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Liban - Législatif

Alain Aoun à « L’OLJ » : « La grille des salaires est aux soins intensifs »

Le député de Baabda accuse les Kataëb de « démagogie ».

Alors que l'on s'attendait que la grille des salaires soit votée lors de la séance parlementaire de jeudi après-midi, c'est un défaut de quorum qui a, en principe, torpillé la réunion.

Si certains estiment que le torpillage de la séance, place de l'Étoile, est lié à une décision politique visant à absorber la grogne populaire engendrée par les nouvelles mesures fiscales votées jeudi, d'autres préfèrent en imputer la responsabilité aux Kataëb et à leur chef, Samy Gemayel. C'est le cas, bien entendu, du vice-président de la Chambre, Farid Makari, et du Courant patriotique libre (CPL).

Interrogé à ce sujet par L'Orient-Le Jour, Alain Aoun, député aouniste de Baabda, estime que l'échec des parlementaires à se réunir comme prévu est dû à une « campagne de désinformation lancée sur les réseaux sociaux ». Mais selon Alain Aoun, cette campagne n'est pas la seule responsable de l'échec du jeudi. Il y a aussi « les discussions qui s'éloignent du sujet essentiel ». « Certains députés soulèvent des questions qui ne sont pas liées à la grille des salaires », note le député de Baabda, avant d'ajouter sur un ton plus ferme : « Nous avons assisté à une campagne menée pour des raisons politiques, dans laquelle les gens ont été entraînés sous la pression. »

 

(Lire aussi : Faute d'une grille des salaires et d'une loi électorale... un budget)

 

Alain Aoun ne manque pas d'aller plus loin. Il ajoute à ce tableau complexe, empreint de revendications et d'appréhensions populaires, ce qu'il appelle « la démagogie des Kataëb ». Selon lui, « le parti dirigé par Samy Gemayel a réussi à mener une campagne populaire, avec les activistes du mouvement civil ».
Si Samy Gemayel n'a pas tardé à réfuter les accusations lancées contre sa formation accusée d'avoir entravé le vote d'une échelle des salaires tant attendue par les fonctionnaires et les enseignants, nombre d'observateurs s'interrogent sur la capacité d'un bloc de quatre députés (Kataëb) à entraver (réellement) la tenue d'une séance parlementaire. D'aucuns rappellent à cet égard que Samy Gemayel s'est ouvertement opposé à l'élection de Michel Aoun à la présidence de la République, sans pour autant être accusé d'entraver la tenue de la présidentielle. Alain Aoun, quant à lui, préfère soutenir la thèse du défaut de quorum, assurant toutefois que Farid Makari pouvait maintenir la séance. Mais le député de Baabda note, toutefois, que « l'atmosphère que vivait le pays durant les deux derniers jours ne permettait pas aux députés d'accomplir leur devoir de législation comme il se doit, notamment à la lumière des surenchères observées dans la rue, comme à la tribune de la Chambre ».

Commentant l'appel de M. Gemayel à mener une campagne de lutte contre la corruption et qui serait à même de financer l'échelle des salaires, le député aouniste de Baabda semble soucieux d'assurer que « tout le monde tient à lutter contre la corruption ». Il en veut pour preuve l'appui apporté par le gouvernement Hariri et les proches du régime Aoun aux organismes de contrôle et aux juges.

 

(Lire aussi : Taxes pour financer la grille des salaires : bilan d'étape)

 

Un nouvel ajournement ?
Un fait important et significatif reste à relever : le gouvernement devrait voter la version finale du budget 2017 prochainement et la renvoyer au Parlement pour l'adopter. Si cela se fait avant la prochaine séance législative (prévue, en principe, mercredi), la grille des salaires serait alors retardée, dans la mesure où la priorité sera accordée au vote de la nouvelle loi de finance. M. Aoun va jusqu'à souligner que « l'échelle des salaires est aujourd'hui aux soins intensifs ». Selon lui, « il faut suspendre les discussions portant sur les clauses de la grille, et débattre du principe-même de la grille ».

 

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