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Liban - Gouvernement

Les FL contre un cabinet d’union nationale, Frangié participera si son portefeuille est à son goût

Saad Hariri a mené hier deux premiers rounds de concertations parlementaires en vue de la formation d'un nouveau gouvernement.

Le Premier ministre désigné au cours de son entretien hier avec le Premier ministre chargé de l’expédition des affaires courantes. Photo Nasser Trabulsi

Le Premier ministre désigné, Saad Hariri, a débuté hier ses concertations parlementaires non contraignantes pour la formation du nouveau cabinet, place de l'Étoile, par un entretien avec le président de la Chambre, Nabih Berry, avant le début des consultations, suite à quoi M. Berry a présidé une réunion de son bloc.

Salam et Siniora
Saad Hariri a ensuite reçu le Premier ministre du gouvernement chargé de l'expédition des affaires courantes, Tammam Salam, qui lui a rendu hommage. « M. Hariri, qui a pu réaliser cette échéance cruciale qu'est l'élection présidentielle, ne sera pas impuissant à former le gouvernement », a-t-il affirmé à l'issue de l'entretien, soulignant que le climat général était à l'optimisme concernant la naissance du cabinet.
Saad Hariri s'est ensuite entretenu avec le chef du bloc du Futur, l'ancien Premier ministre Fouad Siniora, qui a estimé que la formation rapide d'un cabinet était désormais « une question de vie ou de mort à l'étape actuelle ». L'ancien Premier ministre a appelé toutes les formations politiques à faciliter la formation du gouvernement. « Faites attention, nous sommes tous à bord du même navire, a-t-il souligné. Si nous n'en améliorons pas la gestion, cela se répercutera sur toutes les composantes politiques du pays et nous coulerons tous », a-t-il averti, appelant à « la désignation des plus compétents » et au retour à « un système de reddition de comptes », pour empêcher « plus de dégradation de la situation ». « Nous avons besoin d'un gouvernement qui soit rapidement formé. Pour ce faire, tout le monde doit faciliter ce processus et non le paralyser », a-t-il ajouté.

Makari et le bloc Berry
« J'ai exprimé l'espoir que la composition de l'équipe gouvernementale soit homogène pour former une équipe de travail productive et à même de réanimer le pays et de ramener la confiance des gens en l'État », a affirmé de son côté le vice-président de la Chambre, Farid Makari, à l'issue de sa rencontre avec M. Hariri. « Partant, il ne doit pas y avoir de mines ou de tiers de blocage au sein du cabinet. L'harmonie doit être une garantie contre le blocage », a ajouté M. Makari.
Le Premier ministre désigné a ensuite reçu le bloc du Développement et de la Libération, présidé par le chef du Parlement. Prenant la parole à l'issue de la rencontre, le député Anouar el-Khalil a souligné que le bloc n'avait pas réclamé de portefeuilles bien déterminés, mais avait appelé M. Hariri « à faire preuve d'équité ».

Le bloc du Changement
Après une interruption à l'heure du déjeuner, Saad Hariri a reçu le bloc du Changement et de la Réforme, présidé par le député Ibrahim Kanaan. « Nous voici dans l'ère consensuelle au niveau de la présidence de la République, en présence du général Michel Aoun, du gouvernement en présence du président Saad Hariri, et du Parlement en présence du président Nabih Berry. Cette conformité au pacte national doit être parachevée au niveau de la formation du cabinet », a indiqué M. Kanaan au nom du bloc, à l'issue de la réunion. « Il faut profiter de l'instant positif local et régional pour faciliter la formation du gouvernement », a-t-il noté, réclamant que « les minorités soient représentées » et qu'une rotation s'effectue au niveau des portefeuilles.

Le bloc FL
Le chef du bloc du Futur a ensuite accordé audience au bloc parlementaire des Forces libanaises, mais en l'absence de la députée Sethrida Geagea. S'exprimant au nom du bloc, le député Georges Adwan a réclamé « un gouvernement de 24 ministres, homogène et solidaire, sans blocage et qui ne comprenne pas à la fois des loyalistes et des opposants ».
« Nous voulons un cabinet dont tous s'engageraient à respecter les décisions, sans tenter de bloquer ou de faire preuve de malveillance. Que celui qui souhaite faire de l'opposition ou exercer un blocage reste hors du gouvernement (...). En tant que FL, nous serons dès le départ attachés à ce que le cabinet soit homogène, efficace et solidaire (...), a souligné M. Adwan. La Constitution est claire : un vote doit avoir lieu (pour la prise de décision), et tout le monde doit respecter ce vote qui a lieu au sein du gouvernement. (...) Tournons la page des pratiques que nous avons vécues et qui ne tiennent pas compte de la Constitution et des lois, et ouvrons une nouvelle page pour exercer nos devoirs conformément à la Constitution », a-t-il noté.
Le vice-président des FL a par ailleurs estimé que, pour faciliter la mise sur pied du cabinet, il convient d'adopter le discours d'investiture du président de la République comme déclaration ministérielle. « Il s'agit d'un discours constitutionnel respectueux de la souveraineté et salué par tous. Choisissons de ce discours les formules et les expressions, et adoptons-les dans la déclaration ministérielle », a-t-il ajouté.
Pour Georges Adwan, les FL ont maintenant trois priorités. La première concerne l'adoption d'une nouvelle loi électorale. « Le gouvernement doit s'engager à transmettre une nouvelle loi au Parlement, a affirmé M. Adwan. Il doit, dès ses premières réunions, se mettre d'accord sur une nouvelle loi et la transmettre d'urgence au Parlement pour qu'elle soit adoptée dans un délai de quarante jours et que l'on puisse tenir les élections à la date prévue avec une nouvelle loi », a-t-il indiqué. La deuxième priorité, selon lui, est l'adoption d'un budget. Les FL ont demandé, en troisième lieu, que le gouvernement donne la priorité aux problèmes de la vie quotidienne. En ce qui concerne les portefeuilles ministériels, les FL ont été claires. Les députés ont demandé à avoir un portefeuille régalien, un ministère lié aux services essentiels et un ministère de moyenne importance.

Murr, Tuéni et les Kataëb
Après le bloc FL, ce sont les députés Michel Murr et Nayla Tuéni qui ont été reçus par le Premier ministre désigné. « Nous lui avons demandé de former le gouvernement rapidement pour que les problèmes que nous avons vécus ces dernières années ne se reproduisent pas », a affirmé M. Murr, sans réclamer quoi que ce soit à M. Hariri.
Le chef du courant du Futur a ensuite accordé audience au bloc parlementaire du parti Kataëb, présidé par le chef du parti, le député Samy Gemayel. « Le peuple libanais a souffert pendant des années, et notre devoir est de donner une chance pour sauver le Liban de cette réalité dans laquelle il vit », a affirmé M. Gemayel à l'issue de la rencontre. « Nous adopterons une position positive vis-à-vis de la formation du gouvernement et nous resterons en contact avec M. Hariri pour faciliter la formation du gouvernement et redresser le Liban », a-t-il ajouté, affirmant que la réunion avec le Premier ministre désigné était « positive ». M. Gemayel a précisé que le Premier ministre désigné avait demandé aux Kataëb de prendre part au cabinet, revendication à laquelle le parti allait réfléchir.

Arslane et Frangié
Le chef du Parti démocratique libanais, le député Talal Arslane, a pour sa part indiqué à l'issue de sa réunion avec le Premier ministre désigné qu'il avait demandé que « toutes les forces politiques fassent partie du gouvernement et que le Parti démocratique y soit représenté ». Il a également plaidé en faveur d'une loi électorale basée sur la proportionnelle.
Le chef des Marada, le député Sleiman Frangié, qui a été reçu avec les députés de son bloc par M. Hariri, a réclamé « un portefeuille essentiel », souhaitant qu'un cabinet d'union nationale soit formé au plus vite. « Nous ne sommes attachés à aucun ministère », a aussi dit le chef des Marada, « mais nous voulons un ministère plus performant ». « Nous avons donc réclamé un portefeuille essentiel et nous coordonnerons avec les présidents Berry et Hariri à ce sujet, mais principalement avec le président Berry, avec lequel nous sommes d'accord et nous entretenons un contact au quotidien », a noté M. Frangié. « Si cela doit provoquer une gêne, nous ne sommes attachés à aucun ministère. Si l'on nous propose quelque chose de bien, nous accepterons (de participer), mais si (le choix) ne nous plaît pas, nous ne sommes pas attachés à un ministère, surtout que nous avons des élections à venir dans sept mois, et c'est sur cette base que nous travaillerons », a-t-il souligné.
Interrogé par les journalistes sur sa relation avec le palais présidentiel, M. Frangié a affirmé que « s'il y a une séance d'explication franche avec le président Michel Aoun, les choses retrouveront leur cours normal ». « S'il le souhaite, il peut nous convoquer à cette séance d'explication », a ajouté M. Frangié.

Mikati, Karamé et Kanso
Reçu ensuite par M. Hariri, le député Mohammad Safadi s'est contenté de souhaiter qu'un gouvernement soit formé au plus vite. Lui a succédé le député Ahmad Karamé, qui a demandé à M. Hariri d'accorder de l'importance à Tripoli et son développement ainsi qu'à la question des détenus islamistes.
Le député Assem Kanso (Baas) a pour sa part souhaité, à l'issue de son entretien avec Saad Hariri, « que le gouvernement englobe toutes les parties et qu'il soit un gouvernement de réconciliation nationale ». « Si nous pouvons rendre service, nous préférons le ministère des Affaires sociales, qui pourrait résoudre le problème d'un million et demi de Syriens présents dans le pays », a-t-il ajouté.

Le Rassemblement démocratique
C'est une réunion avec le Rassemblement démocratique, présidée par le député Walid Joumblatt, qui a clôturé la première journée de consultations. « Nous devons saisir cette occasion historique qui a permis l'élection d'un président de la République et la nomination de Saad Hariri à la tête du gouvernement pour réaffirmer la démocratie et la diversité de notre pays, a déclaré M. Joumblatt. Nous avons réclamé le minimum (en ce qui concerne la formation du prochain gouvernement) », a-t-il ajouté, affirmant que le plus important est « que le gouvernement soit formé rapidement ». « Laissons de côté nos différences et nos divergences. Nous ne décidons pas, en tant que libanais, politiciens ou autres, de ce qui se produit en Syrie, en Irak ou ailleurs. Concentrons-nous sur nos problèmes », a-t-il conclu.
Le Premier ministre désigné doit reprendre la dernière séance de consultations parlementaires non contraignantes ce matin, à travers une rencontre avec les députés du Parti syrien national social, puis ceux du bloc du Futur. Suite à quoi il fera une déclaration à la presse, avant de se rendre au palais de Baabda pour informer le président de la République, Michel Aoun, du résultat de ses entretiens.

Le Premier ministre désigné, Saad Hariri, a débuté hier ses concertations parlementaires non contraignantes pour la formation du nouveau cabinet, place de l'Étoile, par un entretien avec le président de la Chambre, Nabih Berry, avant le début des consultations, suite à quoi M. Berry a présidé une réunion de son bloc.
Salam et SinioraSaad Hariri a ensuite reçu le Premier...

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GOUVERNEMENT D,UNION NATIONALE... MAIS NI TIERS DE BLOCAGE NI TRYPTIQUE...

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 18, le 07 novembre 2016

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Commentaires (3)

  • GOUVERNEMENT D,UNION NATIONALE... MAIS NI TIERS DE BLOCAGE NI TRYPTIQUE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 18, le 07 novembre 2016

  • « un gouvernement de 24 ministres, homogène et solidaire, sans blocage et qui ne comprenne pas à la fois des loyalistes et des opposants ».Une réflexion de simple bon sens.

    Yves Prevost

    06 h 58, le 06 novembre 2016

  • LES PAROLES DE SLEIMAN FRANGIÉ 2, RÉSUMENT BIEN LES COUTUMES ET LE COMMENT LES RÔLES SONT DISTRIBUÉS. FRANGIÉ 2 N,EST PAS ATTACHÉ À AUCUN MINISTÈRE, MAIS IL VEUT UN MINISTÈRE PLUS PERFORMANT. C'EST À DIRE LES ÉTUDES SUPÉRIEURS QU'IL PORTE EN SA VALISE LE REND COMPÉTENT POUR N'IMPORTE QUEL MINISTÈRE PERFORMANT. WOW ! C'EST UN SPÉCIALISTE EN BUDGET, EN TÉLÉPHONE, EN SÉCURITÉ, EN AFFAIRES ÉTRANGÈRES ETC...ETC..QUELLE FIERTÉ D'AVOIR DES CRACKS DE VALEUR QUI NOUS GOUVERNENT AU LIBAN....PARTAGEONS LE GÂTEAU ALLEZ MANGEZ...

    Gebran Eid

    11 h 59, le 05 novembre 2016

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