Harb : Gare à une privatisation des services de l’État au profit des partis

Boutros Harb, député de Batroun, a déclaré hier qu'il s'abstiendrait lors du vote de confiance au gouvernement exprimant l'espoir que « le nouveau pouvoir agira pour le bien du peuple libanais ». Estimant que le gouvernement est composé « de formations politiques qui divergent sur tous les sujets importants qu'il devra affronter », M. Harb a mis en garde contre une privatisation des services de l'État au profit des partis, soulignant que « la majorité des Libanais ne sont pas encartés ». Il a souhaité que le nouveau gouvernement soit « celui de tous les Libanais, même si tous ne l'ont pas soutenu ».
Revenant sur le vote de confiance et sur sa volonté de s'abstenir lors de la séance de vote, M. Harb a toutefois souligné que sa participation à cette séance « demeure importante car elle permet à la vie parlementaire de continuer et d'empêcher la majorité, aujourd'hui au pouvoir, de se transformer en pouvoir dictatorial qui n'a l'obligation de rendre des comptes à personne ».
Il a ajouté qu'il s'exprime « au nom de la majorité silencieuse » et qu'il tient à déclarer son attachement, de même que la majorité des Libanais, « au système politique républicain démocratique et parlementaire ». Il a également estimé que « ce qui est construit sur des fondations bancales reste bancal malgré tous les efforts fournis afin d'enjoliver des accords ponctuels. La majorité des Libanais » qui ne sont pas encartés, comme l'ont prouvé les statistiques, ont le droit de demander au cartel qui constitue le nouveau pouvoir : « Sur quoi êtes-vous tombés d'accord? Et allez-vous respecter, par exemple, ce qui a été décidé lors des réunions de la conférence de dialogue qui se sont tenues au Parlement et au palais de Baabda ? Et notamment la déclaration de Baabda que certains ont décriée et que d'autres ont reniée avant même que l'encre du texte n'ait séché? » Et le député de poursuivre : « Vous n'êtes pas un gouvernement d'union nationale car vous n'êtes d'accord que sur le partage du pouvoir (...). Toutes les questions conflictuelles, vous vous refusez à les résoudre. »
M. Harb s'est par ailleurs exprimé en faveur d'une loi électorale fondée sur la circonscription uninominale.