Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Arménie

En Arménie, une prise d’otages s’éternise, affrontements entre forces de l’ordre et manifestants

Des dizaines d'arrestations à Erevan après de violents mouvements de protestation contre la gestion de la crise par les autorités.

À Erevan, capitale de l’Arménie, un violent affrontement entre des manifestants et des policiers antiémeutes. Karen Minasyan/AFP

Des dizaines de personnes, dont des opposants au président arménien Serge Sarkissian, ont été arrêtées hier à Erevan, après une nuit de violences entre policiers et manifestants furieux de la gestion par les autorités d'une prise d'otages en cours depuis cinq jours dans un bâtiment de police.
Mercredi soir, des manifestants ont attaqué à coups de pierre les policiers déployés aux abords de l'immeuble à Erevan dans lequel est retranché, depuis dimanche, un groupe d'hommes armés liés à l'opposition avec quatre otages. Furieux de la façon dont le gouvernement gère cette prise d'otages, ils ont réclamé que les autorités règlent la crise de manière pacifique. La police a riposté en utilisant du gaz lacrymogène et des grenades assourdissantes. Au moins 51 personnes, parmi lesquelles 29 policiers, ont été blessées dans ces affrontements, selon le dernier bilan dévoilé par le ministère arménien de la Santé. Quelque 2 000 personnes ont continué de manifester jusqu'à l'aube hier, en érigeant des barricades, avant d'être dispersées par la police antiémeutes qui a procédé à des dizaines d'arrestations. Au moins 15 opposants du parti modéré Accord civil figurent parmi les personnes arrêtées, a indiqué son dirigeant, le parlementaire Nikol Pachinian.
« Ce qui s'est passé est inacceptable », a déclaré hier le Premier ministre arménien, Ovik Abraamian, cité par des médias locaux, lors d'une réunion du gouvernement, en soulignant qu'il était « impossible d'obtenir des changements réels par la violence ». Le département d'État américain a condamné le « recours à la violence » et appelé le gouvernement arménien à « gérer la situation avec retenue ».

Appel à manifester
Les affrontements entre policiers et manifestants sont intervenus alors que la prise d'otages s'éternise. Dimanche matin, un groupe d'hommes armés liés à un opposant emprisonné, Jiraïr Sefilian, d'origine arménienne mais né au Liban, avait fait irruption dans un bâtiment de la police à Erevan, tuant un policier, prenant plusieurs otages et réclamant la démission du président Serge Sarkissian. Quatre otages ont été libérés dans les jours suivants. Mais quatre personnes, dont deux hauts gradés – le chef adjoint de la police nationale, Vardan Eguiazarian, et le chef adjoint de la police d'Erevan, Valeri Ossipian –, sont toujours retenues.
Les assaillants, qui ont mis la main sur un large arsenal de la police, ont appelé les Arméniens à descendre dans la rue pour soutenir leurs demandes. Dès lundi, plus de 1 500 personnes étaient descendues dans la rue pour protester contre le gouvernement et exiger une résolution pacifique de la crise.
Jiraïr Sefilian a été arrêté en juin pour détention d'armes, et accusé d'avoir voulu occuper des bâtiments gouvernementaux et des centres de télécommunication. Critique féroce du gouvernement, il avait déjà été arrêté en 2006 et emprisonné pendant 18 mois après avoir appelé à « renverser le gouvernement par la violence ». Il avait aussi été brièvement arrêté pour tentative de coup d'État en 2015 avant d'être libéré. Jiraïr Sefilian a combattu au Liban au cours de la guerre civile (1975-1990). Il a ensuite déménagé en Arménie pour prendre part à la guerre contre l'Azerbaïdjan pour le contrôle de la région disputée du Nagorny-Karabakh.

(Source : AFP)

Des dizaines de personnes, dont des opposants au président arménien Serge Sarkissian, ont été arrêtées hier à Erevan, après une nuit de violences entre policiers et manifestants furieux de la gestion par les autorités d'une prise d'otages en cours depuis cinq jours dans un bâtiment de police.Mercredi soir, des manifestants ont attaqué à coups de pierre les policiers déployés aux...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut