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Cinema- - Portrait

Anas Khalaf : « Le Cid » d’Anthony Mann m’a donné envie de faire du cinéma

Étoile montante du cinéma indépendant arabe, Anas Khalaf réalise des films en écho à son parcours. Retour sur la destinée d'un cinéphile passionné.

Anas Khalaf, une passion à toute épreuve.

Anas Khalaf surfe entre deux mondes, celui de la finance et celui du cinéma. Ce monde du 7e art, ce grand gaillard de 1,85 m semble d'ailleurs y avoir été prédestiné. Touchant, il raconte avec émotion la naissance de sa passion : « J'avais 7 ans et je m'en souviens comme si c'était hier. Je vivais encore en Syrie et mes parents m'ont montré Le Cid d'Anthony Mann. J'ai fondu en larmes devant la scène finale du film, lorsque le personnage de Charlton Heston meurt. » Dès lors, c'est le déclic. Comme vecteur d'émotions, il n'y a que le cinéma.
Arrivé en France, le jeune Anas est malgré lui poussé par ses parents à entreprendre des études de commerce. Pendant trois ans, il travaillera dans le secteur de la finance : « Cette tendance à devoir être toujours plus productif a fini par me débecqueter du milieu. » Néanmoins, il ne tire pas un trait sur cette expérience passée qu'il combinera avec le 7e art. « Travailler entre le monde très concret de la finance et le monde onirique du cinéma, c'est l'équilibre parfait », assure-t-il.

Los Angeles, là où tout a commencé
La ville de Los Angeles apparaît de manière récurrente et déterminante dans la carrière d'Anas Khalaf. Son court-métrage Mare Nostrum était présenté, du 19 au 29 janvier dernier, au Festival du film indépendant de Sundance. Ce court-métrage réalisé avec sa femme et tourné en Jordanie conte le drame des migrants syriens à travers l'histoire d'un père et de sa fille.
Une concrétisation très forte pour Khalaf qui, 16 ans plus tôt, a vu sa carrière débuter lors de ce même festival : « C'est là-bas que j'ai croisé le chemin d'Eric Green, alors que j'étais en pleine reconversion professionnelle », explique-t-il. Professeur de cinéma, Eric Green le met en relation avec des personnes du milieu et l'aide à décrocher son premier travail. La même année, toujours à LA, il tombe amoureux de la réalisatrice Rana Kazkaz et s'installe avec elle en Syrie.
En 2011, alors que le vent du printemps arabe atteint la Syrie, le couple rejoint la Jordanie. Ils parviendront toutefois à réaliser quatre films, en hommage à ceux qui, « contrairement à eux, n'ont pas la chance de détenir des passeports français et américain pour fuir facilement la guerre ».

Le cinéma, une affaire de famille
Aujourd'hui, Anas et Rana forment toujours le même binôme « efficace et sur la même longueur d'onde ». Si accommoder la vie personnelle à la vie professionnelle n'est pas chose facile, « cela comporte cependant certains atouts », admet-il. Très exigeant, Anas Khalaf accorde parfois trop de temps à ce métier-passion. « Même à la maison, le cinéma est toujours présent, explique-t-il. Chaque soir, je consacre quelques heures à mes deux enfants pour leur montrer des films. C'est important pour moi de les éduquer à cette culture. » Zayn, âgée de 7 ans, a d'ailleurs tenu le rôle principal de Mare Nostrum.
Cette année, Anas Khalaf a choisi d'ajouter une nouvelle corde à son arc. Il apparaîtra en avril prochain dans la série d'espionnage Le Bureau des légendes. Un rôle qui lui permet de mieux appréhender son travail de réalisateur : « Passer de l'autre côté de la caméra, c'est comprendre mes propres acteurs », explique-t-il.
Parallèlement, le couple qui, depuis, a fondé sa propre boîte de production travaille actuellement sur leur premier long-métrage, The Translator. Un film que l'on devrait probablement voir au prochain Festival de Cannes. Une fiction qui conte l'histoire de deux frères face aux prémices des événements en Syrie : « Comme piqûre de rappel, il n'y a rien de mieux que l'art et le cinéma », conclut l'auteur.

Anas Khalaf surfe entre deux mondes, celui de la finance et celui du cinéma. Ce monde du 7e art, ce grand gaillard de 1,85 m semble d'ailleurs y avoir été prédestiné. Touchant, il raconte avec émotion la naissance de sa passion : « J'avais 7 ans et je m'en souviens comme si c'était hier. Je vivais encore en Syrie et mes parents m'ont montré Le Cid d'Anthony Mann. J'ai fondu en larmes...

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