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À La Une - Terrorisme

La Suède choquée rend hommage aux victimes de l'attentat

L'enquête se poursuit autour du principal suspect de l'attentat, Rakhmat Akilov, un Ouzbek de 39 ans déjà connu du renseignement intérieur.

La Suède, bouleversée, a observé lundi une minute de silence pour les victimes de l'attentat de vendredi au camion bélier qui a fait quatre morts à Stockholm. AFP / Jonathan NACKSTRAND

La Suède, bouleversée, a observé lundi une minute de silence pour les victimes de l'attentat de vendredi au camion bélier qui a fait quatre morts à Stockholm, commis selon la police par un Ouzbek affichant des "sympathies" jihadistes.

Dans la capitale, ils étaient plusieurs centaines réunis aux abords de l'artère piétonne Drottninggatan où une montagne de fleurs recouvrait les stigmates du drame, ont constaté des journalistes de l'AFP. La foule s'est tue à midi (10H00 GMT) sous le regard de policiers, nombreux, dont les véhicules étaient adornés de roses rouges. "Je suis tellement triste pour la Suède, c'est le meilleur pays qui soit, j'ai envie de pleurer, beaucoup sont morts pour rien ici", raconte Fadi Mdalal, un jeune homme originaire de Syrie.

Une cérémonie solennelle s'est simultanément déroulée dans le parc de l'Hôtel de ville de Stockholm en présence de membres de la famille royale, du gouvernement, du Parlement et du corps diplomatique. Le roi Carl XVI Gustaf, la reine Silvia, en larmes, la princesse héritière Victoria et le prince Carl Philip ainsi que le Premier ministre Stefan Löfven se sont recueillis sous une pluie glaciale.

 

(Lire aussi : Stockholm manifeste contre le terrorisme)

 

Le chef du gouvernement s'est adressé aux familles des quatre morts et aux 15 personnes blessées dans l'attentat, le troisième en Europe en deux semaines après ceux de Londres et Saint-Pétersbourg.
"Je veux vous dire : vous n'êtes pas seuls, nos pensées vous accompagnent, la Suède est à vos côtés", a-t-il déclaré, manifestement très ému. Les quatre personnes tuées sont deux Suédoises, un Britannique et une Belge. "La Suède, la Belgique et le Royaume-Uni sont solidaires dans le deuil", a souligné M. Löfven.

"Nous ne céderons jamais devant la violence, nous ne laisserons pas le terrorisme vaincre", a affirmé la maire de Stockholm, Karin Wanngård. "Stockholm restera une ville ouverte et tolérante".

Parallèlement, l'enquête se poursuit sur le principal suspect de l'attentat, un Ouzbek de 39 ans. Selon des documents du tribunal de la capitale chargé de cette affaire obtenus par l'AFP, il a été identifié comme étant Rakhmat Akilov. D'après la presse locale, c'est un ouvrier et un père de famille.

M. Akilov est soupçonné d'avoir lancé un poids lourd volé dans la foule sur plusieurs centaines de mètres de la rue piétonne la plus fréquentée de Stockholm vendredi après-midi, avant de finir sa course meurtrière dans la façade d'un grand magasin.

 

(Lire aussi : Les pays européens et l'ONU solidaires de la Suède "contre la haine")

 

Piste jihadiste
Arrêté quelques heures après l'attentat et placé en garde à vue, il devait être inculpé et écroué au plus tard mardi. L'enquête pourrait prendre "un an", a prévenu lundi le directeur-adjoint de la police nationale, Mats Löfving.

L'Ouzbek affichait a minima "un intérêt pour des organisations extrémistes, dont l'Etat islamique" (EI), assurent les enquêteurs. Les quotidiens Aftonbladet et Expressen, citant des sources proches du dossier, affirment qu'il a revendiqué son acte.
"J'ai écrasé les infidèles", s'est-il expliqué en garde à vue, précise Aftonbladet lundi. Le suspect dit avoir reçu un "ordre" direct du groupe EI de frapper Stockholm. "Le bombardement de la Syrie doit cesser", a-t-il également déclaré, toujours selon Aftonbladet.
La police se refuse à confirmer ces informations mais reconnaît que les déclarations de M. Akilov font partie des éléments à charge.

Le procureur Hans Ihrman, le directeur de l'enquête, a demandé son placement en détention provisoire, une étape classique dans la procédure pénale suédoise qui vaut inculpation. Un tribunal statuera mardi.
Un second suspect, dont l'identité n'a pas été révélée, a été placé en garde à vue. La police cherche à savoir s'il a apporté un quelconque soutien au principal mis en cause.

La menace terroriste en Suède est au niveau 3, sur une échelle de 5, depuis une attaque suicide à la bombe perpétrée en décembre 2010 dans la même rue de Stockholm par un homme qui avait péri dans l'explosion sans faire de victimes.

Le ministre de la Justice, Morgan Johansson, a dit lundi à l'AFP mettre à l'étude un renforcement de l'arsenal judiciaire antiterroriste. "Nous avons criminalisé les séjours à l'étranger liés au terrorisme et élargi (le champ des poursuites) pour financement du terrorisme. Il y a de la marge pour élargir (la loi) davantage", a-t-il déclaré.

 

 

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