Inauguration officielle du bureau du ministre d’État pour les Droits de la femme

Le bureau du ministre d'État pour les Droits de la femme, l'un des six nouveaux ministères ayant été créés dans le cadre du nouveau gouvernement, a été officiellement inauguré hier au cours d'une cérémonie qui s'est tenue au Grand Sérail, sous le parrainage du Premier ministre, Saad Hariri. À cette occasion, un projet d'« Appui technique au bureau du ministre d'État pour les Droits de la femme » a également été signé entre M. Hariri et le ministre d'État titulaire, Jean Oghassabian, d'une part, et le PNUD, d'autre part, représenté par le coordinateur spécial adjoint des Nations unies pour le Liban, Philippe Lazzarini. De même, le site web du ministère a été lancé.
L'inauguration du ministère survient à quelques jours de la Journée mondiale de la femme, fixée au 8 mars. Cela est d'autant plus significatif que le Liban a été classé 135e sur 144 dans la catégorie « disparités entre les genres », d'après le rapport 2016 du Forum économique global. Et les dossiers sur lesquels ce ministère doit se pencher ne sont que trop nombreux. Le mariage des mineures, le quota féminin, le droit de la femme à accorder sa nationalité à ses enfants, la discrimination dans les textes de loi... pour n'en citer que quelques-uns.
« Le quota féminin est l'une des principales conditions à l'élaboration de la nouvelle loi électorale », a ainsi déclaré M. Hariri lors de la cérémonie, soulignant que l'idée derrière la création de ce ministère était « de rendre service à la société libanaise dans son ensemble ». « L'autonomisation de la femme est un critère qui permet de mesurer le progrès des nations », a-t-il ajouté. « Malgré les apparences de modernité et de sophistication, nous accusons un retard », a-t-il insisté, rappelant que les femmes ne constituent que 3 % des parlementaires.
Le ministère d'État a donc pour vocation de parer à ce déséquilibre. Et les objectifs qu'il s'est fixés pour la prochaine période consistent notamment, comme l'a annoncé M. Oghassabian, à garantir l'égalité entre les hommes et les femmes aux niveaux civil, économique, social, culturel et politique, la capacitation des femmes et l'intégration des droits de la femme dans le processus national de développement durable. Passant en revue les principales actions qui seront prises dans ce cadre, M. Oghassabian a, lui aussi, assuré que son ministère œuvrera à renforcer la participation de la femme à la vie politique et aux prises de décision en œuvrant à inclure le quota féminin, sur base du nombre de sièges au Parlement, dans la nouvelle loi électorale.
Au nombre des projets inscrits à l'ordre du jour du ministère figurent notamment le renforcement des capacités professionnelles et financières de la femme en adoptant des lois adéquates, l'élimination de la violence à l'égard des femmes en adoptant des lois dans ce sens, l'amélioration de la santé reproductive des femmes, l'amendement des lois injustes à l'égard de la femme, l'application des chartes et conventions internationales, principalement la Cedaw (Convention pour l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes) que le Liban a ratifiée en 1996, le soutien aux associations œuvrant pour les droits de la femme...
Par ailleurs, M. Hariri a reçu hier la chef de la Délégation de l'Union européenne au Liban, Christina Lassen, qui s'est félicitée du lancement du ministère d'État aux Droits de la femme. « C'est un bon progrès, a-t-elle déclaré. Nous aspirons à voir plus de femmes libanaises talentueuses accéder à des positions importantes dans le pays. »