Ce qui frappe à l'arrivée au Caire, où s'ouvre aujourd'hui le Congrès international d'al-Azhar pour la paix auquel le pape doit donner demain une audience extraordinaire par son intervention, ce sont les impressionnantes mesures de sécurité qui entourent l'événement.
Dans le quartier de Zamālek où se trouve la Nonciature apostolique, la police a effectué un grand travail de prévention, immeuble par immeuble, assure une source diplomatique au Caire. Les vérifications d'identité ont vidé le quartier de sa population, exagère cette source, pour illustrer la minutie avec laquelle ce travail a été conduit.
C'est en effet à la Nonciature que le pape François sera logé dans la nuit du vendredi au samedi, la seule qu'il passe en Égypte. Attendu vendredi à 14 heures, il repartira samedi en fin d'après-midi, après avoir rempli les quatre missions qu'il s'est assigné : rencontrer le président égyptien, le pape des coptes, Tawadros II, l'imam d'al-Azhar et la communauté catholique du Caire.
(Lire aussi : Exercice de communication pour le pape François avec al-Azhar)
Selon la source diplomatique citée, les autorités égyptiennes auraient discrètement laissé au pape le soin de décommander son voyage, après les deux effroyables attentats d'Alexandrie et de Tanta, le dimanche des Rameaux. Mais le pape argentin en a jugé autrement, moins soucieux de sa sécurité que de son voyage à la rencontre d'un l'islam « du juste milieu » que cherche à promouvoir mondialement l'instance sunnite d'al-Azhar, débordée par un radicalisme d'un autre âge qui frappe partout sur la planète.
Dans l'immense hall de l'hôtel Fairmont (ancien Sheraton), non loin de l'aéroport où sont logés les membres de la délégation, les agents de la sécurité sont partout, presque aussi nombreux que le personnel de l'hôtel, filtrant les arrivants, repérant les indécis, offrant leurs services avec l'exquis baratin de circonstance cher à l’Égypte. Nous sommes dans une Égypte orwellienne où, à la menace diffuse et barbare des radicaux de l'islam qui ne reculent devant aucun massacre possible, la réponse policière immédiate est la seule possible.
Étaient présents mercredi soir à l'hôtel : le mufti de la République Abdellatif Deriane, l'archevêque maronite de Beyrouth Boulos Matar, représentant le patriarche, le vicaire patriarcal maronite Boulos Sayah, l'ancien ministre Tarek Mitri, qui interviendra au congrès, et Mohammad Sammak, secrétaire général du Comité national pour le dialogue islamo-chrétien.
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commentaires (2)
Que Dieu protège ces hommes de foi , dans un moyen orient ou les chrétiens souffrent le plus .
Antoine Sabbagha
14 h 03, le 27 avril 2017