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Nos Lecteurs ont la Parole - par Marianne SARADAR BARAKAT

Trump ou le reflet d’une époque

On est vraiment en pleine démocratie. Aujourd'hui, vous et moi pouvons briguer la plus haute fonction étatique, à savoir devenir président d'une nation. Mais encore de la plus grande puissance mondiale. Plus besoin d'appartenir à la caste politique. Nul besoin d'avoir fréquenté de grandes écoles. Une seule condition sine qua non : avoir de solides comptes en banque. Être milliardaire reste le meilleur bagage. Née et tant souhaitée au pays de l'Oncle Sam, la mondialisation a engendré une flopée de multimilliardaires en attendant la liste de « billionnaires »...
Bref, l'argent est roi, il remplace tout et occupe toute la place. Valeur phare de ce troisième millénaire, il est partie intégrante des autres nouvelles valeurs de notre ère. Et pour n'en citer que quelques-unes, on mentionnera l'individualisme, le narcissisme ou culte du « moi », le jeunisme, la vanité, la réussite sociale et la performance à la vitesse de la lumière...
Monsieur Trump possède toutes ces « qualités ». Mais encore, et pour ne rien gâcher, il est doté d'un tempérament impulsif comme on n'en fait pas. Adolescent, son père l'avait bien vite envoyé dans une école militaire pour tenter de calmer ses ardeurs et son tempérament volcanique. Peine perdue. Vindicatif, mégalomane et mythomane, il donne à voir un être primaire, outrancier et limite vulgaire. On a la vague impression d'assister au déferlement des caprices d'un homme immature qui ne sait plus où donner de la tête maintenant qu'il est assis sur le trône le plus convoité. Scénario rêvé pour lui, scénario-catastrophe pour le reste de la planète. Avant même d'accéder au pouvoir, le trublion imprévisible, voire folklorique, aurait fait des siennes. Au cours de sa campagne présidentielle, Donald Trump aurait « suggéré aux possesseurs d'armes à feu d'agir contre Hillary Clinton », affichait en première page le New York Times.
Dénigrant avec tout autant de vigueur les médias, l'OTAN, la Chine, le Mexique, l'Europe et « certains » pays musulmans, il surfe avec moult convictions sur la vague protectionniste, isolationniste. Serait-ce donc le monde de la téléréalité dans lequel monsieur Trump a évolué des années durant qui l'aurait conforté dans ses pulsions ?
Peut-être bien que oui. Celui qui a bâti sa fortune – annoncée à hauteur de 8 milliards de dollars par le principal intéressé, mais à 4 milliards « seulement » par le magazine Forbes – essentiellement sur l'immobilier est également copropriétaire des concours Miss Univers et Miss USA. Mais c'est surtout en 2004 que l'excentrique milliardaire s'illustre sur le petit écran, en l'occurrence sur la NBC, en devenant le présentateur d'une émission de téléréalité dans laquelle il incarne un patron qui fait passer une série d'entretiens d'embauche à plusieurs candidats avant de les éliminer un par un, à sa guise, en leur jetant à la figure son impitoyable « You're fired ». Ces candidats vivent dans la Trump Tower jusqu'à leur élimination ! L'émission sera diffusée jusqu'en 2015, année où il décide d'être candidat à la présidentielle américaine... et promet de devenir « le meilleur président américain que Dieu ait jamais créé ». Donald Trump a été la cible de dizaines de procès civils en lien avec ses investissements. Lors de sa campagne, il a d'ailleurs reconnu à demi-mot qu'il n'avait pas payé d'impôts fédéraux pendant des années (!), après avoir déclaré des pertes colossales de 916 millions de dollars en 1995. Ce cursus n'aurait-il donc pas un tant soit peu effrayé ou du moins effarouché les électeurs américains ? Il semble que non. Les peuples prônent le changement quel qu'il soit. Brexit, Trump, Front national. La vague populiste déferle. En attendant, ce président féru de catch envoie des coups de poing à la volée à quiconque se mettrait en travers de son chemin. L'avenir nous réserve beaucoup de surprises et en tout cas maintes catastrophes.
Sauf impeachment...

On est vraiment en pleine démocratie. Aujourd'hui, vous et moi pouvons briguer la plus haute fonction étatique, à savoir devenir président d'une nation. Mais encore de la plus grande puissance mondiale. Plus besoin d'appartenir à la caste politique. Nul besoin d'avoir fréquenté de grandes écoles. Une seule condition sine qua non : avoir de solides comptes en banque. Être milliardaire...

commentaires (2)

Bravo!

Michele Aoun

21 h 39, le 21 février 2017

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • Bravo!

    Michele Aoun

    21 h 39, le 21 février 2017

  • Brillante psychanalyse dans un "cas" pareil ! "En tout cas, l'avenir nous réserve maintes catastrophes à cause de lui ; sauf impeachment.". En effet, Impeachment il y aura, ne vous inquiétez pas. Bien Vu !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    10 h 46, le 21 février 2017

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