Le pape en visite surprise à Amatrice : "La proximité dans la prière, voilà ce que j'ai à vous offrir"

Le pape François s'est rendu mardi dans la région d'Amatrice (centre de l'Italie), dévastée par le séisme du 24 août, priant seul et en silence au milieu des décombres et appelant les survivants à aller de l'avant. Souhaitant une visite "à titre privé, seul, en tant que prêtre, évêque et pape" auprès des populations touchées par ce séisme qui a fait près de 300 morts, il a choisi d'arriver par surprise, sans s'être annoncé.

Il s'est présenté peu après 09h00 (07h00 GMT) devant les préfabriqués colorés qui accueillent plus d'une centaine d'élèves d'Amatrice, la localité la plus touchée, l'école pourtant rénovée s'étant écroulée la nuit du drame. Il a serré des enfants dans ses bras et écouté leurs descriptions du tremblement de terre. Il a aussi salué des parents, en particulier un homme en larmes qui a perdu sa femme et deux enfants dans le drame.

Le pontife argentin s'est ensuite rendu dans la "zone rouge", fermée au public en raison des pans de murs qui menacent encore de s'écrouler, pour une prière silencieuse devant les décombres qui ont enseveli des dizaines de vies. "Je pensais bien dans les premiers jours de toute cette douleur que ma visite, peut-être, dérangeait plus qu'autre chose, et je ne voulais pas déranger et c'est pourquoi j'ai laissé passer un peu de temps", a-t-il déclaré à travers un petit mégaphone. "Je suis ici simplement pour vous dire que je suis proche de vous et que je prie pour vous. La proximité dans la prière, voilà ce que j'ai à vous offrir", a-t-il ajouté.

(Voir aussi : Violent séisme en Italie : les images)

"En avant, courage"
"En avant, il y a toujours un avenir. Il y a tant d'êtres chers qui nous ont quittés, qui sont morts ici, sous les décombres. Prions la Madone pour eux, faisons-le tous ensemble. Et regardons de l'avant. En avant, courage, et que tout le monde s'entraide, on avance mieux ensemble", a-t-il lancé, avant de repartir en voiture.

Le pape s'est ensuite arrêté dans le village de Borbonna dans un centre accueillant des personnes âgées, pour beaucoup évacuées à cause du séisme. Il a salué un à un la soixantaine de pensionnaires, réconfortant ainsi une vieille dame en larmes, et a déjeuné avec eux.

Puis il a repris la route pour visiter d'autres communes touchées par le séisme, sous un franc soleil d'automne, s'arrêtant à chaque fois pour saluer les populations, se prêtant avec le sourire aux embrassades et aux selfies avec les petits comme les grands. A Accumoli, il a de nouveau prié devant une petite église effondrée. A Arquata del Tronto, il a de nouveau assuré la foule de sa proximité et appelé à aller de l'avant.

Dès le matin du 24 août, le pape François s'est montré très concerné par le séisme, dépêchant des pompiers du Vatican pour participer aux secours. Début septembre, il avait aussi tenu à rencontrer le labrador noir Leo et les secouristes qui, avec son aide, ont pu sortir la petite Giorgia, quatre ans, retrouvée vivante sous le corps de sa grande sœur.

Plus d'un mois après le séisme, le gouvernement estime les dégâts à quelque quatre milliards d'euros. "Notre pays reconstruira les territoires touchés tels qu'ils étaient auparavant, et plus beaux si possible, même", a assuré le chef du gouvernement italien, Matteo Renzi.

En attendant, quelque 1.300 sinistrés étaient encore hébergés dans les villages de tentes ou des hôtels mis à leur disposition dans les zones alentours, selon le dernier bilan mardi de la protection civile. Sur les quelque 18.500 bâtiments publics ou privés inspectés par des experts dans la zone touchée par le séisme, et où les répliques sont toujours nombreuses, plus de 30% ont été déclarés partiellement ou totalement inutilisables.

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