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À La Une - Témoignages

Et soudain, Stockholm la paisible plonge dans l'horreur

"On n'a pas crié, on n'a pas couru. Ce que l'on venait de voir était tellement incroyable".

Un homme se receuille devant un mémorial improvisé en hommage aux victimes de l'attentat de Stockholm. Jonathan NACKSTRAND/AFP

Des corps démembrés, des flaques de sang, des poussettes abandonnées... Encore sous le choc, des témoins ont relaté samedi comment la course folle d'un camion a transformé une rue piétonne du centre de Stockholm en scène d'horreur.

"J'ai déjà vu des morts, j'ai déjà vu des accidents mais là...". A 67 ans, Margareta Larsson est une infirmière expérimentée mais elle doit s'interrompre, sous le coup de l'émotion. "Je ne veux pas décrire ce que j'ai vu. Le corps était si déchiqueté", reprend-elle.

Dans ce que les autorités suédoises décrivent comme un acte "terroriste", un homme a semé la mort vendredi après-midi sur Drottninggatan, artère la plus fréquentée de la paisible ville de Stockholm, en fonçant sur les passants au volant d'un camion volé. Le bilan est de quatre morts et 15 blessés. La police a arrêté et placé en garde à vue un suspect, présenté comme un Ouzbek de 39 ans connu des services de renseignement, sans préciser pour quels faits.

 

 



En route pour la gare centrale avec une amie, Margareta Larsson a vu le poids lourd traverser un carrefour "à une vitesse immensément élevée". "On a immédiatement compris qu'il y avait quelque chose qui clochait parce qu'on ne conduit pas comme ça dans une ville grouillante un vendredi après-midi", explique-t-elle à l'AFP. "Mon amie m'a saisie par le bras et a dit: 'c'est une attaque terroriste, c'est nous qui sommes maintenant visés'".
"Il y avait bien sûr beaucoup de monde (...) Certaines personnes criaient et étaient prises de panique mais d'autres restaient là, abasourdies comme nous. On n'a pas crié, on n'a pas couru. Ce que l'on venait de voir était tellement incroyable. Les gens étaient choqués", précise-t-elle.

Le camion a parcouru plusieurs centaines de mètres avant de finir son périple meurtrier encastré dans la façade d'un grand magasin, Åhléns City.

(Lire aussi : Les pays européens et l'ONU solidaires de la Suède "contre la haine")

 

'Tuer le plus possible'

Rasmus Myrvälder, un jeune homme de 27 ans venu à Stockholm pour assister à un concert, a d'abord cru à "une défaillance technique". Avant de se rendre à l'évidence. "Il n'arrêtait pas d'accélérer, il faisait des zigzags et écrasait les gens", a-t-il témoigné à la télévision publique SVT. "Tout ce qu'il voulait, c'était tuer le plus possible". "J'ai vu des gens sans bras ni jambes", a-t-il confié, les yeux larmoyants.

Martin Svenningsen, un journaliste qui se trouvait dans un bus sur les lieux du drame, a tenté d'apporter les premiers soins à un homme, agonisant au sol. En vain.
"Un gardien de sécurité est venu et nous a dit de partir, d'autres attaques pouvaient se produire", a-t-il déclaré également à SVT. "J'ai ressenti un besoin pressant de fermer les yeux de cette personne, alors je l'ai fait et on a essayé de quitter la zone".

Médecin à l'hôpital Karolinska, Marie Smedberg est descendue de son métro pour se précipiter sur les lieux quand l'information est tombée sur son téléphone portable. "Vous pouviez voir des affaires jonchant le sol. Il y avait aussi des morts, recouverts, à terre. Et du sang çà et là. Et des poussettes abandonnées dans la rue", confie-t-elle à l'AFP. "Et puis il y avait tous ces gens dans les magasins et les cafés sur Drottninggatan à qui l'on disait de rester là. Des gens choqués et en larmes...".
Petite lueur dans ce tableau très sombre, elle se dit "très impressionnée" par la réactivité des services d'urgence. "En l'espace de 25 minutes, tout avait été dégagé et tout le monde recevait des soins".


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