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Campus - Transport ferroviaire

Le réseau ferroviaire au Liban sous la loupe des étudiants à Beyrouth, à Montréal et sur les réseaux sociaux

Les étudiants de la faculté d'ingénierie (FI) de l'Université Notre-Dame de Louaizé (NDU) ont organisé, en collaboration avec la Fédération des étudiants libanais à Montréal (Tollab), une vidéoconférence sur les chemins de fer, diffusée en direct via Facebook.

Sont intervenus au cours de cette vidéoconférence : du Liban, Eugène Sensenig et Élias Abou Mrad, activistes de l’ONG «  Train/Train  », et d’Ottawa, Gérald Gauthier, vice-président de l’Association des chemins de fer du Canada (ACFC).

L'inexistence d'un réseau ferroviaire fonctionnel au Liban est le thème de la vidéoconférence organisée le 22 février dernier à l'initiative de Tollab, une institution formée de cinq comités appartenant à cinq universités canadiennes, dont l'un des buts est d'aider les étudiants libanais à s'intégrer dans la société québécoise. « L'idée d'organiser une double conférence entre Beyrouth et Montréal remonte à l'une de nos réunions avec le consul général du Liban à Montréal, Fadi Ziadeh », note Charles Sawma, président de Tollab. Ce projet a deux objectifs, selon le jeune diplômé en génie électrique de l'École polytechnique de Montréal : « Le premier est de sensibiliser les jeunes sur une problématique qui les intéresse tout en profitant de l'expertise canadienne afin d'y proposer les solutions convenables. Le second objectif consiste à gagner en visibilité auprès des étudiants libanais qui comptent voyager au Canada afin qu'ils sachent que Tollab est à leur service dès leur arrivée. »
La proposition de Charles auprès des clubs étudiants de la FI de la NDU (son ancien établissement universitaire) a été très bien accueillie puisque, comme le précise Sandy Karam, étudiante en génie mécanique à la NDU, « nombreux sont les jeunes qui ignorent les avantages du réseau ferroviaire et les raisons de son immobilisation au Liban ».
Sont intervenus au cours de cette vidéoconférence, du Liban : Eugène Sensenig et Élias Abou Mrad, activistes appartenant à l'ONG « Train/Train » et, en direct d'Ottawa, Gérald Gauthier, vice-président de l'Association des chemins de fer du Canada (ACFC), qui a donné un aperçu de l'histoire des chemins de fer au Canada ainsi que du développement des trains et des réseaux ferroviaires autour du monde.

L'un des meilleurs réseaux ferroviaires
« De l'époque de la tutelle ottomane jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, le Liban jouissait de l'un des meilleurs réseaux de chemins de fer dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (MENA) », assure à Campus Eugène Sensenig, professeur à la faculté de droit et de sciences politiques de la NDU. L'architecte Élias Abou Mrad acquiesce. « En 1895, la ligne ferroviaire Beyrouth-Damas a été construite afin d'optimiser l'échange commercial entre les deux capitales, ce qui a fait du port de Beyrouth l'un des ports les plus importants de la Méditerranée. » L'activiste à l'ONG « Train/Train » poursuit : « Ce réseau ferroviaire est devenu un moteur du développement urbain dans cette région. L'installation de certaines de ses stations a permis le développement de villages qui n'existaient pas, à l'instar de Bhamdoun el-Mhatta. Cependant, la circulation des trains sur cette ligne a été interrompue en 1975 avec le déclenchement de la guerre civile. »
Le docteur Sensenig assure pourtant « que ce n'est pas la guerre civile qui a détruit les chemins de fer, mais la paix ». Et d'expliquer : « La ligne du chemin de fer Beyrouth-Tripoli a été réhabilitée en 1990, puis abandonnée peu de temps après. À un moment où le monde entier se dirigeait vers le rétablissement des chemins de fer, le Liban a fermé un réseau fonctionnel afin de construire des autoroutes. » Une décision « politique » qu'il a qualifiée de criminelle avant d'assurer qu'elle a été prise, « puisque la réhabilitation d'un réseau de chemins de fer ne donne pas aux politiciens les mêmes opportunités de corruption que la construction d'autoroutes ».

Une volonté de réhabilitation absente
« Aujourd'hui, les réseaux ferroviaires au Liban ne sont pas fonctionnels parce que les politiciens n'ont jamais fait un vrai effort pour les réhabiliter, par contre ils ont permis, voire facilité leurs empiètements », estime M. Abou Mrad. Et d'ajouter : « En ce moment, les ponts de la ligne ferroviaire reliant le port de Tripoli à la frontière libano-syrienne au Nord sont en cours de construction, afin de permettre au Liban de prendre part à la reconstruction de la Syrie. Mais il est important aussi de connecter le port de Beyrouth à travers la restauration du chemin de fer à Beyrouth. » Cette réhabilitation a fait, selon lui, l'objet d'une étude française, effectuée en 2012 par la société EGIS Rail, dans laquelle une multitude de solutions sont proposées pour régler les interruptions sur les lignes de chemins de fer et assurer leur continuité. La première étape de cet ouvrage intitulé Étude de faisabilité d'un système de transport public de masse à Beyrouth concerne la ligne Beyrouth-Tabarja et la seconde se rapporte à la ligne Beyrouth-Tripoli. Selon M. Abou Mrad, le Conseil du développement et de la reconstruction (CDR) refuse de diffuser les résultats de ce travail au grand public. « Les études, l'argent, la technologie et la volonté des acteurs internationaux existent, mais l'État libanais bloque les projets de réhabilitation puisque le statu quo actuel est favorable à ceux qui profitent des empiétements, de l'importation de pétrole et de voitures ainsi que d'autres activités commerciales », assure le professeur à la NDU.

Une signature de pétitions
Malgré les difficultés qu'ils ont rencontrées dans l'organisation de cet événement, à cause du décalage horaire entre les deux pays, Sandy se dit aujourd'hui ravie de sa réussite. « Nous avons pu surmonter ensemble toutes les difficultés pour atteindre nos objectifs », confie la jeune fille de 21 ans. Et d'assurer : « Cette vidéoconférence a été appréciée par la direction et les étudiants qui ont interagi avec nous dans la salle de conférences et sur les réseaux sociaux. » Afin de voir « nos trains » fonctionner de nouveau, les conférenciers ont encouragé les jeunes à pousser l'État à réagir dans le sens de l'adaptation des solutions dont il dispose. Élias Abou Mrad, qui compte entamer son doctorat sur les chemins de fer, appelle les étudiants à faire des demandes et signer des pétitions officielles auprès du CDR afin que soit accessibles au public les études sur les chemins de fer.
Une vidéo qui relate les moments forts de cette conférence sera publiée prochainement sur la page Facebook de la NDU (https ://www.facebook.com/NDULebanon/).

L'inexistence d'un réseau ferroviaire fonctionnel au Liban est le thème de la vidéoconférence organisée le 22 février dernier à l'initiative de Tollab, une institution formée de cinq comités appartenant à cinq universités canadiennes, dont l'un des buts est d'aider les étudiants libanais à s'intégrer dans la société québécoise. « L'idée d'organiser une double conférence...

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