte doucement, balancé par le vent.

 

(Lire aussi : François apporte sa caution à l'imam d'al-Azhar : un pari audacieux)

 

'Assalam Alaykoum'
Dans les allées entre les gradins, les boy-scouts, chemise beige et le torse couvert par des badges, distribuent des bouteilles d'eau. Les fidèles arborent la casquette blanche, créée pour l'occasion, avec le slogan de la visite du souverain pontife dans le plus peuplé des pays arabes: "le pape de la paix dans l’Égypte de la paix".

"Assalam Alaykoum!", que la paix soit avec vous: les premiers mots du pontife argentin durant la messe, prononcés en arabe, sont accueillis par un tonnerre d'applaudissements. Le pape est installé sur une estrade au milieu du terrain, sous une élégante tente blanche et rouge.

Puis l'extase laisse place à la ferveur religieuse. La messe, prononcée en italien par le pape, est ponctuée par les chants de la chorale, en italien, français et arabe, déclamés par des voix de ténor, d'alto et de basse. On chante le Notre père en arabe.

 

(Pour mémoire : Impressionnantes mesures de sécurité pour l'ouverture du congrès international d'al-Azhar pour la paix)

 

Plusieurs prêtres en habit de messe blanc, or et rouge se dispersent dans les gradins pour administrer la communion aux fidèles, tandis que des chants liturgiques coptes et arabes aux accents mélodieux envahissent l'atmosphère, rythmés par le son strident des cymbales.

L'EI s'est engagé à multiplier les attaques contre la communauté chrétienne, alors le stade est sous haute sécurité. Les hélicoptères patrouillent au dessus de l'arène et autour du terrain, des policiers en civils, armés de fusils d'assaut, montent la garde. Nagwa Kamal, professeure de mathématiques à l'école du Sacré Cœur au Caire, avoue que les chrétiens ont "vécu des moments difficiles", avant d'affirmer que "le terrorisme ne vaincra pas".

"Évidemment que les gens sont inquiets, même terrorisés, ils savent qu'en venant ici il peut y avoir un risque de brèche sécuritaire", reconnaît Peter Riad, un ingénieur de 30 ans qui fait partie des boy-scouts. "Mais malgré ça tout le monde est venu", s'enthousiasme-t-il. "C'est un geste de défi face à ceux qui veulent détruire le pays: faites ce que vous voulez, on va continuer à vivre notre vie comme on la vivait avant", lance-t-il.

 

 

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