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À La Une - France

Fillon plombé par l'affaire visant sa femme

L'explication du candidat de droite semble peiner à convaincre de nombreux Français, échaudés par plusieurs scandales passés.

L'homme fort de la droite française François Fillon bataille pour préserver ses chances à la présidentielle en cherchant à lever les soupçons d'emploi fictif visant son épouse Pénélope. AFP / Thomas SAMSON

L'homme fort de droite française François Fillon bataillait vendredi pour préserver ses chances à la présidentielle en cherchant à lever les soupçons d'emploi fictif visant son épouse, une retentissante affaire qui éclipse la primaire socialiste dans sa dernière ligne droite.

Depuis plusieurs jours, l'affaire baptisée "Penelopegate" enflamme les réseaux sociaux et la classe politique tandis que l'équipe de campagne du candidat fait bloc pour déminer la situation avant un meeting de leur champion à Paris dimanche.

Alors que son mari a fait de l'intégrité en politique un thème phare de sa campagne, Penelope Fillon est soupçonnée d'avoir été rémunérée à hauteur de 500.000 euros sur près de dix ans pour un travail jamais effectué. Cette accusation mercredi de l'hebdomadaire satirique Le Canard Enchaîné - poil à gratter de la politique française - est "abjecte", s'est insurgé François Fillon, venu clamer jeudi soir à la télévision son "dégoût".

La justice française a néanmoins ouvert une enquête sur les salaires d'assistante parlementaire versés à Penelope Fillon par son mari - alors député - puis par le suppléant de ce dernier, entre 1998 et 2007.

 

 

A trois mois du premier tour de la présidentielle, le scandale est hautement embarrassant pour le candidat de droite, présenté jusqu'ici dans tous les sondages comme favori, au coude à coude avec la cheffe de file de l'extrême droite Marine Le Pen. Car Penelope Fillon, mère de cinq enfants, s'était jusqu'alors toujours présentée comme une femme au foyer, une "paysanne" aimant passer du temps dans son château de Beaucé (ouest).

"Ma femme travaille avec moi depuis toujours", s'est défendu François Fillon. Elle a "corrigé mes discours", elle "a reçu d'innombrables personnes qui voulaient me voir et que je ne pouvais pas voir", "m'a représenté dans des manifestations et des associations" et fait "la synthèse de la presse", a-t-il affirmé, ajoutant qu'il avait aussi confié des missions ponctuelles à deux de ses enfants.

 

(Lire aussi : Penelope Fillon, une discrète sur le grill)

 

"Plein de gens indignés"
Cette explication, livrée "avec force et solidité" selon la députée de droite Nathalie Kosciusko-Morizet, semble peiner à convaincre de nombreux Français, échaudés par plusieurs scandales passés.
Seules 38% des personnes interrogées déclarent désormais avoir une "bonne opinion" de François Fillon, quatre points de moins que début janvier et 16 points de moins qu'en novembre, selon une enquête. Et trois Français sur quatre souhaitent dorénavant interdire aux parlementaires d'embaucher des membres de leur famille.

"Il y a plein de gens autour de moi qui sont indignés", a souligné vendredi le candidat de la gauche radicale à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon.

La justice enquête également sur des salaires versés à Penelope Fillon, entre mai 2012 et décembre 2013, par une revue littéraire appartenant à l'homme d'affaires Marc Ladreit de Lacharrière, un ami de François Fillon. Elle "a bien signé deux ou peut-être trois notes de lecture", mais "à aucun moment (...) je n'ai eu la moindre trace de ce qui pourrait ressembler à un travail de conseiller littéraire", a affirmé Michel Crépu, directeur à l'époque de la revue.

Au sein même du camp Fillon, certains se demandent désormais s'il pourra tenir. Son ancien rival Alain Juppé, battu à la primaire de la droite fin novembre, a en tout cas exclu vendredi "clairement et définitivement" de revenir dans la course.

"Il n'est pas très bon signe pour Fillon qu'un certain nombre de ses amis commencent à se poser la question de qui va le remplacer", a ironisé Marine Le Pen, galvanisée par le Brexit et l'élection de Donald Trump à la Maison blanche.

Après la mise hors jeu inattendue de l'ancien président Nicolas Sarkozy et le renoncement de François Hollande à briguer un second mandat, ce nouveau rebondissement montre que "l'élection présidentielle n'est pas jouée", a estimé le candidat à la primaire socialiste Manuel Valls. Ce dernier espère emporter l'investiture de son camp dimanche face à son challenger Benoît Hamon. Le vainqueur sera confronté au défi de rassembler une gauche fragmentée entre plusieurs candidats, de Jean-Luc Mélenchon à l'ancien ministre de l'Economie Emmanuel Macron.

 

 

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Dommage. Ça sera Marine Le Pen alors.

FRIK-A-FRAK

21 h 10, le 27 janvier 2017

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Commentaires (1)

  • Dommage. Ça sera Marine Le Pen alors.

    FRIK-A-FRAK

    21 h 10, le 27 janvier 2017

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