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Culture - Hommage

Nous sommes tous les enfants de sa télé

L'homme de télé Pierre Tchernia est décédé à l'âge de 88 ans.

Pierre Tchernia et Albert Uderzo posant avec les personnages de BD Astérix et Obélix. Photo prise en avril 2004. Jean Ayissi/AFP

Difficile de dire qui fut le plus en deuil ce samedi 10 octobre. Le monde de la télévision ? Du cinéma ? De la bande dessinée et du dessin animé ? Ou tout simplement nous ? Peut être le sommes-nous tous autant les uns que les autres.
Car l'ami Tchernia, fils d'immigré, ne connaissait pas de frontières et encore moins de limite à sa créativité. S'il participa longtemps à l'émission Les Enfants de la Télé, il est impossible de dire qu'il fut lui-même un enfant de la télé, tant il en fut le géniteur.
Enthousiaste, curieux maladif, touche-à-tout de génie et amoureux de cinéma depuis son plus jeune âge, Pierre Tchernia reçut en plus le don d'ubiquité, tant il se mettra en quatre – six, huit, douze – lors de ses quinze premières années passées sur la première chaîne de la RTF : Les Amoureux de la tour Eiffel en 1951, Monsieur Muguet s'évade, La Boîte à sel (1955-1960), La Clé des champs (1958-1959). Figurant parmi les fondateurs du premier journal télévisé français en 1949, il animera également Cinq colonnes à la une, commentera le concours de l'Eurovision à douze reprises, ainsi que la cérémonie des Césars, dont il fut onze fois le maître de cérémonie.
Et donc le cinéma. La présentation d'émissions consacrées au cinéma, telles que Septième art, septième case, Monsieur Cinéma ou les Jeudi Cinéma (puis les mardis) durant tout le long des années quatre-vingt, ne suffisant pas pour cet hyperactif boulimique de travail, il fallut jouer, écrire, réaliser. Alors, sort Le viager, coécrit avec René Goscinny (excusez du peu), en 1972. Servi par une flopée de monstres sacrés du cinéma français, Serrault, Galabru, Depardieu et Carmet, le film sera un succès. Puis viendra Les Gaspards, en 1974 encore avec la même équipe. Avec presque toujours Michel Serrault en acteur principal, il réalisera de nombreux autres films et téléfilms, dont des adaptations réussies de Marcel Aymé.
Cela ne saurait être complet sans évoquer le 9e Art et les dessins animés. Grand fan de Walt Disney et de Tex Avery, il sera le premier à présenter leurs œuvres à la télévision dans L'ami public n° 1 ou Disney SVP pendant dix-sept ans. Lié par une longue et solide amitié avec René Goscinny, Albert Uderzo ou encore Morris, il prêtera aux différentes adaptations en longs métrages animés d'Astérix et de Lucky Luke sa plume et sa voix.
Cette voix, reconnaissable entre mille, au timbre spécifique, à la bonne humeur communicative, qui a façonné le PAF (Paysage audiovisuel français) depuis le commencement et qui aura marqué d'innombrables téléspectateurs français au marqueur indélébile, cette voix s'en est allée.
Merci pour tous ces instants magiques, Tchernia !

Difficile de dire qui fut le plus en deuil ce samedi 10 octobre. Le monde de la télévision ? Du cinéma ? De la bande dessinée et du dessin animé ? Ou tout simplement nous ? Peut être le sommes-nous tous autant les uns que les autres.Car l'ami Tchernia, fils d'immigré, ne connaissait pas de frontières et encore moins de limite à sa créativité. S'il participa longtemps à...

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