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À La Une - Liban

Loi électorale : Bassil défend la formule d'habilitation à deux tours

Le Futur a déclaré que le prochain code électoral devra être "conforme à l'accord de Taëf" afin de "renforcer l'unité nationale et la coexistence".

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Gebran Bassil, s'est entretenu le 18 avril 2017 avec l'ancien président de la République Amine Gemayel. Photo Dalati et Nohra

Le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, a défendu mardi la formule de loi électorale dite de l'habilitation dans le cadre des discussions autour de l'adoption d'un nouveau code électoral dans la perspective des législatives prévues en principe en juin mais dont le sort est plus que jamais incertain.

"Corriger la représentation des chrétiens"
"Nous aurons une nouvelle loi électorale", a promis M. Bassil à l'issue de la réunion hebdomadaire du bloc parlementaire du Changement et de la réforme, dont le CPL est la principale composante, se prononçant à nouveau contre toute prorogation du mandat des députés, la loi électorale en vigueur et le vide.

La loi en vigueur, dite de 1960, est fondée sur la majoritaire plurinominale. Elle est critiquée officiellement par la plupart des dirigeants qui n'arrivent toujours pas à s'entendre sur une nouvelle formule. La proportionnelle intégrale et le mode de scrutin mixte (alliant majoritaire et proportionnelle) sont actuellement débattus.

Défendant la formule de l'habilitation, fondée sur un scrutin à deux tours, le leader du CPL a déclaré que l'objectif est de "restaurer le Pacte national" et de "corriger la représentation et le rôle des chrétiens". Cette formule stipule l'habilitation à la majoritaire des candidats par leurs communautés respectives au niveau du caza, dans un premier tour. Puis la proportionnelle est appliquée au second tour au niveau des mohafazats.

Indiquant que le Courant du futur a exprimé son désaccord avec la formule de l'habilitation, M. Bassil a souligné que le président Michel Aoun avait décidé de suspendre pendant un mois des séances du Parlement "après avoir obtenu l'assurance que les principales composantes du pays avaient donné leur accord de principe" à cette formule. Dans la foulée de l'annonce du président Aoun la semaine dernière, le chef du Parlement, Nabih Berry, avait fixé au 15 mai prochain la séance parlementaire consacrée au vote de la prorogation du mandat des députés.

 

(Lire aussi : « Toute prorogation de la législature est une spoliation du pouvoir et de la volonté du peuple », affirme Audi)

 

Le Futur pour le respect de Taëf
Par ailleurs, M. Bassil s'est défendu des attaques contre la formule à deux tours, qualifiée de confessionnelle par certaines formations comme le PSP dirigé par le leader druze Walid Joumblatt. "Les députés qui représentent les Libanais doivent jouir d'une représentativité forte dans leur circonscription", a déclaré M. Bassil, ajoutant que son parti mène "le même combat en faveur du Pacte national sur le terrain de loi électorale que celui mené au moment de l'élection présidentielle".

Soulignant que les modes de scrutin proposés dans cette formule n'ont pas été critiqués lors du débat sur la création d'un Sénat dont les membres pourraient être élus selon le principe de la proposition de loi électorale dite orthodoxe, stipulant que les candidats soient élus par leurs communautés respectives, le chef du CPL s'est déclaré en faveur d'un Etat laïc.

Plus tôt dans la journée, M. Bassil avait reçu au palais Bustros l'ancien président de la République, Amine Gemayel. "Nous devons faire face aux dangers, réactiver le fonctionnement des institutions et unifier les visions sur la loi électorale le plus tôt possible parce que la Chambre des députés est la mère des institutions, a déclaré M. Gemayel à l'issue de cette rencontre. Nous devons rassurer les Libanais et leur montrer que des idées sérieuses sont en train d'être proposées afin qui nous puissions avoir une nouvelle loi électorale", a-t-il ajouté.

De son côté, le bloc parlementaire du courant du Futur s'est exprimé en faveur d'une nouvelle loi électorale basée sur l'accord de Taëf, se prononçant contre "tout ce qui pourrait mener le Liban vers le vide constitutionnel" et insistant sur la nécessité que la nouvelle loi électorale soit "conforme à l'accord de Taëf" afin de "renforcer l'unité nationale et la coexistence".

Par ailleurs, le Groupe de soutien international au Liban, composé des États-Unis, de la France, du Royaume-Uni, de la Russie, de la Chine, de l'Allemagne, de l'Italie, de l'ONU, de l'Union européenne et de la Ligue arabe, s'est prononcé pour "la tenue d'élections législatives libres dans les délais constitutionnels".

 

 

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"Corriger la représentation des chrétiens""Nous aurons une nouvelle loi...

commentaires (4)

"Les députés qui représentent les Libanais doivent jouir d'une représentativité forte dans leur circonscription" Tout à fait d'accord! Et le seul système qui assure ce point est le scrutin uninominal avec de petites circonscription. Pourquoi vouloir imposer la proportionnelle qui favorise,non les candidats,mais les partis? Poser la question,c'est y répondre!

Yves Prevost

07 h 12, le 19 avril 2017

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Commentaires (4)

  • "Les députés qui représentent les Libanais doivent jouir d'une représentativité forte dans leur circonscription" Tout à fait d'accord! Et le seul système qui assure ce point est le scrutin uninominal avec de petites circonscription. Pourquoi vouloir imposer la proportionnelle qui favorise,non les candidats,mais les partis? Poser la question,c'est y répondre!

    Yves Prevost

    07 h 12, le 19 avril 2017

  • Cette loi électorale dite de l'habilitation est trop compliquée et le libanais n'aime pas voter deux fois .

    Antoine Sabbagha

    21 h 33, le 18 avril 2017

  • 1 - INSTAURER UN ETAT LAIC DANS TOUT LE SENS DU TERME... REJETE PAR LES BARBUS D,UN COTE SEULEMENT... POUR PARLER DE PROPORTIONNELLE INTEGRALE ! HARIRI ASSEZ DE DECULOTTAGES !!! 2 - JE SUIS AVEC LA PROPOSITION DE BASSILO LE GENDRISSIME ! 3 - SI IL Y A SENAT ALORS LA LOI FERZLIOTE DITE ORTHODOXE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 41, le 18 avril 2017

  • Je suis en faveur d'une loi électorale conforme à l'accord de Taëf. Je voudrais que les 1543 électeurs chiites du Kesrouan participent à toutes les élections sans aucune exception. Je souhaiterais donner un siège maronite aux villages frontaliers du Sud en le prélevant du quota du Kesrouan.

    Un Libanais

    19 h 17, le 18 avril 2017

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