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Économie - Compte-rendu

Le Liban se positionne sur la nouvelle route de la soie

Pour le Premier ministre Saad Hariri, comme pour les représentants du secteur privé, le Liban peut offrir aux investisseurs chinois une place aux avant-postes pour participer à la reconstruction en Syrie.

De g. à d., le président de la Chambre de commerce internationale de la route de la soie, Lu Jianzhong, le Premier ministre, Saad Hariri, et le PDG de Fransabank et président d’honneur de la CCIRS, Adnan Kassar. Photo ANI

Près de quatre ans après le lancement par la Chine de son gigantesque projet de nouvelle route de la soie entre l'Asie et l'Europe, les représentants des secteurs privés et d'institutions libanaises ont signé hier leurs premiers accords dans ce cadre lors d'une conférence organisée à Beyrouth par la Fransabank et la Chambre de commerce internationale de la route de la soie (CCIRS).

Ainsi, un premier accord de coopération a été conclu entre la Fédération des Chambres libanaises de commerce (FCCIAL) et le CCIRS, tandis qu'un second engage désormais le conseil municipal de Beyrouth et une alliance rassemblant plusieurs villes en Chine, à Chypre, en Iran, ou encore en Turquie. La CCIRS a en outre conclu un accord similaire avec l'Union des chambres arabes, lors de l'évènement qui était parrainé par le Premier ministre Saad Hariri. Aucun détail – notamment financier – sur le contenu de ces accords n'a filtré pendant la conférence. « Ces accords posent les bases de la coopération entre les différents signataires, sans calendrier précis », explique à L'Orient-Le Jour David Kiang, le président du comité financier de la CCIRS.

Lancé en 2013 par le président chinois Xi Jinping, ce projet prévoit la construction d'un réseau – routier et ferroviaire – de plus de 13 000 kilomètres reliant Pékin au continent européen. Ce dernier doit notamment passer par le Liban, qui est idéalement placé « à la croisée des continents africain, asiatique et européen », a souligné le président de la CCIRS, Lu Jianzhong, dans son discours en ouverture du forum.
Fin 2014, le gouvernement a lancé un fonds souverain de 40 milliards de dollars afin de financer les projets s'inscrivant dans le sillage de cette initiative. « La nouvelle route de la soie doit permettre de renforcer l'intégration des économies des pays qui y participeront afin de créer des opportunités d'investissements et des débouchés pour le commerce », expose encore M. Kiang.

Passerelle pour la reconstruction syrienne
Côté libanais, le gouvernement comme les membres du secteur privé veulent profiter de l'initiative chinoise pour renforcer la présence des entreprises sur ce marché de près d'1,4 million d'habitants. « La Chine a toujours été un de nos fournisseurs, mais on ne peut malheureusement pas dire autant de nos exportations », a déclaré M. Hariri dans son discours d'ouverture. Pour rappel, le Liban a importé en 2016 pour près de 2,1 milliards de dollars de marchandises chinoises, pour des exportations dont la valeur a à peine dépassé 7 millions de dollars sur la même période. M. Hariri a également espéré que ce rapprochement permette d'attirer des investissements chinois, notamment dans les infrastructures, rappelant que ces dernières étaient saturées « suite à l'afflux de plus de 1,5 milliard de déplacés syriens ».

Enfin, M. Hariri a également fait valoir que le Liban pouvait offrir aux investisseurs chinois l'opportunité de se retrouver aux premières loges pour participer à la reconstruction de la Syrie. Un positionnement stratégique également mis en avant par le président d'honneur de la CCIRS, Adnan Kassar, qui avait été à l'origine des tractations ayant permis la signature en 1955 du premier accord commercial entre le Liban et la Chine. Invitant les sociétés chinoises à nouer des partenariats avec des entreprises libanaises en vue « d'anticiper la reconstruction en Syrie et en Irak », M. Kassar a également assuré que le Liban avait « beaucoup à offrir » pour améliorer l'environnement des affaires pour les entreprises chinoises. Un argument de vente qui devrait faire mouche. « La principale difficulté rencontrée par les hommes d'affaires chinois qui souhaitent investir au Moyen-Orient est de convaincre les banques chinoises de les suivre, ces dernières estimant qu'il est risqué d'investir dans la région », conclut M. Kiang. Il espère que le nouvel élan donné à la coopération entre les secteurs privés libanais et chinois permettra de dégager des solutions à ce niveau.

 

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