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À La Une - syrie

Les rations alimentaires épuisées la semaine prochaine à Alep-Est

La Russie rejette la demande de l'Onu de trêves plus longues.

Un soldat syrien dans le district 1070 à Alep-Ouest, en Syrie, le 8 novembre 2016. AFP / GEORGES OURFALIAN

Les dernières rations alimentaires sont en train d'être distribuées aux habitants assiégés des quartiers rebelles d'Alep-Est où l'aide n'a pas pu être acheminée depuis quatre mois, a indiqué jeudi l'Onu, en appelant les parties à autoriser la livraison d'aide humanitaire pour éviter une famine.

"Les dernières rations alimentaires sont en train d'être distribuées au moment où nous parlons", a déclaré Jan Egeland, qui dirige le groupe de travail de l'Onu sur l'aide humanitaire. "Il n'y aura plus rien à distribuer la semaine prochaine", a-t-il ajouté lors d'un point de presse. Les quartiers rebelles d'Alep-est abritent plus de 250.000 personnes qui vivent assiégées depuis plus de trois mois par les forces du président syrien Bachar el-Assad.

L'Onu n'est pas parvenue à faire acheminer de l'aide sur place depuis début juillet, malgré les différentes trêves observées par les forces syriennes et russes, car les humanitaires n'avaient pas reçu les feux verts nécessaires de toutes les parties sur le terrain, a expliqué M. Egeland. "Les conséquences d'une non-assistance (...) seront si catastrophiques que je ne peux même pas imaginer ce scénario", a-t-il affirmé, expliquant que ne pas autoriser l'acheminement de l'aide reviendrait à "affamer" un quart de million de personnes.

 

(Lire aussi : À Alep, la débrouille des Syriens pour faire face au siège)

 

"Nouvelle initiative"
Il a également annoncé que l'Onu avait lancé la semaine dernière "une nouvelle initiative" en 4 points pour Alep-Est, qui demande à toutes les parties d'autoriser l'acheminement de l'aide médicale, d'une assistance humanitaire, de permettre l'évacuation d'environ 300 malades et blessés et d'autoriser du personnel médical à entrer dans cette partie de la ville.

"Ce dont nous avons besoin, c'est le feu vert de toutes les parties sur le terrain. Nous avons besoin de garanties de sécurité", a souligné M. Egeland, précisant que vingt camions étaient en attente à la frontière turque. La guerre en Syrie a fait plus de 300.000 morts depuis 2011. "C'est la pire crise humanitaire, crise de réfugiés et conflit depuis une génération", a-t-il dit.

Interrogé par les journalistes sur les conséquences de la victoire de Donald Trump aux Etats-Unis, M. Egeland a simplement déclaré: "Nous avons besoin d'un engagement total et ininterrompu des Etats-Unis en Syrie".

 

(Lire aussi : L’armée russe ne reprendra pas ses frappes sur Alep)

 

"Contre-productive"
Après l'appel de M. Egeland, la Russie a rejeté jeudi comme "contre-productive" la demande de l'Onu d'introduire des trêves plus longues à Alep pour permettre l'acheminement de l'aide humanitaire dans cette ville, la deuxième de Syrie, ravagée par les bombardements.

Le ministère russe de la Défense a annoncé jeudi avoir reçu une demande en ce sens de la part de Jan Egeland, qui dirige le groupe de travail de l'Onu sur l'aide humanitaire.

"Des 'pauses humanitaires' sont sans doute nécessaires. Mais nous jugeons contre-productif et contraire au bon sens de les rendre plus longues juste comme ça, non pas pour apporter de l'aide réelle aux civils, mais pour permettre aux terroristes de renforcer leur capacité de combat", a déclaré le porte-parole du ministère, Igor Konachenkov, dans un communiqué.

La Russie, qui mène depuis plus d'un an une campagne de frappes aériennes en soutien au régime du président Bachar el-Assad, a instauré plusieurs trêves humanitaires à Alep ces dernières semaines afin de permettre l'évacuation de civils et de blessés, le retrait des combattants et l'acheminement de l'aide humanitaire.

 

(Lire aussi : « Tout le quartier a été vidé, le temps que le chlore s’évapore »)

 

Ainsi, une trêve de 10 heures a été mise en place le 4 novembre, après celle qui a duré trois jours fin octobre.
Mais l'évacuation des blessés et des civils a échoué, les passages humanitaires établis par l'armée russe à ces fins étant restés quasiment déserts.

La Russie a livré plus de 100.000 tonnes d'aide humanitaire à Alep ces derniers mois "indépendamment de toute pause humanitaire", selon le ministère russe de la Défense. "Ceux qui veulent vraiment aider les habitants d'Alep, le font", a-t-il souligné dans le communiqué.

Alep, l'ancienne capitale économique de la Syrie, est divisée depuis 2012 entre des quartiers ouest tenus par le régime et est contrôlés par les rebelles. Le conflit dans ce pays a fait plus de 300.000 morts et provoqué le déplacement de plus de la moitié de la population depuis son déclenchement en mars 2011.

 

 

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