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À La Une - côte d'ivoire

Des casseurs prennent brièvement en otage des écoliers libanais et français à Abidjan

Les protestataires ont menacé de mener une action similaire dans d'autres écoles de la capitale ivoirienne demain mardi.

Des enseignants d'écoles publiques à Abidjan ont brièvement retenu en otage lundi des élèves français et libanais d'écoles privées françaises pour protester contre le retard dans le paiement de leurs salaires. Photo Ani

Des enseignants et élèves d'écoles publiques à Abidjan ont brièvement retenu en otage des élèves français et libanais d'écoles privées françaises pour protester contre le retard dans le paiement de leurs salaires, rapporte lundi l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Les preneurs d'otage ont battu les élèves après qu'ils leur aient résisté, ajoute l'Ani. Ils ont également cassé les voitures des parents qui ont accouru à l'école.

L'agence rapporte qu'un peu plus tard, les parents ont réussi, en coordination avec les forces françaises à Abidjan, à évacuer leurs enfants. Les protestataires ont toutefois menacé de mener une action similaire dans d'autres écoles de la capitale ivoirienne demain mardi au cas où les autorités ne répondent pas à leurs exigences.

La fonction publique est en grève depuis une semaine en Côte d'Ivoire, et des individus attaquent les écoles privées, officiellement pour qu'elles fassent grève elles aussi.

Selon l'AFP, les manifestants et casseurs se sont introduits dans le lycée international Jean Mermoz, l'un des deux grands établissements français d'Abidjan, semant la panique et conduisant la direction à fermer jusqu'à nouvel ordre. L'AFP ne précise pas si les manifestants étaient des enseignants et des élèves du secteur public. Plusieurs autres établissements privés ont été touchés par des actions similaires.

Au lycée Mermoz, plusieurs dizaines de personnes ont pénétré dans l'établissement, volé des élèves et pillé, selon plusieurs témoins. Vers 09h00 locales, entre 30 et 50 "jeunes adultes" ont lancé des pierres contre le portail, a expliqué à la presse le proviseur, Jean-François Rousset, de ce lycée qui compte 2.000 élèves dont de nombreux Français et étrangers. "Ce portail s'est ouvert. Il semblerait qu'ils aient pris en otage les vigiles de la société de gardiennage (...), le second portail n'a pas résisté", a-t-il rapporté.
Les casseurs sont ensuite entrés dans les salles de classe, ont fouillé les poches d'élèves, dérobé des téléphones portables, et "voler les portefeuilles de nos enseignants", a-t-il ajouté. Cette intrusion, qui a duré une dizaine de minutes, a engendré "un petit mouvement de panique dans un nombre de classes restreint", a-t-il dit.

Dans la cour, des stylos, crayons et gommes, une trousse éventrée étaient éparpillés sur le sol. Des vitres ont également été cassées. Un journaliste de l'AFP a vu plusieurs enfants en pleurs.
"Il n'y a pas d'enfants blessés mais sans doute des traumatismes psychologiques", a expliqué le proviseur, précisant que le lycée ne rouvrirait ses portes qu'après avoir reçu l'assurance d'une protection plus importante des forces de l'ordre. L'établissement avait déjà modifié son accès après les attentats jihadistes de Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, pays voisin (30 morts, 15 janvier 2016), et bénéficiait d'une surveillance par des militaires ivoiriens.

"On était en récréation. On a entendu des impacts sur le portail (...) ça ressemblait à des tirs", a expliqué à l'AFP Anne-Laure Charbonneau, professeur de français. "On est restés une heure confinés au sous-sol. Les enfants étaient effrayés".
"Ce qui est inquiétant, c'est qu'il y a normalement un dispositif anti-terroriste et une société de gardiennage. Or malgré cela, ils ont pu rentrer. Ils n'ont finalement été chassés que par le personnel de ménage et les surveillants", a confié à l'AFP un parent d'élève, sous couvert d'anonymat.

Cette intrusion survient alors que la Côte d'Ivoire a été ébranlée ces derniers jours par une mutinerie militaire qui n'a pris fin que dans la nuit de vendredi à samedi. Le 13 mars 2016, le pays avait été victime d'un attentat dans la ville touristique de Grand Bassam, près d'Abidjan (19 morts). Revendiquée par el-Qaëda au Maghreb islamique (Aqmi), cette attaque était la première de ce type perpétrée sur le territoire ivoirien.

 

 

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