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Culture - Cimaises

Mouna Rebeiz prend « La voie de l’opéra »

Mouna Rebeiz.

Il y a dix ans, Mouna Rebeiz faisait ses débuts sur la scène artistique parisienne en exposant au Grand Palais des nus féminins, surdimensionnés, sulfureux et en même temps d'une beauté hiératique. Qualifiée de « contre-réaliste » par la philosophe et psychanalyste Elsa Godart, la peinture de cette artiste libanaise vivant à Paris depuis quatre décennies célébrait « la vie par la sublimation du corps ». Cette fois, c'est la grande musique qu'elle célèbre à travers 20 toiles monumentales, en hommage à 20 opéras majeurs, qu'elle expose à Paris, à la galerie Pierre-Alain Challier, jusqu'au 11 février. Des œuvres abstraites et contemplatives qui emportent le regard dans les lignes, les ondulations et les couleurs des grands airs opératiques de Haendel à Vangelis.
« J'écoute toujours de la musique en travaillant, assure cette grande dame brune aussi sophistiquée que les toiles qu'elle élabore. Des passages m'envahissent et c'est là que le pinceau commence à fonctionner. » Jusque-là, cela donnait lieu à des représentations figuratives, souvent audacieuses, de nus sans détour. Et puis, un jour, l'idée de retranscrire la musique en peinture s'est imposée à elle. « Sans doute pour chercher à percer le mystère que pose le matériel au spirituel, dit-elle. Pour cela, je me suis attaquée aux grands airs des opéras classiques. Par les couleurs, les formes, les fonds, j'ai essayé de réduire l'écart entre le visible et l'invisible, entre émotion, sensibilité et création pure », lit-on dans sa note d'intention. Il en a résulté des séries telles ces Carmen, Samson et Dalila et La Traviata, trois grandes toiles horizontales traversées d'ondulations noires et rouges, évocatrices de la sensualité du corps féminin. Ou ces quatre autres abstractions dédiées à Orfeo, Don Giovanni, Semele et Faust qui, sur des fonds blancs ou jaunes clairs, déploient des spirales ascendantes et éthérées comme des esprits....

« La Quinta » de Gabriel Yared
Fruit d'un travail « porté par la musique, où les couleurs se mêlent et se répondent, se chahutent et chantent à l'unisson » (dixit Guy Boyer, historien d'art et directeur de la rédaction du mensuel Connaissance des Arts), la quasi-totalité des toiles qu'elle expose sont inspirées des opéras. Mis à part la symphonie chorale Mythodea (composée par Vangelis pour la mission de la NASA « 2001 Mars Odyssey », lors de la découverte de l'eau sur la planète Mars), et dont Mouna Rebeiz a retranscrit les neuf mouvements musicaux sur quinze mètres de toile déroulée à l'horizontale. Une pièce « comme tombant de la cage d'escalier sur une table infinie, comme un immense parchemin », assure Pierre-Alain Challier, son marchand parisien. Sinon, l'artiste a aussi élaboré cinq toiles en hommage aux Quatre Saisons de Vivaldi... Sans oublier La Quinta, « la cinquième sur la musique que le compositeur franco-libanais Gabriel Yared m'a offerte », confie-t-elle. Aux chatoyantes couleurs des saisons, cette dernière oppose une sobriété graphique et chromatique se traduisant par un corps féminin blanc recroquevillé sur un fond noir... À découvrir si vous êtes à Paris.

Z.Z.

*8 rue Debelleyme, 75003 Paris. Horaires d'ouverture : du mardi au samedi, de 11h à 19h.

De la psychologie à la peinture

Dès sa plus tendre enfance, Mouna Rebeiz fait preuve de créativité et d'attrait pour les arts. Également « fascinée par l'être humain et sa psyché », elle entreprend d'abord des études de psychologie à la Sorbonne. En 1995, elle s'inscrit à l'atelier Cépiade, puis rencontre Alix de La Source, conférencière au Louvre et spécialiste de la technique des peintures du XVIIIe siècle, qui l'initiera au savoir-faire des grands maîtres. Des cours de patine, sous la férule d'Abraham Pincas, peintre et professeur aux Beaux-Arts de Paris, à ceux dispensés par Mohammad Rawas, grand peintre libanais et professeur aux Beaux-Arts de Beyrouth, Mouna Rebeiz parfait sa maîtrise et capture dans ses œuvres l'énergie et la vie. Elle possède à son actif plusieurs expositions, notamment à Paris, au Salon des Indépendants et à Monaco, à la Maison de l'Amérique latine...

Il y a dix ans, Mouna Rebeiz faisait ses débuts sur la scène artistique parisienne en exposant au Grand Palais des nus féminins, surdimensionnés, sulfureux et en même temps d'une beauté hiératique. Qualifiée de « contre-réaliste » par la philosophe et psychanalyste Elsa Godart, la peinture de cette artiste libanaise vivant à Paris depuis quatre décennies célébrait « la vie par...

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