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Liban

Les enseignants brandissent la menace d’une grève ouverte

Les pancartes de protestations, à l’abri des parapluies. Photo ANI

Le mauvais temps et la pluie n'ont pas refroidi hier la colère des enseignants des écoles du secteur public. Alors que les députés se réunissaient, place de l'Étoile, pour une séance dont l'ordre du jour comprenait l'approbation de la grille des salaires, ils ont empli la place Riad el-Solh de slogans et de cris de protestations lancés contre le projet « injuste et inéquitable » adopté par les commissions parlementaires, brandissant la menace d'une grève ouverte si leurs barèmes et traitements ne sont pas réajustés.
Les enseignants du public (secondaire, complémentaire, primaire et technique) ont été rejoints dans leur mouvement de contestation par les contractuels du secondaire et par les fonctionnaires des ministères et des administrations publiques, qui ont tous exprimé leur refus d'être lésés par une loi attendue pourtant depuis vingt ans.
Promettant l'escalade, le président de la ligue des enseignants du cycle secondaire du secteur public, Nazih Jibaoui, a lancé à l'adresse des parlementaires : « Vous n'avez visé comme cible que l'enseignant du secondaire. Y aurait-il une décision d'affaiblir ce secteur ? Le fait que celui-ci se caractérise par la qualité de l'enseignement, l'excellence du niveau des enseignants et le pourcentage élevé de réussite, vous cause-t-il autant de mal ? Il y a là une intention de frapper l'enseignement du secondaire alors qu'il préserve une identité éducative, à savoir un diplôme officiel reconnu dans le monde entier. »
« L'intention qui a été attribuée au ministre de l'Éducation, Marwan Hamadé, selon laquelle il compte fournir des attestations de fin d'études, est fausse », a-t-il assuré à l'adresse des manifestants, affirmant que « le ministre se tient à vos côtés et défend vos revendications, puisqu'il nous a dit hier (mardi) qu'il représente votre voix au Parlement ».
Prenant la parole, le président de la ligue des enseignants du technique, Nidal Doumet, a appelé à « faire face aux requins de la finance », demandant que les enseignants qu'il représente soient titularisés.
Pour sa part, le Mouvement des contractuels du secondaire a publié lors du sit-in un communiqué dans lequel il a mis l'accent sur l'importance de « l'engagement des ministres des Finances et de l'Éducation, Ali Hassan Khalil et Marwan Hamadé, à s'entendre sur un tarif de l'heure équitable pour les contractuels », appelant à « une augmentation de 15 000 LL pour chaque heure dispensée ».

Les contractuels des ministères et des administrations
Les contractuels au sein des ministères et des administrations publiques ont eux aussi revendiqué leur droits, place Riad el-Solh, réclamant une loi qui garantirait des pensions de retraite à ceux d'entre eux qui atteignent cet âge. « En collaboration avec des représentants des blocs parlementaires, nos confrères du ministère de l'Information ont présenté en 2007 une proposition de loi en vertu de laquelle les contractuels se désisteraient de leurs indemnités de fin de service en échange de l'obtention d'une pension de retraite », a indiqué Fouad Dirani, membre de la ligue du suivi des affaires des contractuels au sein des ministères et des administrations publiques, déplorant que le texte soit resté dans les tiroirs du Parlement, jusqu'à il y a un mois. « À cette date, le chef du gouvernement, Saad Hariri, a réclamé à l'assemblée plénière un délai de 10 jours pour examiner le coût d'une telle mesure pour le Trésor public », s'est étonné M. Dirani, précisant que « le financement provient pourtant en grande partie des poches mêmes des contractuels ».
Notons qu'un groupe du collectif « Nous réclamons des comptes » a participé au sit-in du centre-ville, en signe d'appui aux enseignants et aux fonctionnaires.

Les professeurs de l'UL
Les professeurs de l'Université libanaise (UL) ont eux aussi fait entendre leur mécontentement à l'égard de la grille des salaires telle qu'elle a été proposée. Au terme d'une assemblée générale qui s'est tenue à la faculté des sciences économiques et de gestion (4e branche – Aley) à l'initiative de la ligue des professeurs cadrés de l'UL, les participants ont lancé un appel à la grève générale jeudi et à un sit-in devant le Parlement. Ils ont mis en garde contre toute atteinte aux « droits acquis » et exprimé leur refus qu'« il soit touché aux allocations de la caisse mutuelle des professeurs ».
Lors de leur assemblée générale, les membres de la commission d'enseignement de la faculté des sciences de Nabatiyé (5e branche) ont, dans le même esprit, rejeté « de manière catégorique l'atteinte au prestige et aux marques distinctives que le professeur d'université a acquises au prix d'une longue lutte ».
La commission d'enseignement de la faculté d'information (1re et 2e branches), réunie en assemblée générale, a estimé, pour sa part, que « la grille des salaires s'inscrit dans un plan de frapper l'Université libanaise à travers l'atteinte aux droits des professeurs et à leurs acquis sociaux », rejetant « la mesure de suppression de la caisse mutuelle » et protestant contre la décision de « repousser de cinq ans le nombre d'années de services (25 ans au lieu des 20 ans) avant le départ à la retraite ».

Le mauvais temps et la pluie n'ont pas refroidi hier la colère des enseignants des écoles du secteur public. Alors que les députés se réunissaient, place de l'Étoile, pour une séance dont l'ordre du jour comprenait l'approbation de la grille des salaires, ils ont empli la place Riad el-Solh de slogans et de cris de protestations lancés contre le projet « injuste et inéquitable »...

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