Rechercher
Rechercher

Nos Lecteurs ont la Parole - Sylvain THOMAS

Temps de carême Parallèle entre le céleste et le terrestre

L'ici-bas et l'au-delà ne font qu'un. Y a-t-il une différence entre le ciel et la terre ?
Nous allons débuter par les valeurs qui prédominent au ciel. Présence de Dieu, du Christ et de l'Esprit-Saint, de la Vierge Marie, des anges et des élus. Ils sont tous saints, en état de grâce, bien mis en tenue vestimentaire, un regard constamment bienveillant avec un léger sourire perceptible qui dénote une âme pure et de lumière comme le reflet des anges. Habitacle infini du Très Haut, cité sainte, parvis sacrés, présence de tabernacles éternels, royaume de Jésus-Christ, présence de la gloire des bienheureux, des justes.
Les élus jouissent de la béatitude, du bonheur de se trouver là, ils sont conscients qu'ils sont dans la félicité éternelle, main dans la main avec leur ange gardien qui les protégeait sur terre. Ils sont dans la Jérusalem céleste. Heureux de se trouver dans l'Église triomphante. Là règne la paix, le silence des lacs. D'où vient que mon œil connaisse le ciel, cela provient de ce que mon œil est plus égal au ciel. Un regard pur sur terre comme celui de saint Charbel est égal au regard pur de l'ange du ciel. De toute façon, il est dit que le visage est le miroir de l'âme. La méchanceté, la souffrance, les soucis, les douleurs, les maladies, les pleurs et lamentations n'existeront plus car ils ne pourront plus s'introduire chez l'élu car ils seront déviés de leur parcours par la présence du Très Haut et de notre ange gardien. Ils sont soustraits par leurs imposantes présences. Au ciel, ni le temps ni le lieu n'existent car à son tour l'élu est infini et éternel. Là, nous ressentons l'amour de Dieu d'une façon absolue, et ce même amour fleurit en nous grâce au Saint-Esprit. Étant donné que Dieu aime l'âme aussi fortement, il en résulte que l'âme à son tour admire et aime Dieu très fortement. Une fois l'âme au ciel, rien de malencontreux ne saurait l'atteindre, mais il sera constamment émerveillé par le décor infini qui prédominera car « l'homme n'a jamais vu, l'oreille n'a jamais entendu ce que Dieu réserve pour ses élus » (saint Paul). Nous aurons le même corps et la même physionomie, mais divinisés car c'est Dieu qui nous a inscrit sur le corps notre « ADN » et il l'inscrira à nouveau sur nous une fois au ciel avec simplement un regard. Il y aura les agapes du Seigneur uniquement pour l'Eucharistie, l'adoration et la glorification car c'est à lui qu'appartiennent le règne, le pouvoir et la gloire. À part cela, nous n'aurons jamais faim ni soif, non plus le désir d'évacuer. Nous n'aurons jamais chaud et jamais froid, et nous n'aurons plus besoin de dormir, nous serons éveillés « eterna vitae » dans la lumière divine.
Être l'élu de Dieu, c'est être conduit par les anges vers Dieu sur le chemin de la lumière, de la vérité et de la vie, c'est être enveloppé de l'amour de Dieu. Quelle merveille de se tenir à l'intérieur, de comprendre et de se trouver compris, de voir et d'être vu avec magnanimité et complaisance, de contenir la joie et de se trouver contenu par la présence des élus : c'est là le terme où l'esprit demeure en repos dans l'unicité de l'aimable éternité. Cela n'est qu'un aspect de la vie céleste.
Maintenant, dans la vie terrestre, il y a des ressemblances avec la vie céleste sur les points développés ci-haut. Nous sommes sur terre pour gagner le ciel. Or, lorsque nous sommes en état de grâce, nous avons la présence de Dieu en nous par l'Eucharistie. Notre ange gardien est invisible, mais tout près de nous. Si nous ne prenons garde, la méchanceté des autres peut nous atteindre et nous faire réagir de deux manières : l'une négative, répondre au mal par le mal, l'autre positive, c'est de pardonner. Il est important de garder la grâce en nous. Sommes-nous tentés par un gain illicite, une action perverse, un souhait rusé et malicieux, une conduite agressive, une dénonciation calomnieuse, alors chacune des infractions et fautes exécutées, soit par la pensée ou soit par l'action, nous fera perdre cet état de grâce et nous fera perdre l'image et la présence de Dieu en nous, et nous voilà de nouveau en proie à la douleur, à la perversion, au vice, à l'affliction, à l'amertume et au tourment qui conduisent à la culpabilité et à la nécessité de se réconcilier une fois de plus avec Dieu par le repentir, le chagrin et la déception. Par la demande du pardon et par le geste réparateur pour compenser le bien acquis illégalement, pour corriger le faute commise, par la restitution du bien, par présentation des excuses, par la correction du dommage causé. Une fois le mal corrigé, Dieu reviendra en nous. Tant que l'âme est non dégagée de toute tache, dénudée de tout « intermédiaire », si petit qu'il soit entre corps et âme, ne fût-ce que l'épaisseur d'un cheveu, jamais l'image de Dieu ne réintégrerait notre corps et il n'y aurait plus d'union avec Dieu tant que le concerné n'aurait pas fait amende honorable. Aussi longtemps que ce cheveu persisterait, nous devons considérer que l'absence de Dieu en nous ne se réalisera pas, faute de rachat.
La foi ne peut s'unir explicitement avec l'être divin qu'en commençant par adhérer à ce que nous pouvons en saisir. La musique, la poésie, la nature ouvrent une voie. Comment la beauté, qui est rythme et symétrie, lumière, couleur et mélodie, pourrait-elle naître d'un hasard aveugle ? Les mathématiques de l'univers sont une autre voie d'accès : les grands mathématiciens — Euclide, Newton, Einstein — n'ont pas créé l'ordre mathématique ;
ils en ont révélé la préexistence. Il y a aussi la pensée de ces êtres supérieurs, hommes ou femmes, grâce auxquels la famille humaine vit clans un monde plus acceptable. Eux aussi font partie d'une frange accessible vers Dieu. Ainsi donc, tenter de définir Dieu est une grosse erreur ?
Nous estimons que ces gens qui vont répétant que Dieu est injuste ou qu'il n'existe pas se font de l'ineffable une idée erronée. Certains vont jusqu'à le nier. Cela nous paraît d'une absurdité totale. Méfions-nous de quiconque veut donner une photographie négative de l'Éternel. Un Dieu parfaitement défini est un Dieu trop petit. Un Dieu défini est donc un Dieu fini. Nous pensons que cette opinion selon laquelle Dieu a disparu de la vie moderne ne peut que nous faire sourire ? C'est un jeu de mots. Même les gens que le mot « Dieu » effraie ont conscience des valeurs spirituelles, et les valeurs spirituelles sont aussi importantes de nos jours qu'elles ne l'ont jamais été.
L'apparente éclipse de Dieu signifie tout simplement que le monde fait une crise de croissance. L'idée de Dieu se transforme, non sans peine. Il est difficile de se faire à l'idée d'un Dieu qui parle à l'homme, non plus au moyen d'inscriptions magiques sur un mur ou de paroles gravées sur des tables de pierre, mais au plus intime du cœur. Dieu est-il en crise ? Il l'est de bien des façons. Dans notre pensée qui, nécessairement, le trahit par sa propre impuissance à Le concevoir dans son immuabilité. Dans le mal et la souffrance, qui Le mettent en question dans notre cœur, dans l'histoire, qui le renie, par l'injustice et par le crime, dans notre vie, qui témoigne contre lui par le péché. Mais cette « crise de Dieu » ne peut nous servir d'alibi...
Dieu est toujours « en crise », en ce sens que la croyance en Dieu est toujours à reconquérir, à chaque moment de notre existence et à toutes les époques de l'humanité, sur les obstacles qu'elle rencontre, sur les scandales qu'elle suscite et, en général, sur le négatif qui fait corps avec elle dans notre condition finie.

Sylvain THOMAS

L'ici-bas et l'au-delà ne font qu'un. Y a-t-il une différence entre le ciel et la terre ?Nous allons débuter par les valeurs qui prédominent au ciel. Présence de Dieu, du Christ et de l'Esprit-Saint, de la Vierge Marie, des anges et des élus. Ils sont tous saints, en état de grâce, bien mis en tenue vestimentaire, un regard constamment bienveillant avec un léger sourire perceptible qui...

commentaires (1)

"Nous ne sommes rien sans Dieu, sans Lui notre vie n'est que poussière. Mais avec Lui, elle est éternelle".

Un Libanais

10 h 40, le 01 mars 2017

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • "Nous ne sommes rien sans Dieu, sans Lui notre vie n'est que poussière. Mais avec Lui, elle est éternelle".

    Un Libanais

    10 h 40, le 01 mars 2017

Retour en haut