Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a qualifié mardi Israël de "tumeur cancéreuse" en prônant "la libération totale de la Palestine", lors d'une conférence internationale de soutien aux Palestiniens organisée à Téhéran.
"Cette tumeur cancéreuse a progressé par étapes et son traitement doit aussi se faire par étapes", a déclaré l'ayatollah Khamenei. "Plusieurs intifadas (soulèvements palestiniens) et (actes de) résistance ont permis d'atteindre des objectifs d'étape très importants et continuent (...) jusqu'à la libération totale de la Palestine," a-t-il ajouté.
Ce discours, retransmis en direct par la télévision d'Etat Irib, intervient alors que le nouveau président américain Donald Trump a opté pour une position dure à l'égard de Téhéran notamment en soutien à Israël.
En visite à Washington, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a vanté la semaine dernière une "occasion sans précédent car nombre de pays arabes ne considèrent plus Israël comme un ennemi mais comme un allié face à l'Iran et à Daech (groupe Etat islamique, ndlr), les forces jumelles de l'islam qui nous menacent tous".
L'Iran soutient les groupes islamistes palestiniens et le Hezbollah, qualifiés par les responsables iraniens comme faisant partie du mouvement de la "résistance" face à Israël.
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L'ancien président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad (2005-2013) avait affirmé à plusieurs reprises qu'Israël était une "tumeur cancéreuse" et qu'il allait disparaître de la carte du Proche-Orient.
M. Khamenei a estimé dans son discours que "la résistance" à Israël avait permis la "libération" du sud du Liban en 2000 et de Gaza en 2005, après le retrait unilatéral d'Israël.
"La libération du sud du Liban et de Gaza constitue une étape importante sur le chemin de la libération de la Palestine et a permis de renverser le processus d'expansion géographique du régime sioniste", a déclaré M. Khamenei. Sans cela, "le régime sioniste se serait emparé de territoires en Egypte, en Jordanie, jusqu'en Irak et au Golfe Persique", a-t-il ajouté.
"Une réponse arabo-musulmane doit avoir lieu"
Le président du Parlement libanais, Nabih Berry, présent à la conférence, a appelé à prendre des mesures contre Israël.
"Nul en Israël ne veut de solution politique, et les agissements quotidiens (des autorités israéliennes) prouvent cela", a déclaré M. Berry. La volonté "de transférer l'ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem encourage Israël à prendre davantage de mesures préventives".
Le président Trump avait indiqué la semaine dernière qu'il aimerait voir l'ambassade des États-Unis installée à Jérusalem et ajouté qu'il examinait la question "très soigneusement" à l'issue de sa rencontre avec le Premier ministre israélien à la Maison blanche.
Un transfert de la représentation diplomatique américaine de Tel-Aviv à Jérusalem aurait une grande portée symbolique car la ville sainte n'a jamais été reconnue par la communauté internationale en tant que capitale de l'État hébreu.
"Une réponse arabo-musulmane doit avoir lieu, notamment en fermant les représentations diplomatiques à Washington (...)", a estimé Nabih Berry. Et le chef du Législatif libanais d'avertir : "Le déclenchement d'une guerre au Moyen-Orient commence en Palestine et s'achève en Palestine".
Le président iranien modéré Hassan Rohani, le président conservateur du Parlement Ali Larijani et des représentants de 80 pays, dont plusieurs chefs de parlements étrangers, notamment du Liban, de la Syrie, d'Algérie, du Mali et de la Corée du Nord, ainsi que le chef du Jihad islamique palestinien, participent à la conférence de Téhéran. M. Rohani doit y prononcer mercredi le discours de clôture.
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13 h 14, le 22 février 2017