Une première cuvée de designers libanais chez Over the Counter

Il y a dix ans, Rania Abillama décidait d'abandonner son travail dans l'entreprise familiale pour développer son propre projet. Architecte de formation, la jeune femme est une passionnée de design et n'aime rien tant qu'être entourée de beaux objets. Elle ouvre alors Over the Counter*, un espace où elle présente ses propres sélections d'objets et luminaires mixant grands classiques du design danois et créations de l'avant-garde contemporaine internationale.

Il y a quelques mois, profitant d'une possibilité d'agrandir sa galerie, elle décide d'y introduire des expositions temporaires, programmées à un rythme de 3 à 4 par an et toujours choisies sur la base d'un certain rapprochement entre l'art, l'architecture, le design et l'artisanat. Une nouvelle formule qu'elle lancera avec les œuvres du plasticien français Michel Deverne. Cette fois, pour son deuxième événement, elle s'est tournée vers la scène locale pour préparer une collection de petites pièces conçues et réalisées par des designers et artisans locaux.

« J'avais envie de ne plus fonctionner à sens unique, de ne plus me contenter d'importer des objets très hauts de gamme et forcément chers, mais de participer aussi à la promotion de la créativité et du savoir-faire libanais. D'abord en exposant le travail des designers libanais chez moi puis en leur prospectant des marchés à travers des éditeurs à l'étranger », indique la propriétaire d'Over the Counter. Laquelle présente donc pour ces fêtes la première « OTC édition ». Une collection à laquelle participent 20 designers du pays du Cèdre. La plupart connus et reconnus. Et qui se sont amusés à répondre aux directives de Rania Abillama. « Je leur ai demandé de privilégier la sobriété, les monomatières un peu brutes tels le bois, le métal, le marbre, le verre ou encore le ciment... Mais chacun est resté fidèle à son style, son univers... », signale-t-elle.

Il en a résulté des produits divers et variés qui vont des services américains au graphisme signé Zeina Bassil, aux vases en béton de Christian Zahr, en passant par des lampes de chevet en bulbe de verre soufflé extralight posé en appui sur un petit bloc de marbre noir élaborées par Sayar et Gharibeh, ou encore des presse-papiers façon silex conçus par la maîtresse des lieux...

*Achrafieh, rue Abdel-Wahab el-Inglisi. Tél. : 01/322786.

Pour mémoire

« L’art construit » de Michel Deverne est à Beyrouth