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À La Une - congrès

Revers pour la cheffe des populistes en Allemagne

Les populistes allemands de l'AfD infligent une humiliante défaite à leur figure de proue au premier jour d'un congrès marqué aussi par de vastes contre-manifestations.

 

A cinq mois des élections législatives, les populistes allemands de l'AfD ont infligé samedi une humiliante défaite à leur figure de proue Frauke Petry. Photo Reuters

A cinq mois des élections législatives, les populistes allemands de l'AfD ont infligé samedi une humiliante défaite à leur figure de proue Frauke Petry, au premier jour d'un congrès marqué aussi par de vastes contre-manifestations.

Né en 2013, l'Alternative pour l'Allemagne a connu un essor fulgurant lors de la crise migratoire de 2015-2016, lorsque la chancelière conservatrice Angela Merkel avait ouvert son pays à plus d'un million de demandeurs d'asile. Mais la formation a dégringolé dans les sondages ces derniers mois avec le tarissement du flux migratoire et le déclenchement d'une guerre des clans.

Inspirée par la Française Marine Le Pen, la télégénique Frauke Petry veut élargir l'électorat du parti dans un pays encore marqué par son passé nazi. Mais les tenants d'une ligne plus dure sont majoritaires parmi les militants de l'AfD, notamment dans les bastions de l'Est.

Le conflit a atteint une nouvelle dimension samedi quand les quelque 600 délégués, réunis jusqu'à dimanche à Cologne (ouest), ont refusé à une grande majorité de débattre de la stratégie de "realpolitik" prônée par Frauke Petry.

Chef de file des "réalistes" du parti, l'ancienne chimiste de 41 ans est persuadée de pouvoir conduire l'AfD au pouvoir dans quatre ans, en rompant avec les discours réputés d'extrême droite et bannissant les dérapages racistes. Les membres du parti doivent décider "si l'AfD peut devenir, aux yeux des électeurs, une option réaliste pour une prise de pouvoir en 2021" et "comment" il peut atteindre cet objectif, a-t-elle lancé.

Le journal Bild Zeitung, le plus lu d'Allemagne, a qualifié le rejet de sa motion de "coup terrible" pour Mme Petry, enceinte de son cinquième enfant.

L'ambiance était également tendue dans les rues de Cologne, en particulier pour les 4.000 policiers chargés de maintenir l'ordre. L'an passé à Stuttgart, des heurts attribués à l'extrême gauche avaient éclaté.

Deux officiers ont été légèrement blessés dans des échauffourées avec des manifestants qui ont tenté tôt dans la matinée d'empêcher les délégués de rejoindre un hôtel du centre de la ville où se tient leur réunion.
Par la suite, des dizaines de milliers de personnes ont défilé pacifiquement appelant à "la diversité et la tolérance".

 

(Pour mémoire : Allemagne : la chef de file de l'AfD envisage de se retirer)

 

'Pas de Kölsch pour les nazis'
Un café en face du centre du congrès a accroché une large banderole sur laquelle on pouvait lire: "pas de Kölsch pour les nazis", en référence la bière locale.

L'AfD, représenté dans 11 des 16 assemblées régionales allemandes, veut s'accorder ce week-end sur un programme à même de le faire entrer pour la première fois au Parlement national cet automne.
Parmi les grands points de cette feuille de route: empêcher la réunification des familles de réfugiés déjà en Allemagne, retirer leur nationalité allemande aux immigrants coupables de "crimes importants", ou déclarer l'islam incompatible avec la culture allemande.

Le co-dirigeant du parti Joerg Meuthen a recueilli une véritable ovation samedi après avoir vitupéré contre les "politiques d'immigration absurdes" soutenues aussi bien par Angela Merkel que par son rival social-démocrate, Martin Schulz. "Nous ne voulons pas être une minorité dans notre propre pays", a-t-il scandé.
Il y a peu encore, des sondages donnaient jusqu'à 15% des voix à la formation, qui est descendue depuis janvier entre 7 à 11% selon les études.

Ce niveau reste historique pour un parti de ce type dans l'Allemagne d'après-guerre, mais l'objectif d'obtenir un résultat à deux chiffres en septembre et de devenir le troisième parti du pays est loin d'être acquis.

 

(Pour memoire : Le Pen prédit le « réveil » de l’Europe, à l’image du Brexit et de Trump)

 

'Le visage du parti'
Mme Petry avait créé la surprise en annonçant mercredi ne pas vouloir être tête de liste aux élections, plongeant le parti dans l'embarras faute d'autre candidat.

Son principal adversaire en interne, Alexander Gauland, 76 ans, a vivement critiqué Mme Petry, lui intimant de retirer sa motion au congrès. Il avait aussi fait échouer les efforts de la jeune femme pour exclure les cadres du parti ayant tenu des propos controversés sur le nazisme.

Samedi, il a toutefois émis le voeux que sa rivale joue un rôle important dans la campagne. Petry est "un visage important, peut-être le plus important du parti", a-t-il dit.

 

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