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Moyen Orient et Monde - France

Primaire PS : Hamon et Valls affichent leurs divergences, mais sans acrimonie

Face-à-face télévisé hier entre les deux candidats du PS, Benoît Hamon et Manuel Valls. Bertrand Guay/Pool/AFP

Le duel télévisé entre Benoît Hamon et Manuel Valls a exposé au grand jour les profondes divergences de fond entre les deux finalistes de la primaire organisée par le PS, autour du travail et de la laïcité notamment, mais dans un climat plutôt apaisé.
D'un côté, Benoît Hamon, tenant d'une gauche capable de proposer « un futur désirable, de propulser un imaginaire puissant », grâce notamment à son revenu universel d'existence qui a encore focalisé une partie de ce débat de l'entre-deux-tours diffusé par TF1, France 2 et France Inter.
De l'autre, Manuel Valls,
en position de challenger (31,48 %) derrière son ex-ministre de l'Éducation (36,03 %), et à l'offensive pour défendre une gauche « crédible », désireuse de « ne pas créer d'illusion ».
Après les joutes violentes des derniers jours, le face-à-face, vif sans être virulent, a tourné à la mésentente cordiale, résumant la fracture idéologique qui traverse le camp socialiste à trois mois de l'élection présidentielle.
Le thème du travail, qui a ouvert la soirée, a donné le ton pour la suite.
« Je ne veux pas d'une vision disant au fond le travail disparaît, on s'y résout, et après tout on partage », a lancé M. Valls dès les premières minutes, accusant son adversaire de porter un « message de découragement » et « d'abdication » sur le chômage avec sa proposition d'un revenu universel.
« Ce que les Français demandent, c'est de travailler davantage, c'est d'être mieux formés, mieux armés », a dit celui qui propose de réintroduire une des mesures-phares du quinquennat Sarkozy, la défiscalisation des heures supplémentaires.
« Il ne s'agit pas uniquement de faire rêver, il s'agit aussi d'être crédible », a grincé l'ancien Premier ministre, qui a repris le slogan de campagne d'Arnaud Montebourg en se voulant « le candidat de la fiche de paie ».
Benoît Hamon, qui défend notamment la semaine de 32 heures, a souligné son « désaccord important avec Manuel Valls », lui reprochant de n'avoir à opposer aux « études » sur l'impact du numérique sur le travail que sa « foi » et sa « croyance ». « Aujourd'hui, on voit qu'elle a commencé cette raréfaction. Je pense qu'il vaut mieux anticiper un processus, quitte à ce qu'on se trompe, en équipant ceux qui connaissent ces nouvelles formes de travail », a détaillé M. Hamon, en montant au créneau pour défendre le coût jugé « exorbitant » par son rival, ainsi que le calendrier, du revenu universel.

Travail et laïcité en pommes de discorde
« Sauf à être dans la société médiatique, de penser que tout se fait en un claquement de doigts, pour le revenu universel il faudra plusieurs étapes », a ainsi cinglé M. Hamon, qui a aussi plaidé pour des investissements importants en matière de transition énergétique, quitte à aggraver les déficits.
« On négocie avec les banquiers, pas avec la nature, a-t-il répété. L'option politique que je propose, ce n'est pas de dire que ce qui va peser sur l'avenir de mes filles, c'est la dette. »
Les désaccords se sont poursuivis aussi sur le thème de la laïcité, en particulier sur la question du voile.
« Là où une femme décide librement de porter le foulard islamique, et il en existe, peu importe ce que nous pensons, au nom de la loi de 1905, elle est libre de le faire, et moi je veux lui assurer cette liberté », a plaidé M. Hamon, qui a subi plusieurs attaques en début de semaine sur le sujet.
« Notre rôle, ce n'est jamais de stigmatiser. Mais c'est de dire à ces femmes et ces jeunes filles, qui vivent cet ordre machiste, que nous sommes là pour les aider à s'émanciper », a exposé de son côté M. Valls, après avoir taxé cette semaine d'« ambiguë » la position de M. Hamon sur l'islamisme radical.
Ce débat, que regarde François Hollande depuis l'Élysée, selon son entourage, suit 72 heures d'échanges tendus entre les deux hommes, avec un Manuel Valls à l'offensive pour rattraper son retard.
Les voix des électeurs d'Arnaud Montebourg, qui visitera avec M. Hamon une entreprise innovante demain à Paris, seront déterminantes. De même que celles des sympathisants de gauche qui n'ont pas été voter au premier tour.
L'identité du vainqueur de cette primaire, dont la participation a été jugée assez moyenne (1,65 million de votants, selon le pointage définitif), aura aussi d'importantes conséquences sur les rapports de force avec Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron. Et sans doute sur l'avenir du PS et son positionnement futur.
(Source : AFP)

Le duel télévisé entre Benoît Hamon et Manuel Valls a exposé au grand jour les profondes divergences de fond entre les deux finalistes de la primaire organisée par le PS, autour du travail et de la laïcité notamment, mais dans un climat plutôt apaisé.D'un côté, Benoît Hamon, tenant d'une gauche capable de proposer « un futur désirable, de propulser un imaginaire puissant »,...
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