François Fillon, candidat à la présidence française qu'on surnomme le Thatcher français, a lancé le pari de sauver la France à travers un programme radical en économie, qu'il présente comme une « thérapie de choc ». Ce dernier prévoit, entre autres, une réduction de l'endettement du pays (en réduisant la taille de l'État), une baisse de la taxation des revenus du capital, une déréglementation du marché du travail et une baisse des charges fiscales grâce à une suppression de l'impôt de solidarité sur la fortune. Le vainqueur de la primaire de la droite fait allusion à Gerhard Schröder lorsqu'il propose de supprimer les 35 heures et de flexibiliser le code du travail. La diminution des dépenses sociales fait également partie de son programme. Pour y arriver, François Fillon compte freiner les allocations chômage et limiter le remboursement de l'assurance maladie sur les affections graves, proportionnellement au revenu du patient. Alors que le candidat de la droite française semble avoir convaincu les Français lors des primaires, certains se méfient de son programme économique jugé ultralibéral et de son discours politique qualifié comme sévère et dégradant pour les fonctionnaires. D'autres s'interrogent sur la cohérence de sa politique extérieure et de sa volonté de construire une politique commune avec l'Union européenne car il avait appelé à voter « non » au traité de Maastricht, un choix qu'il dit maintenant regretter. Si le Thatcher de la Sarthe a convaincu à peu près 2,8 millions de votants lors des primaires, rien n'est encore gagné. Il lui reste encore un long chemin afin de gagner les esprits des Français, dont la majorité représente la classe moyenne et les classes populaires, qui sont loin d'être convaincues par les valeurs prônées par le libéralisme de Fillon.
Cet article est réalisé par Fidus
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