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À La Une - Diplomatie

Lavrov et Kerry renouent le dialogue samedi sur la Syrie

Nul ne réussirait à "isoler" la Russie malgré la nouvelle dégradation de ses relations avec les Occidentaux, prévient Vladimir Poutine.

Une réunion internationale sur la Syrie est prévue samedi à Lausanne avec les chefs de la diplomatie russe et américaine Sergueï Lavrov (à droite) et John Kerry Photo d'archives Natalia Kolesnikova/AFP

Une réunion internationale sur la Syrie est prévue samedi à Lausanne avec les chefs de la diplomatie russe et américaine Sergueï Lavrov et John Kerry, première tentative de renouer le dialogue entre les deux puissances depuis la suspension des pourparlers dans le dossier syrien.

Le lendemain, une autre réunion internationale est prévue à Londres. M. Kerry y assistera, probablement avec des homologues européens.

Dans le même temps, Vladimir Poutine, qui a dû se résoudre à annuler sa visite à Paris après les conditions posées par François Hollande, a martelé que nul ne réussirait à "isoler" la Russie malgré la nouvelle dégradation de ses relations avec les Occidentaux.

Dans un court communiqué, le ministère russe des Affaires étrangères a annoncé une "rencontre" samedi à Lausanne entre John Kerry, Sergueï Lavrov et les responsables de "plusieurs Etats clés" du Proche-Orient "pour étudier la possibilité de mesures permettant de régler le conflit syrien". La rencontre a été confirmée à Washington par un responsable du département d'Etat américain à l'AFP.

Il s'agira de la première entrevue entre John Kerry et Sergueï Lavrov depuis le gel de leurs négociations, décidé par Washington dans la foulée de l'échec d'une trêve qu'ils avaient initiés en septembre et qui n'a duré qu'une semaine en Syrie. Les deux hommes se sont toutefois parlé régulièrement depuis le 19 septembre, s'accusant mutuellement de l'échec des négociations.

Dans une interview devant être diffusée dans la soirée par la chaîne américaine CNN et dont quelques extraits ont déjà été publiés, Sergueï Lavrov a précisé que ces discussions devaient inclure la Turquie, l'Arabie saoudite et peut-être le Qatar. L'émissaire spécial de l'Onu Staffan de Mistura a également été invité à cette rencontre.

 

(Lire aussi : Quel premier rôle pour la Russie au Moyen-Orient ?)

 

'Hystérie antirusse'
Les tensions entre Russes et Occidentaux, qui accusent l'armée russe de bombarder les civils dans la ville syrienne d'Alep, sont à leur maximum depuis le veto russe à la résolution française déposée à l'Onu le 8 octobre.
Cette résolution avait pour but de pousser la Russie au veto, a accusé mercredi Vladimir Poutine. "Et pour quoi faire? Pour envenimer la situation et attiser l'hystérie antirusse", a-t-il déclaré dans le cadre d'un forum économique à Moscou.

Selon Vladimir Poutine, quand le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, est venu le 6 octobre à Moscou rencontrer son homologue russe Sergueï Lavrov, ce dernier lui a dit: "nous ne voterons pas contre la résolution si vous prenez en considération nos amendements".
"Et que s'est-il passé ensuite? Le ministre français des Affaires étrangères s'est envolé pour Washington, a rencontré le lendemain (le secrétaire d'Etat américain John) Kerry et ils ont accusé la Russie de tous les péchés mortels", a dénoncé le chef de l'Etat russe.
"Et personne n'en a parlé avec nous, personne n'en a discuté du tout", a-t-il déploré. "C'est nous qui devrions être vexés, pas nos partenaires, de cette situation." "On appelle ça influencer et faire du chantage. Mais concernant la Russie, cela ne marche pas et ne marchera pas", a-t-il prévenu.

 

(Repère : La Russie renforce sa présence militaire et son arsenal en Syrie)

 

Isolement
Alors que la Russie, accusée de "crimes de guerre" par les Occidentaux, semble de plus en plus isolée sur l'échiquier international, Vladimir Poutine a rappelé, ironique, l'immensité des frontières de son pays. "Comment peut-on isoler un pays tel que la Russie?", a-t-il demandé avec un sourire.

Il s'est également exprimé sur l'annulation de sa visite à Paris. Cette visite devait initialement permettre à M. Poutine d'inaugurer, avec François Hollande, un nouveau "Centre spirituel et culturel orthodoxe" russe dans la capitale française.

Mais après le veto russe à l'Onu, la présidence française a annulé la participation de François Hollande à cette inauguration et a voulu imposer une discussion sur la Syrie à l'Elysée au président russe, poussant ce dernier à annuler sa venue.
"On a dit d'accord, très bien, comme vous voulez. Nous ne nous sommes pas imposés", a indiqué Vladimir Poutine pour expliquer sa décision.

De son côté, le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault a estimé, au micro de la radio française Europe 1, que pour M. Poutine "venir à Paris pour parler de la Syrie aurait été très embarrassant".
Sur le terrain, des frappes aériennes et des tirs d'artillerie visant des zones rebelles d'Alep ont tué au moins sept personnes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Mardi, 27 personnes dont quatre enfants ont été tués dans des bombardements alors que la Russie a intensifié ses raids sur Alep-est en soutien à une opération de l'armée du régime pour reprendre un secteur rebelle de la deuxième ville du pays, selon l'OSDH.

 

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Le lendemain, une autre réunion internationale est prévue à Londres. M. Kerry y assistera, probablement avec...

commentaires (2)

DE LA MASCARADE A HAUTE ECHELLE...

LA LIBRE EXPRESSION

11 h 16, le 13 octobre 2016

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Commentaires (2)

  • DE LA MASCARADE A HAUTE ECHELLE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 16, le 13 octobre 2016

  • L'inefficacité de tous ces simagrés face à la force et la justice de la résistance à l'arrogance et à la connivence occicontaux wahabite. De qui ces minus croient ils pouvoir se moquer. Y en a marre de leurs provocations .

    FRIK-A-FRAK

    23 h 01, le 12 octobre 2016

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