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À La Une - syrie

Attaque de Khan Cheikhoun : le renseignement français incrimine Damas

Un rapport démontre également "que le régime détient toujours des agents chimiques de guerre, en violation des engagements à les éliminer qu'il a pris en 2013", selon un communiqué de la présidence.

Le chef de la diplomatie française, Jean-Marc Ayrault, prenant la parole mercredi à l'issue d'un Conseil de défense réuni autour du président François Hollande. AFP / STEPHANE DE SAKUTIN

L'attaque au sarin contre la localité syrienne de Khan Cheikhoun, qui a tué début avril 88 personnes et horrifié le monde, porte "la signature" de Damas, a accusé mercredi la France dans un rapport de ses services de renseignement incriminant le régime.

Ce document démontre également "que le régime détient toujours des agents chimiques de guerre, en violation des engagements à les éliminer qu'il a pris en 2013", selon un communiqué de la présidence française.

"La France a décidé de partager avec ses partenaires et avec l'opinion publique mondiale les informations dont elle dispose", a déclaré le chef de la diplomatie française, Jean-Marc Ayrault, à l'issue d'un Conseil de défense réuni autour du président François Hollande.

L'attaque perpétrée le 4 avril contre la localité de Khan Cheikhoun, en zone rebelle, a fait 88 morts, dont 31 enfants, selon un dernier bilan de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), et a entraîné des frappes de représailles américaines le 7 avril sur une base aérienne du régime. Ce dernier a toujours démenti être impliqué et estimé que l'attaque était "une fabrication à 100%".

"Le fait du recours au sarin ne fait guère de doutes, mais il est impossible de faire des conclusions sur qui en est responsable sans une enquête internationale", a réagi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, qui souligne que Moscou "ne comprend pas que l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) s'abstienne pour l'heure d'une telle enquête".

Le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, a réitéré mercredi le soutien de la Russie au régime de Damas dans la lutte contre l'EI et le groupe Front Fateh el-Cham (ex-Front al-Nosra, la branche d'el-Qaëda en Syrie).

La France, dont les services assurent avoir "prouvé" cinq attaques au gaz sarin en Syrie depuis avril 2013, selon un décompte fourni avec le rapport, s'appuie sur des prélèvements sur place et analyses effectuées sur les victimes, selon une source diplomatique française.

Le rapport étudie trois aspects-clés de l'attaque de Khan Cheikhoun: la nature du produit, le procédé de fabrication et son mode de dispersion.
Paris, à l'instar de l'OIAC, de la Turquie, des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne, a conclu à l'utilisation de sarin à Khan Cheikhoun.


(Pour mémoire : Le chef du Pentagone met en garde Damas contre l'utilisation d'armes chimiques)

 

Arme chimique banalisée
Mais c'est surtout le procédé de fabrication du gaz qui permet à la France d'incriminer le régime de Damas. Le sarin prélevé à Khan Cheikhoun a été comparé avec des prélèvements réalisés par la France après une attaque de 2013 imputée au régime à Saraqeb (nord-ouest). La France avait récupéré une munition non explosée et en avait analysé le contenu.

"Nous sommes en mesure de confirmer que le sarin employé le 4 avril est le même sarin que celui qui a été employé dans une attaque intervenue à Saraqeb le 29 avril 2013", a déclaré M. Ayrault.
Dans les deux cas, de l'hexamine, un stabilisant, a été retrouvé. "Ce procédé de fabrication est celui développé par le CERS au profit du régime syrien", indique le résumé du rapport. Le Centre de recherches et d'études scientifiques de Syrie (CERS) est dans le viseur des pays occidentaux.

Le secrétaire américain à la Défense, Jim Mattis, a estimé vendredi qu'il n'y avait "pas de doute" que le régime avait conservé des armes chimiques et Washington a pris lundi des sanctions contre 271 scientifiques du CERS.

Enfin, l'analyse du contexte militaire fait dire à la France que l'aviation du régime, et en particulier un chasseur bombardier Sukhoi 22 décollant de la base de Chayrat, a effectué des frappes aériennes sur la localité le 4 avril au matin. Seul le régime dispose de ces moyens aériens.

Depuis le début de la guerre en Syrie, en mars 2011, le régime a été accusé à plusieurs reprises d'avoir recours aux armes chimiques. L'attaque de la Ghouta, en banlieue de Damas en août 2013, qui a fait des centaines de victimes, a été un des marqueurs du conflit. Elle a conduit, après le retentissant renoncement américain à des frappes de représailles, à un accord international sur le démantèlement de l'arsenal chimique du régime.

Mais des dizaines d'autres attaques de moindre ampleur sont suspectées, témoignant de la banalisation de l'arme chimique, même si les responsabilités sont extrêmement délicates à prouver. En 2016, deux rapports d'enquêteurs de l'ONU et de l'OIAC avaient conclu que Damas avait mené trois attaques au chlore et l'organisation jihadiste Etat islamique une attaque au gaz moutarde en 2014 et 2015.

 

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Ce document démontre également "que le régime détient toujours des agents chimiques de guerre, en violation des engagements à les...

commentaires (6)

SI ON COMPREND BIEN IL DIT CECI : PUISQUE C'EST LE HÉROS SYRIEN BASHAR QUI A LARGUÉ LES BOMBES CHIMIQUES DONC IL NE PEUT PAS Y AVOIR D'AUTRES ALTERNATIVES QUE SE SOIT LUI. HAHAHAHAHAHAAVAVAVAAV ET Y EN A QUI VONT CROIRE À CE GENRE DE PREUVES... LOLLLLLL. ..

FRIK-A-FRAK

17 h 23, le 26 avril 2017

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Commentaires (6)

  • SI ON COMPREND BIEN IL DIT CECI : PUISQUE C'EST LE HÉROS SYRIEN BASHAR QUI A LARGUÉ LES BOMBES CHIMIQUES DONC IL NE PEUT PAS Y AVOIR D'AUTRES ALTERNATIVES QUE SE SOIT LUI. HAHAHAHAHAHAAVAVAVAAV ET Y EN A QUI VONT CROIRE À CE GENRE DE PREUVES... LOLLLLLL. ..

    FRIK-A-FRAK

    17 h 23, le 26 avril 2017

  • La désinfo est un peu épaisse ...! après le fiasco de Saraqueb , voilà que 30 jours avant la fin du règne de Normal 1er, Ayrault remet le couvert...

    M.V.

    15 h 19, le 26 avril 2017

  • Des preuves sans actions sur le terrain ne serviront à rien .

    Antoine Sabbagha

    14 h 25, le 26 avril 2017

  • Merci à la France ... et nous savons tous ce que vos services de renseignement peuvent faire et savoir !! Encore une fois merci d'svoir surtout donner des preuves IRRÉFUTABLES sur l'incrimination de damas

    Bery tus

    14 h 15, le 26 avril 2017

  • IL N,Y A PLUS DE DOUTE... LE CHIMIQUE EST INDIQUE PAR LES SERVICES DE RENSEIGNEMENTS... ET NON SEULEMENT... DE TOUTES LES GRANDES PUISSANCES... MEME LE RUSSE LE SAIT MAIS ESSAIE DE DISCULPER LE CHIMIQUE POUR SE DISCULPER AUSSI !

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 54, le 26 avril 2017

  • Non mais franchement quoi , si ayrault n'avait que ça à dire pour prouver l'utilisation PAR L'ARMÉE DU HÉROS BASHAR EL ASSAD contre ses alliés wahabites à cheikh chekhoun , n'aurait il pas rater une occasion de se taire, encore une fois ? Qu'a-t-il à perdre au juste de dire autant d'inepties puisqu'il est de toute façon OUT OF THE GAME. SON MAÎTRE ET PATRON TRUMP-PÉTE NE SE LA RAMÈNE PLUS APRÈS UNE FRAPPE GAG. HAHAHA.

    FRIK-A-FRAK

    13 h 13, le 26 avril 2017

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