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À La Une - élections

L'OSCE dénonce des irrégularités lors des élections en Arménie

L'opposition a également dénoncé des fraudes lors de ce scrutin où le Parti républicain de M. Sarkissian est arrivé en tête avec 49,15% des voix.

 

Le parti du président arménien Serge Sarkissian a largement remporté les élections législatives organisées dimanche dans ce pays du Caucase. AFP / KAREN MINASYAN

L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a dénoncé lundi des irrégularités lors des élections législatives de la veille en Arménie, qui a abouti à une large victoire du parti du président Serge Sarkissian.

L'opposition a également dénoncé des fraudes lors de ce scrutin où le Parti républicain de M. Sarkissian est arrivé en tête avec 49,15% des voix, selon les chiffres de la Commission électorale centrale après dépouillement de 99,8% des bulletins.

Ces élections étaient les premières organisées en Arménie depuis une réforme constitutionnelle instaurée en 2015 qui vise à mettre en place un régime parlementaire, l'opposition y voyant un moyen pour le chef de l'Etat de maintenir son emprise sur le pays après son second et dernier mandat, qui prend fin en 2018.

Dans un communiqué citant ses observateurs déployés dimanche à travers l'Arménie, l'OSCE a dénoncé un "processus miné par des informations crédibles et récurrentes concernant des achats de vote et des actes d'intimidation des électeurs".

"Selon les résultats préliminaires de l'élection, le Parti républicain a toutes les chances de former le nouveau gouvernement", a pour sa part déclaré le porte-parole du parti au pouvoir, Edouard Charmazanov, lors d'une conférence de presse.

La coalition d'opposition menée par l'homme d'affaires Gaguik Tsaroukian a réuni pour sa part 27,37% des votes et entrera donc au Parlement. Gaguik Tsaroukian, l'un des hommes les plus riches d'Arménie, a fait campagne en attaquant le gouvernement sur son incapacité à lutter contre la pauvreté et la corruption et en promettant de réduire les prix du gaz et de l'électricité.

Deux autres partis d'opposition, Elk et le nationaliste Dachnaktsoutioun, ont obtenu respectivement 7,78% et 6,58% des voix et franchi la barre des 5% nécessaires pour entrer au Parlement. Quatre partis se partageront donc les 101 sièges du Parlement après un scrutin auquel ont pris part 60,86% des électeurs de ce pays de 2,9 millions d'habitants.

 

 

 

Soupçons de fraudes
L'Arménie n'a jamais connu de transfert de pouvoir à l'opposition via un processus électoral et les soupçons de fraudes pesaient sur le scrutin de dimanche.

"Il est dommage que malgré ces changements, législatifs et logistiques, les élections n'aient pas pu effacer les doutes persistants sur la fiabilité et l'intégrité du processus électoral dans le pays", a remarqué l'OSCE, tout en reconnaissant des progrès par rapport aux dernières élections Arméniennes.

"Nous avons observé de nombreuses irrégularités dans les bureaux, des violations du secret du vote et des votes multiples", a déclaré dimanche à l'AFP Hovsep Khourchoudian, un dirigeant d'une des coalitions d'opposition.

Pendant la campagne électorale, la délégation de l'Union européenne en Arménie et l'ambassade des Etats-Unis avaient exprimé dans un communiqué commun leur "inquiétude face aux informations faisant état d'intimidation des électeurs, d'achat de votes et d'utilisation des ressources de l'administration en faveur de certains partis".

Le gouvernement avait promis d'organiser un scrutin exemplaire, le pays ayant déjà connu des violences post-électorales déclenchées par des accusations de fraudes. En 2008, l'élection de Serge Sarkissian avait donné lieu à des affrontements entre la police et des partisans de l'opposition qui avaient fait 10 morts.
Lors de la campagne, M. Sarkissian avait assuré à l'AFP avoir fait "d'énormes efforts pour que ce vote crucial soit impeccable".

Initiée par le président et adoptée à l'issue d'un référendum contesté, la réforme constitutionnelle de 2015 diminuera les pouvoirs du gouvernement et accroîtra ceux du Parlement après la fin du dernier mandat de M. Sarkissian. Mais pour l'opposition, cette réforme lui permettra de changer de casquette en prenant la direction de son parti politique, et de se maintenir ainsi au pouvoir.

Le président a défendu sa réforme en la qualifiant d'"étape dans le processus de démocratisation de l'Arménie" qui, selon lui, renforcera l'opposition. Il a néanmoins reconnu qu'il espérait rester "actif" après la fin de son mandat.

 

 

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