Le bureau de presse du parti chiite a démenti mercredi en début de soirée les propos du secrétaire général adjoint du Hezbollah, le cheikh Naïm Kassem, tels que rapportés par le quotidien as-Safir, assurant que le numéro deux du parti chiite n'a pas fait ces déclarations.
Dans son édition parue mercredi, as-Safir a rapporté des propos du cheikh Naïm Kassem selon lesquels il aurait indiqué que le message derrière la parade militaire du parti à Qousseir, en Syrie, vendredi dernier, était "clair pour tout le monde".
"La parade militaire à Qousseir est un message clair et net pour tout le monde et n'a pas besoin d'explications, car l'expliquer lui ôterait son sens, et il revient à chaque partie de faire sa propre lecture de cet événement", aurait indiqué le numéro deux du parti chiite, selon les propos rapportés par le quotidien proche du Hezbollah.
A l'occasion de la "Journée du martyr", le parti chiite a effectué une parade militaire vendredi dans la région de Qousseir en Syrie, non loin de la frontière nord du Liban. Des photos non authentifiées ont circulé ces derniers jours. Sur ces clichés, on aperçoit des blindés M113 de fabrication américaine, mais également des chars russes, tous arborant le drapeau du Hezbollah.
L'armée libanaise, qui possède ce type de véhicules, a immédiatement affirmé que ces engins ne lui appartiennent pas, en s'abstenant de faire une quelconque référence au Hezbollah. Washington a quant à lui ouvert une enquête.
"Nous sommes présents en Syrie et nous n'avons besoin d'apporter aucune explication ou justification", aurait également déclaré le cheikh Kassem. "Nous sommes aux côtés de l'armée syrienne et de l'Etat syrien, et sans notre intervention en Syrie, les terroristes auraient pénétré partout en territoire libanais. Notre présence en Syrie ne fait plus débat en ce moment au Liban", aurait-il ajouté.
Cette déclaration contredit la politique de neutralité à l'égard des conflits régionaux que le président Aoun a promis de mettre en œuvre, lors de son discours d'investiture présidentielle.
"Nous avons à présent une armée bien entraînée, nous ne sommes plus une résistance qui se base sur les tactiques de guérilla. Nous sommes de plus en plus armés, entraînés et expérimentés, et cela afin de protéger le Liban et ses intérêts", aurait par ailleurs déclaré le cheikh Kassem, toujours selon as-Safir.
Le cheikh Kassem a ensuite affirmé que "la Résistance ne veut pas exploiter sa force militaire sur la scène libanaise". "Malgré notre force (militaire), nous prenons part au processus politique et électoral comme toutes les autres formations politiques, et nous acceptons de gagner ou de perdre", a-t-il expliqué.
Le ministre démissionnaire de la Justice, Achraf Rifi, n'a pas tardé à réagir à ces propos : "Nous laissons à l'opinion publique libanaise et au pouvoir, à commencer par le président de la République, ainsi qu'à la communauté arabe et internationale, le soin de porter un jugement sur les propos de Naïm Kassem concernant la transformation du Hezbollah en une armée", a-t-il écrit sur son compte Twitter. Et de poursuivre : "La seule armée du Liban est l'armée libanaise et nous appelons tout le monde à faire face à l'étalage de forces pour préserver le Liban et les institutions".
Lire l'intégralité de l'article d'as-Safir ici
Lire aussi
Les blindés US exhibés par le Hezbollah supplantent le marchandage gouvernemental
Une parade énigmatique, l'éclairage de Philippe Abi-Akl
Des exigences et des messages politiques, le décryptage de Scarlett Haddad
Dans son édition parue mercredi, as-Safir a rapporté des propos du cheikh Naïm Kassem selon lesquels il aurait...
commentaires (13)
LAME3LOU...
LA LIBRE EXPRESSION
14 h 22, le 17 novembre 2016