Berry : La séance du 15 mai vise à faire barrage au vide

Le président de la Chambre, Nabih Berry, a affirmé une nouvelle fois que la prorogation du mandat du Parlement serait un moindre mal face au danger du vide. « Nous le répétons depuis le début : nous ne voulons pas d'une prolongation du mandat parlementaire. Mais nous voulons aussi préserver le pays et les institutions de l'effondrement », a déclaré M. Berry lors du rendez-vous hebdomadaire avec les députés à Aïn el-Tiné. Partant, « la séance du 15 mai vise à faire barrage au vide meurtrier, dans l'espoir que les contacts et les efforts en cours aboutissent entre-temps à un accord sur une nouvelle loi », a déclaré M. Berry, cité par ses visiteurs.
« Nous avons œuvré pour une nouvelle loi électorale et continuons de le faire », pour éviter la prolongation, a souligné M. Berry. Ses visiteurs rapportent à cet égard que le chef du législatif « ne soutient pas la proposition de loi basée sur la préqualification, récemment soumise au débat ». Il disposerait en revanche de « plus d'une formule de loi à même d'être débattue, dont la formule puisée dans la Constitution et qui consiste à élire une Chambre des députés sur la base de la proportionnelle et à créer un Sénat en parallèle ».
Le président Berry a reçu par ailleurs l'ancien ministre Fayçal Karamé, qui n'a pas été par quatre chemins pour stigmatiser l'hypothèse d'un vide au niveau du législatif.
Il est d'abord revenu sur le souhait exprimé par M. Berry, au moment où se précisait l'entente Aoun-Hariri sur la présidentielle, d'« élargir cette entente sur la présidentielle à la formation du cabinet et la loi électorale, de manière à obtenir un package-deal ». « À l'époque, tous ceux qui se posent en gardiens de la Constitution s'y étaient farouchement opposés. Où sont-ils aujourd'hui, face aux projets de loi suggérés pour saper Taëf et la convivialité ? » a déclaré M. Karamé, en rappelant que « Taëf est le seul texte à même de garantir les droits des communautés et les équilibres du pays ».