Rechercher
Rechercher

Liban - Loi électorale

La formule mixte de plus en plus probable...

Une nouvelle réunion quadripartite a eu lieu hier au siège du ministère des Finances.

Michel Aoun recevant hier au palais de Baabda le patriarche syriaque d’Antioche. Photo Ani

Le président de la République, Michel Aoun, a réitéré hier sa détermination à aller jusqu'au bout au sujet de la réforme du système électoral.

Dans un entretien accordé au quotidien al-Akhbar, le chef de l'État a rappelé que son discours d'investiture « était très clair ». « Je ne reviendrai pas sur celui-ci », a-t-il assuré avant de se poser la question de savoir « comment un Parlement dont le mandat est de 8 ans ne parvient pas à voter une nouvelle loi électorale » ?
Appelant toutes les forces politiques à « ne pas perdre du temps et plancher sur l'étude d'un texte à même de rectifier la représentativité », le chef de l'État a affirmé qu'il soutient la proportionnelle. « Tout le monde sait que ce mode de scrutin me fera perdre – avec mon bloc parlementaire – plus de sièges que le reste des formations politiques. Mais la bonne et juste représentation exige des sacrifices de la part de ceux qui désirent un meilleur avenir du pays », a souligné Michel Aoun, qui a ajouté : « Il n'y a pas d'excuses pour ne pas voter une nouvelle formule, le plus tôt possible. » « Si certains pensent que la perte de temps nous mènera à un scrutin tenu conformément à la loi de 1960, c'est qu'ils ne me connaissent pas », a encore dit Michel Aoun, assurant par la même occasion qu'en sa qualité de président de la République, garant de la Constitution, il ne permettra pas à cela de se produire.

Cette nouvelle mise en garde de Michel Aoun (qu'il a réitérée hier devant ses visiteurs) intervient deux jours après ses propos tenus mercredi en Conseil des ministres. Lors de la séance gouvernementale, le chef de l'État avait souligné qu'entre la prorogation de la législature et le vide, il choisirait le vide. À ces avertissements se sont ajoutés les propos du ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk. Ce dernier a réaffirmé hier l'obligation de son ministère d'organiser les législatives prévues en mai prochain conformément à la loi actuellement en vigueur (le texte de 1960).

Si certains ont vu dans les propos de MM. Aoun et Machnouk une incitation à aller de l'avant dans l'adoption d'un nouveau code électoral, les formations politiques poursuivent leurs concertations en vue d'arriver à une entente élargie autour de ce thème.

Des sources politiques bien informées indiquent dans ce cadre à L'Orient-Le Jour que les débats portent actuellement sur la formule mixte. Dans les mêmes milieux, on va jusqu'à affirmer que le scrutin de mai prochain se tiendra conformément à un texte de loi axé sur cette formule.
On en veut pour preuve la réunion quadripartite tenue hier au siège du ministère des Finances. Dans le cadre de cette rencontre, le ministre Ali Hassan Khalil, le chef du CPL, Gebran Bassil, le député Ali Fayad et Nader Hariri, directeur de cabinet de Saad Hariri, ont discuté de la formule mixte. Des sources proches des participants à la réunion font savoir que cette formule est à l'étude au sein des différents partis politiques. « Ainsi, chacun des participants mènera des concertations avec ses alliés afin d'arriver à une formule bénéficiant d'une entente générale », ajoute-t-on de mêmes sources.

 

(Lire aussi : Riachi à Bnechii : volonté d'ouverture sur les Marada ?)

 

L'optimisme des FL
Du côté de Meerab, les Forces libanaises continuent d'afficher leur optimisme quant au vote d'une nouvelle loi, en dépit de leur absence des réunions portant sur ce dossier. Si certains ont donné au débat sur la loi électorale une dimension constitutionnelle, notamment à la lumière des propos de Michel Aoun en Conseil des ministres, c'est sur les qualités et la détermination du chef de l'État que misent les FL pour justifier leur optimisme. « M. Aoun est déterminé à ce qu'un nouveau texte soit voté », rappelle-t-on dans les milieux proches de Samir Geagea. Un responsable des FL va plus loin : « Le maintien de la loi de 1960 mettrait fin au mandat Aoun, ce que nous refusons catégoriquement. » Selon ce cadre, « Michel Aoun est fort dans la rue chrétienne, il possède un grand bloc parlementaire et un allié chrétien fort. Ces éléments pourraient bien expliquer sa position catégorique au sujet du texte électoral ».

 

(Lire aussi : La mise en demeure de Aoun, une incitation plus qu’une menace)

 

« Non à la vacance parlementaire »
Quant aux Kataëb, ils continuent d'adopter une attitude positive à l'égard du nouveau mandat et plaident pour une nouvelle loi électorale, à même de renouveler la classe politique. Dans les prochains jours, les cadres du parti entameront une tournée auprès de tous les protagonistes. « Nous nous préparons à la grande échéance de mai », dit à L'OLJ Nadim Gemayel, député Kataëb de Beyrouth. Selon lui, « nous ne faisons pas face au tandem CPL-FL, mais nous menons des concertations avec tout le monde ». M. Gemayel ne manque pas de critiquer les propos du chef de l'État tenus lors de la séance gouvernementale : « Il est intolérable de parler de vacance au Parlement », souligne-t-il.

Même son de cloche chez Boutros Harb, député du Batroun : « Il est inadmissible de menacer les gens de vacance parlementaire. » Dans une déclaration à L'OLJ, M. Harb souligne que « la majorité des formules électorales dont il est actuellement question n'assure pas une bonne représentativité ». « L'important est de préserver le droit du peuple à s'exprimer et choisir ses représentants », affirme-t-il.

 

Lire aussi

Efforts en vue d’une « troisième version » de la formule composite

Qu’a donc voulu dire Michel Aoun ?

Berry élude la proportionnelle

 

Focus loi électorale

Loi électorale (I) : Une réforme pour quoi faire ?

Loi électorale (II) : La proportionnelle est-elle le remède ?

Loi électorale (III) : Uninominale, mode hybride et autres mixtures...

Loi électorale (IV) : Le découpage, clé de la représentation chrétienne

Le président de la République, Michel Aoun, a réitéré hier sa détermination à aller jusqu'au bout au sujet de la réforme du système électoral.
Dans un entretien accordé au quotidien al-Akhbar, le chef de l'État a rappelé que son discours d'investiture « était très clair ». « Je ne reviendrai pas sur celui-ci », a-t-il assuré avant de se poser la question de savoir...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut