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Économie - États-Unis

Trump propose une baisse d’impôts massive et « historique »

Donald Trump et son secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, ont présenté hier la réforme fiscale que le président américain avait promise pendant sa campagne. Carlos Barria/Reuters

L'administration de Donald Trump a proposé hier une baisse historique des impôts, notamment pour les entreprises, une initiative choc avant son 100e jour au pouvoir, mais qui sera négociée pied à pied au Congrès.

Le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, et le conseiller économique, Gary Cohn, ont présenté à la presse non un plan détaillé, mais une seule page énumérant des principes :
– baisse de l'impôt sur les sociétés de 35 % à 15 % ;
– réduction de 7 à 3 du nombre de tranches de l'impôt sur le revenu des particuliers ;
– suppression de presque toutes les possibilités de déductions fiscales, dans le but d'une simplification extrême, afin que les ménages puissent faire leur déclaration sur une page.

« Rendre l'impôt sur les sociétés plus compétitif, rapatrier des milliers de milliards de dollars afin de créer des emplois, simplifier l'impôt sur le revenu, réduire les impôts. Ces principes de base ne sont pas négociables », a déclaré Steven Mnuchin. « Nous voulons stimuler la croissance économique », a dit Gary Cohn. L'objectif est de faire adopter la réforme en 2017. « Nous allons aussi vite que possible », a dit le secrétaire au Trésor. Selon Gary Cohn, ce sera la plus grande réforme fiscale depuis Ronald Reagan en 1986 et « une des plus grandes baisses d'impôts de l'histoire américaine ».

Donald Trump, qui a pris ses fonctions en janvier, avait promis pendant sa campagne de remettre à plat le complexe code des impôts, dont il a lui-même été accusé de profiter pour alléger sa facture fiscale de promoteur immobilier pendant des décennies.

Le président américain lance ainsi un nouveau chapitre de son mandat alors que la Maison-Blanche vante le bilan des 100 premiers jours, amaigri par les échecs de ses décrets migratoires et de l'abrogation de la loi sur la santé Obamacare. Samedi sera le 100e jour depuis le 20 janvier.

 

(Lire aussi : Quand Trump met à rude épreuve la relation entre le FMI et les États-Unis)

 

« Guide précieux »
La proposition de la Maison-Blanche reste à ce stade... une proposition. Elle passera à la moulinette du Congrès, contrôlé par des républicains qui ne sont pas forcément sur la même longueur d'onde que l'exécutif, notamment sur la rigueur budgétaire.

Leurs chefs, dans un communiqué, ont d'ailleurs qualifié le plan Trump de « guide précieux », et non de base de négociation. Ils ont choisi de mettre en valeur les points d'accord : baisse du niveau d'imposition, simplification, incitation au rapatriement des liquidités des entreprises à l'étranger... sans approuver aucun point spécifique. Ils avaient d'ailleurs élaboré depuis des mois leur propre plan, que M. Trump n'a finalement pas repris. Beaucoup d'élus veulent éviter une explosion des déficits et se méfient d'une baisse générale des impôts non compensée. Depuis les dérives des années Bush et les dépenses du début des années Obama, les républicains se sont posés en garants de l'équilibre budgétaire.

Steven Mnuchin a affirmé hier que le plan Trump « s'autofinancerait », c'est-à-dire qu'il créera de la croissance qui, en retour, créera plus de contribuables et générera suffisamment de nouvelles recettes fiscales pour compenser le manque à gagner de la baisse d'impôt.

 

(Lire aussi : Trump signe un décret pour « acheter et embaucher américain »)

 

Un raisonnement popularisé dans les années 1980 mais contesté par de nombreux économistes, de droite comme de gauche. « Il n'y a jamais eu une seule analyse crédible (...) pour suggérer que les réductions d'impôts vont se financer elles-mêmes », dit ainsi à l'AFP le républicain Douglas Holtz-Eakin, président du centre d'études économiques American Action Forum.

De son côté, l'opposition démocrate fourbit ses armes. Elle n'est pas opposée par principe à une réforme, mais exige des contreparties pour les ménages. « Si c'est une énorme réduction d'impôts pour les très riches, ça ne passera pas chez les démocrates », a prévenu Chuck Schumer, chef de file démocrate du Sénat.

Le secrétaire au Trésor a aussi profité de l'occasion pour réaffirmer que le magnat de l'immobilier devenu président n'avait, contrairement à ses prédécesseurs, « pas l'intention » de rendre publiques ses déclarations d'impôts, objet d'intenses spéculations tant les contours de sa fortune restent entourés d'un épais mystère. « Le président a publié beaucoup d'informations », a-t-il affirmé, sans préciser ce à quoi il faisait référence.

 

 

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