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À La Une - syrie

De nombreux trésors d'Alep endommagés (en images)

Les photos des principaux sites, prises par les photographes de Reuters avant et après la guerre, révèlent l'étendue des dégâts.

Après quatre ans de combats acharnés, les armes se sont tues à Alep et la cité historique est de nouveau aux mains du gouvernement syrien. De nombreux sites historiques de la ville, classée au patrimoine mondial de l'Unesco, sont très abîmés. REUTERS

Après quatre ans de combats acharnés, les armes se sont tues à Alep et la cité historique est de nouveau aux mains du gouvernement syrien. De nombreux sites historiques de la ville, classée au patrimoine mondial de l'Unesco, sont très abîmés.

Avant la guerre, la fameuse Citadelle et ses imposants remparts dominant la ville, le souk et la Grande mosquée omeyyade attiraient les touristes du monde entier. Mais ces quatre dernières années, les remparts de la citadelle se sont retrouvés sur la ligne de front des combats entre l'armée syrienne et les rebelles, qui occupaient l'essentiel de la vieille ville autour de la forteresse.

Les photos des principaux sites, prises par les photographes de Reuters avant et après la guerre, révèlent l'étendue des dégâts causées par les frappes aériennes, les tirs d'artillerie, les combats de rue, les incendies et l'absence d'entretien.

Pour voir le montage comparatif : http://reut.rs/2ibm9sD

Des parties importantes du célèbre souk de l'époque islamique d'Alep, un des plus grands marchés couverts du monde, ont été détruites dans les combats en 2012 et 2013.

L'armée syrienne a organisé une visite de la vieille ville pour les journalistes. On leur a monté les rues jonchées de débris et les murs du souk, criblés d'impacts de balles et barbouillés de graffitis.

La Grande mosquée de l'époque omeyyade a aussi souffert des combats. Son minaret du XIe siècle est tombé sous les bombardements. Ce qu'il en reste est abandonné à l'endroit où il s'est effondré. Malgré les dégâts, son sol élégant et ses murs en arcades sont toujours là.

Pendant la guerre et la division en deux d'Alep, l'armée syrienne a conservé le contrôle de la Citadelle, même au moment où elle a été assiégée par les insurgés sur trois côtés et qu'on ne pouvait y accéder que par un tunnel.

 

(Lire aussi : "Je vous parle d'Alep" : Des mois durant, ils ont raconté à L'Orient-Le Jour la descente aux enfers)



A travers les meurtrières
"Nous étions environ 25 à protéger la Citadelle. Nous faisions la relève avec des hommes armés qui étaient stationnés dans le vieux marché via un tunnel creusé en dessous", raconte un soldat syrien faisant partie de la garnison de la citadelle. Ceux qui combattaient dans le camp gouvernemental tiraient sur les insurgés à travers les meurtrières.

En dépit de sa position exposée et des nombreuses tentatives des rebelles pour la reprendre, la Citadelle semble avoir moins souffert que les autres sites de la vieille ville.
"Il y a des dégâts mais on peut gérer. La situation est bonne à l'intérieur de la Citadelle, mais le désastre et les vrais dégâts ont été infligés au vieux marché", commente Mamoun Abdelkarim, directeur général des antiquités syriennes.

Au cours de son histoire mouvementée, Alep a été prise par les Hittites, les Assyriens, les Arabes, les Mongols, les Mamelouks et les Ottomans. Sa diversité et sa richesse architecturale sont la marque laissée par ces conquérants. Le grand Saladin, premier sultan d'Egypte et de Syrie, qui fit la guerre aux croisés au XIIe siècle, décrivait Alep comme étant "l’œil de la Syrie et sa citadelle, sa pupille".

La Citadelle a connu des vicissitudes. Endommagée par l'invasion mongole de 1260, puis en 1400 par le saccage d'Alep par les troupes du guerrier turco-mongol Tamerlan, elle a été utilisée comme caserne par l'armée ottomane ainsi que par les troupes françaises à l'époque du mandat français sur la Syrie et le Liban. La nature ne l'a pas non plus épargnée. Elle a été très endommagée par un tremblement de terre en 1822.

Parmi les trésors architecturaux à rétablir, figurent le centre religieux et culturel al Chibani qui date du XIIe siècle, vestige de la tolérance religieuse d'Alep, et les bains publics Nahasine du XIIIe siècle.
La vieille ville d'Alep et la Citadelle avaient été restaurés en 2004.


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