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Liban

Les professions libérales haussent le ton

Les voix contestant les nouvelles taxes prévues pour financer la nouvelle grille des salaires continuent à s'élever. Hier, le bâtonnier de l'ordre des avocats de Beyrouth, Antonio Hachem, a haussé le ton au nom de tous les présidents des ordres des professions libérales, mettant en garde contre de nouvelles taxes et des mesures financières dont l'application ferait, selon lui, des dégâts sur divers plans.

Qualifiant les mesures prises pour augmenter les revenus fiscaux d'« injustifiées », Me Hachem a critiqué les hommes politiques qui « ferment les yeux sur les terreaux de corruption et de gaspillage qui peuvent constituer de vraies sources de financement », sans avoir à prendre des mesures qui affectent le contribuable. Au nombre de ces sources notamment les taxes et les amendes sur les infractions sur les biens-fonds maritimes et l'arrêt de la contrebande organisée au port et à l'aéroport.

Les ordres des avocats de Beyrouth et de Tripoli, en coordination avec tous les ordres des professions libérales, ont en outre exprimé leur solidarité avec les magistrats, affirmant que les efforts qu'ils déploient à cet égard visent à « montrer l'indépendance du pouvoir judiciaire parce que nous aspirons à une justice meilleure ». Ils ont insisté dans ce cadre sur la nécessité de « préserver tout ce qui assure une garantie morale aux magistrats ».

Rappelons que les juges contestent plusieurs articles de la grille des salaires, notamment la suppression de leur mutuelle indépendante. Les aides sociales, scolaires et médicales qui leur sont allouées seraient alors jumelées avec la caisse des fonctionnaires du secteur public. Chose qu'ils refusent, d'autant que le pouvoir judiciaire est considéré par la Constitution comme un pouvoir indépendant. Les magistrats contestent également le raccourcissement des vacances judiciaires de deux mois à un mois.

 

(Lire aussi : Les magistrats lèvent leur mouvement de grève après avoir reçu « des promesses formelles »)

 

Me Hachem a par la suite exposé les principales remarques émises à l'encontre des mesures prévues pour le financement de la grille des salaires. Parmi ces remarques, celle relative aux taxes sur les intérêts bancaires qui ont été augmentés de 2 %, passant ainsi de 5 à 7 %, que la banque prélève directement, mais aussi les taxes sur les déclarations annuelles fiscales des professions libérales.
Dans le projet, les intérêts bancaires ont été inclus dans les revenus annuels des professions libérales. Celles-ci doivent désormais déclarer la valeur des intérêts qu'elles perçoivent sur leurs dépôts en banque. Elles deviennent ainsi victimes d'une double taxation : la taxe prélevée par la banque sur les intérêts bancaires et celle perçue sur leurs revenus. Sans oublier qu'une telle mesure sous-entend la levée du secret bancaire.

La conférence de presse de Me Hachem s'est achevée dans l'agitation. Deux avocats qui considèrent la législature autoprorogée à deux reprises comme illégitime se sont insurgés contre le bâtonnier qui avait exprimé des remerciements au président de la Chambre, aux ministres de la Justice et des Finances, ainsi qu'aux députés qui soutiennent la magistrature.

 

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