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Liban - Éducation

Les écoles publiques du Mont-Liban ensemble contre la violence

La cérémonie de clôture du projet « Initiative sans violence » a eu lieu samedi dernier au Palais de l'Unesco à Beyrouth en présence des élèves des quinze établissements participants.

Les enfants montrent les panneaux réalisés sur les activités de l’année.

« Rendez-nous notre innocence, rendez-nous la paix ! » Les petits écoliers du Mont-Liban chantent au Palais de l'Unesco à l'occasion de l'événement célébrant la fin du projet « Initiative sans violence ». Ce dernier a été lancé par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) en partenariat avec le ministère de l'Éducation et la Knowledge Development Company, et a été financé par l'ambassade de Norvège.

« L'objectif de ce projet est de combattre toutes les formes de violence, physique ou verbale, qu'un enfant peut rencontrer tant à l'école que dans son environnement quotidien, explique Zeina Azar, coordinatrice du programme. Nous voulons que les élèves voient leurs écoles comme des espaces sains, sécurisés, où ils peuvent se sentir à l'aise et s'exprimer librement. » Cette année a marqué la seconde édition du projet qui avait été lancé une première fois dans la Békaa en 2015 au sein de quatorze écoles publiques. En 2016, quinze écoles publiques du Mont-Liban ont participé à cette initiative et ont travaillé de pair avec le Pnud.

« Enseignants, parents et enfants ont tous été impliqués dans le projet, continue Mme Azar. Il était important que chacun puisse contribuer. Chaque étape a été adaptée aux besoins particuliers de chaque école. » Le programme de l'année a été découpé en quatre phases. Dans un premier temps, les enfants ont été sensibilisés aux différentes formes de violence. Puis ils ont rédigé des codes de conduite pour leur école qu'ils ont décidé d'appliquer au quotidien pour encourager les comportements non violents. Ils ont ensuite organisé des activités ludiques telles que des pièces de théâtre ou encore des spectacles de chant lors de la Journée sans violence du Pnud. Enfin, la dernière phase s'est concentrée sur la réhabilitation des infrastructures. « Nous nous sommes rendu très vite compte que l'espace physique était tout aussi important pour le bien-être des écoliers et que leur lieu de vie quotidien pouvait être un facteur de stress et de tension supplémentaire », affirme Mme Azar.

Les écoles ont été sélectionnées sur la base des données du ministère de l'Éducation et des agences des Nations unies. « Avec l'afflux de réfugiés, des tensions ont commencé entre les écoliers et les équipes pédagogiques n'étaient pas nécessairement prêtes à y faire face, observe Mme Azar. Les enseignants ont donc aussi suivi des formations pour apprendre à résoudre ces nouveaux problèmes avec l'aide de psychologues. »

Par ailleurs, les écoliers font face à la violence ailleurs qu'à l'école. « En donnant la parole aux enfants par le biais de pièces de théâtre ou du dessin, par exemple, les enseignants ont également pu discuter des violences auxquelles certains font face chez eux, à la maison, constate Mme Azar. Cela a permis d'expliquer leur comportement violent à l'école et de les aider à changer. »
Le projet a eu un impact visible sur les écoliers et les enseignants. « L'initiative du Pnud nous a permis de casser les barrières entre nous et nos élèves, souligne une institutrice de Jal el-Dib. Nous ne pensions pas que les comportements des enfants changeraient aussi rapidement. » « Nous sommes plus patients avec les élèves et tentons de remonter à la source du problème pour expliquer leurs actions », précise Souhaïla Gharib, coordinatrice des activités à l'école mixte de Ghobeiré. De leur côté, les enfants semblent d'accord avec leurs enseignantes. « Nous avons beaucoup appris sur la tolérance, le respect et les voies alternatives à la violence », racontent Talia et Fatima, âgées de 12 ans.

Au cours de la cérémonie, des films courts ont été diffusés pour présenter les résultats des activités menées. Des photos et des dessins des enfants de chaque école étaient également exposés. Quelle est la suite des événements pour le projet ? « L'initiative ne s'arrête pas là, conclut Zeina Azar. Pour 2017, nous allons nous concentrer sur les écoles de Tripoli. »

 

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