Le Premier ministre désigné, Saad Hariri a achevé samedi ses consultations parlementaires, non contraignantes, en vue de former un nouveau gouvernement. De 11h à 13h30, les députés ont défilé au siège du Parlement, pour la seconde journée consécutive, pour s'entretenir avec M. Hariri et faire part de leurs requêtes.
A l'issue des consultations, M. Hariri s'est rendu à Baabda pour un entretien avec le président de la République Michel Aoun, afin de lui faire part des demandes de chacun. Le Premier ministre désigné n'a pas fait de déclarations à l'issue de cette rencontre mais selon l'Agence nationale d'information, les deux hommes se sont accordés pour se revoir la semaine prochaine.
M. Hariri s'est montré positif quant à la formation d'un gouvernement d'union nationale. "Les Libanais veulent un gouvernement qui commence à travailler tout de suite", a déclaré M. Hariri. Il a également affirmé que la coopération entre le président de la Chambre, Nabih Berry, Michel Aoun et lui, se poursuivait. Concernant les demandes des députés, il a indiqué que nombreux partis ont demandé des portefeuilles régaliens. "C'est une chose naturelle, les consultations sont basées sur les demandes des parties". "Nous traitons de manière positive avec toutes les forces politiques", a encore dit M. Hariri. Nous voulons un gouvernement d'union nationale au sein duquel se retrouvent toutes les forces politiques".
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La journée des consultations s'était ouverte avec les députés du Parti syrien national social. "Aujourd'hui nous pensons que le gouvernement doit avoir comme priorité les causes sociales et économiques ainsi que les besoins des citoyens", a déclaré le député Assaad Hardane. "Nous savons tous quelles sont les crises dont souffrent les gens. Le gouvernement doit redonner confiance aux citoyens", a-t-il ajouté, estimant aussi que le gouvernement doit se concentrer d'abord sur la loi électorale. Interrogé par les journalistes au sujet des demandes du bloc pour le prochain gouvernement, M. Hardane a affirmé avoir demandé un portefeuille "d'importance".
Le député indépendant Émile Rahmé a ensuite été reçu par M. Hariri. "J'espère que le triptyque armée-peuple-résistance sera inclus dans la déclaration ministérielle", s'est-il contenté de déclarer à sa sortie.
Ont suivi les députés du Hezbollah avec à leur tête le député Mohammad Raad. "Nous avons salué la proposition que le gouvernement soit d'union nationale et rassemble toutes les composantes au Liban sans exception", a déclaré à sa sortie Mohammad Raad. Pour M. Raad, le gouvernement "devra, en priorité, s'occuper des besoins quotidiens de la population, de la situation sécuritaire et de la mise au point d'une nouvelle loi électorale qui assure une représentation juste de tous les Libanais", a-t-il ajouté. "L'atmosphère semble positive et nous espérons que le gouvernement sera formé rapidement".
Interrogé par les journalistes au sujet des demandes du bloc pour le prochain gouvernement, M. Raad a répondu : "Nous n'avons pas discuté des portefeuilles mais nous nous sommes mis d'accord sur un mécanisme pour un suivi sur la question". Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait annoncé vendredi que sa formation s'abstiendrait d'entrer au gouvernement si le mouvement Amal, dirigé par le président du Parlement, Nabih Berry, décidait de passer dans l'opposition.
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Les députés du Tachnag sont ensuite arrivés au Parlement. "Nous avons demandé à M. Hariri de former un gouvernement composé de 32 ministres et que la communauté des arméniens orthodoxes soit représentée par deux ministres nommés par les arméniens eux-mêmes", a déclaré à sa sortie le député Hagop Pakradounian. Il a également demandé au Premier ministre désigné qu'il n'y ait plus de distinction entre les portefeuilles." "Tous les portefeuilles sont régaliens, a-t-il dit. Il n'y a pas un ministère plus important que l'autre."
Le député de la Jamaa islamiya, Imad el-Hout, s'est ensuite entretenu avec M. Hariri. "J'ai souhaité qu'il y ait autant que possible de forces politiques représentées au sein du gouvernement, dont la Jamaa islamiya", a-t-il déclaré. M. Hout a également demandé que "la déclaration ministérielle se base sur la proclamation de Baabda (2012) et sur le discours d'investiture" du président Michel Aoun. "M. Hariri considère que ces deux textes sont importants", a-t-il précisé.
Par la suite, le député indépendant Robert Ghanem s'est réuni avec M.Hariri. Il a affirmé avoir demandé "un gouvernement d'union nationale qui redonne confiance en l’État et aux institutions, qui ramène la stabilité à la situation économique ainsi que les investissements arabes au Liban".
Est ensuite arrivé le député Michel Pharaon, ministre sortant du Tourisme, qui a souligné que "chaque jour qui passe prouve l'importance de l'accord qui a été conclu (entre Michel Aoun et Saad Hariri)". "Les problèmes demeurent, cependant. Nous espérons donc qu'il y aura un gouvernement rapidement", a-t-il ajouté rejetant lui aussi toute distinction entre les portefeuilles. "Il n'y a pas de ministères régaliens et d'autres non régaliens", a-t-il dit.
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Le député indépendant Serge TerSarkissian a pour sa part mis en garde aux surenchères des ministres. "Mes demandes sont limitées", a déclaré à sa sortie M. TerSarkissian. "Nous devons avoir un Premier ministre fort et non pas un gouvernement au sein duquel chaque ministre fait de la surenchère. La force du gouvernement réside en la personne du Premier ministre et celle du président de la République et non pas en chacun des ministres", a-t-il dit, souhaitant la présence de femmes au sein du nouveau cabinet et rejetant toute majoration fiscale.
Le député Ahmad Fatfat, membre de la formation haririenne mais qui fait cavalier seul depuis l'élection présidentielle, a ensuite été reçu par M.Hariri. "J'ai souhaité que la déclaration ministérielle réaffirme les résolutions internationales qui, selon moi, n'ont pas suffisamment été mentionnées dans le discours d'investiture". M. Fatfat a en outre demandé que Minieh-Denniyé, région dont il est l'un députés, et le Akkar voisin soient représentés par un ministère de services tel que celui des Affaires sociales.
M. Fatfat a ensuite rejoint le bloc du Futur au moment de son entretien avec M. Hariri. "Nous avons demandé qu'il y ait une certaine entraide pour que soit facilitée la formation du gouvernement", a déclaré Fouad Siniora au nom du bloc du Futur. "Nous souhaitons également que ce gouvernement puisse faire un travail d'équipe", a-t-il ajouté.
Les députés Nicolas Fattouche et Dory Chamoun se sont enfin entretenus avec M. Hariri mais n'ont fait aucune déclaration.
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commentaires (5)
Tant que le boss acquiesce tout pourra marcher. Le boss c'est.......H.N..
FRIK-A-FRAK
21 h 54, le 05 novembre 2016