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Moyen Orient et Monde - Syrie

Aucune sortie de la zone rebelle d’Alep pendant la trêve russe

Les couloirs humanitaires restent déserts ; les civils résignés à une reprise des bombardements.

Photo prise hier de Souq al-Hal à Alep-est, en face des quartiers progouvernementaux. Karam el-Masri/AFP

Aucun civil ni combattant n'a quitté hier les quartiers rebelles d'Alep assiégés par le régime syrien, durant une nouvelle « pause humanitaire » décrétée par la Russie, après quatre semaines de bombardements intenses sur ce secteur dans le cadre d'une offensive destinée à reprendre les secteurs rebelles.
La « pause humanitaire » de 10 heures a expiré à 17h00 GMT (19 heure locale). Les couloirs humanitaires, instaurés pour évacuer les civils et les rebelles qui souhaitaient quitter les quartiers est de la rébellion, sont toutefois restés déserts. « Aucun civil ni combattant n'a quitté les quartiers est », a indiqué le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) Rami Abdel Rahmane. Un journaliste de l'AFP a constaté la même chose. « Personne ne partira et les Russes ont promis une escalade », a commenté Zakaria Malahifji, un responsable basé en Turquie du groupe Fastakim, proche de l'Armée syrienne libre (ASL).
David Swanson, porte-parole du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'Onu (Ocha), a, lui, indiqué que les évacuations médicales pouvaient seulement avoir lieu « si les parties en conflit prennent toutes les mesures pour assurer un environnement approprié, ce qui n'a pas été fait ». Il s'est dit « très, très inquiet » sur la situation humanitaire à Alep. L'Ocha a indiqué que seuls « 30 médecins exerçaient encore dans six hôpitaux partiellement opérationnels » dans les quartiers est, « soit un médecin pour 9 000 personnes ». Les quartiers est devraient être privés de denrées alimentaires d'ici à la mi-novembre, selon le communiqué d'Ocha, qui indique que « certains patients ont recours à des sacs mortuaires pour se réchauffer ». Se démarquant de la proposition russe, l'Onu avait fait savoir qu'elle n'était « pas impliquée » dans « cette annonce unilatérale ».
Yasser al-Youssef, un responsable du groupe rebelle Noureddine Zinki, a pour sa part indiqué que les insurgés n'étaient « pas concernés » par la trêve russe, qu'il a qualifiée d' « instrumentalisation politique et médiatique pour alléger les pressions internationales qui pèsent sur Moscou ».

Les civils s'attendent au pire
Malgré l'expiration de la trêve, le calme régnait dans la ville. Les rebelles et les habitants des quartiers assiégés d'Alep-Est se préparaient néanmoins hier à la reprise des raids aériens russes. « On ne peut rien faire. Rien n'arrête les avions », commente, fataliste, Behars Michal, un responsable des Casques blancs syriens, l'organisation de bénévoles qui sort les victimes des gravats et transporte les blessés en zone rebelle. Selon lui, les secouristes ne peuvent rien faire d'autre pour se préparer au déluge de feu qui vient du ciel que de « prendre des précautions et se tenir prêts 24 heures sur 24 », alors que l'unique porte-avions de l'armée russe est arrivé hier en Méditerranée.
Des violences ont quand même eu lieu. Les rebelles ont ainsi tiré dans l'après-midi sept roquettes sur la route du Castello, un axe d'évacuation qui était réservé aux combattants mais aussi aux civils, a indiqué l'agence officielle Sana, qui accuse « les groupes terroristes » d'avoir « empêché les civils de quitter les quartiers est ». Selon elle, un journaliste syrien a été « blessé par des éclats » tandis que l'armée russe a indiqué que deux de ses soldats avaient été « légèrement blessés » par des « tirs rebelles » sur la route du Castello.
La trêve russe intervient alors que les rebelles ont lancé le 28 octobre une vaste offensive depuis l'extérieur d'Alep, côté ouest, pour tenter de briser le siège du régime. Deux civils ont ainsi été tués hier dans des tirs de roquettes des rebelles sur un quartier gouvernemental d'Alep, selon la télévision étatique syrienne. Mais le front, à la périphérie ouest, connaissait une relative accalmie, malgré les frappes aériennes intermittentes du régime, selon l'OSDH.
Par ailleurs, un soldat turc intervenant en Syrie a été tué et deux autres blessés dans une attaque à la roquette dont la responsabilité a été imputée au groupe État islamique, a annoncé l'armée turque hier, sans préciser le lieu de cette attaque.
(Sources : agences)

Aucun civil ni combattant n'a quitté hier les quartiers rebelles d'Alep assiégés par le régime syrien, durant une nouvelle « pause humanitaire » décrétée par la Russie, après quatre semaines de bombardements intenses sur ce secteur dans le cadre d'une offensive destinée à reprendre les secteurs rebelles.La « pause humanitaire » de 10 heures a expiré à 17h00 GMT (19 heure...

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