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Liban - Affaire Kahwagi

Le Conseil des ministres se tiendra-t-il cette semaine ?

L'ordre du jour de l'hypothétique séance n'a toujours pas été distribué.

Tammam Salam tiendra-t-il une séance gouvernementale malgré le boycott aouniste ? Photo d’archives

Alors que les mandats du commandant en chef de l'armée, le général Jean Kahwagi, et du chef d'état-major, Walid Selman, arrivent à expiration le 30 septembre courant, il n'est pas tout à fait sûr qu'une séance du Conseil des ministres se tiendra cette semaine pour trancher le débat sur ce sujet. Des sources ministérielles ont indiqué à L'Orient-Le Jour que jusqu'à hier, l'ordre du jour n'avait toujours pas été distribué.

À l'heure où la majorité écrasante des composantes gouvernementales se montre favorable à un retard du départ à la retraite du général Kahwagi, face à une opposition aouniste farouche, plusieurs scénarios de solutions ont été évoqués récemment: tenir la séance gouvernementale, en dépit de l'absence des ministres Gebran Bassil (Affaires étrangères), Élias Bou Saab (Éducation et Enseignement supérieur) et Arthur Nazarian (Énergie et Eau), et retarder le passage à la retraite du commandant en chef de l'armée (en vertu d'un accord politique conclu entre les diverses composantes gouvernementales) ; présenter trois noms parmi lesquels le Conseil des ministres devra choisir le nouveau commandant en chef ; et enfin, ajourner la séance gouvernementale, ce qui rend « obligatoire » le retard du passage à la retraite du général Kahwagi, en vertu d'un décret émis par le ministre de la Défense, Samir Mokbel. De sources proches de ce dernier, on apprend qu'il est résolu à éviter la vacance à la tête de l'institution militaire, en dépit des positions politiques affichées par les divers protagonistes.

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Médiation du Hezbollah

De son côté, le Courant patriotique libre (CPL) tient toujours à son boycott des séances gouvernementales sous prétexte de « non-conformité au pacte national » et de « manquement aux droit des chrétiens ». Il affiche ainsi son refus catégorique à une reconduction du mandat du général Kahwagi au lieu de la nomination d'un successeur, d'autant plus que le gouvernement Salam exerce actuellement les prérogatives du président de la République absent et peut donc, selon le parti présidé par Gebran Bassil, nommer les fonctionnaires de première catégorie, dont notamment le commandant en chef de l'armée.
Alors que les aounistes semblent déterminés à mener leur « escalade graduelle » jusqu'au bout, il n'est pas tout à fait évident que leurs alliés se joindront à eux dans ce nouveau chapitre de leur lutte politique. Si le Hezbollah avait appelé, à l'issue de la réunion hebdomadaire de son bloc parlementaire jeudi dernier, « l'ensemble des composantes du gouvernement à participer aux réunions du Conseil des ministres », et à « déployer des efforts supplémentaires pour lever tous les obstacles qui entravent la participation de l'ensemble des représentants du gouvernement », il n'a toutefois toujours pas pris une décision définitive concernant la prochaine séance gouvernementale, après l'absence de ses ministres à celle qui s'était tenue le 8 septembre courant, en guise de solidarité avec son allié aouniste.

En dépit de ce tableau, des sources bien informées ont fait état hier à L'OLJ d'une médiation menée actuellement par le Hezbollah en direction du CPL, concernant ce dossier épineux. En vertu de ces contacts, la formation de Michel Aoun permettrait le retard du passage à la retraite du général Jean Kahwagi (en l'absence de MM. Bassil, Bou Saab et Nazarian), en contrepartie d'un appui qui lui serait accordé en matière de loi électorale.

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« Gare à la vacance »

Pour le reste des composantes gouvernementales, il est évident que la priorité est aujourd'hui accordée au bon fonctionnement des institutions, d'autant plus que la vacance présidentielle n'est pas près de prendre fin, d'une part, et que le Liban mène actuellement « une guerre contre le terrorisme », d'autre part. C'est dans ce cadre qu'il conviendrait de placer l'appel qu'a lancé la ministre des Déplacés, Alice Chaptini (bloc ministériel de l'ancien chef de l'État Michel Sleiman) à ses collègues aounistes à ne plus boycotter les séances du Conseil des ministres « parce que nous sommes tenus de faire expédier les affaires courantes du peuple ». À L'OLJ, Mme Chaptini a déclaré : « Nous devons remplir notre devoir de ministres, et la conformité au pacte est une invention et non une raison valable pour boycotter le Conseil des ministres. »

Selon la ministre des Déplacés, « Samir Mokbel tient à présenter les noms de trois candidats au poste de commandant en chef de l'armée. Ainsi, à travers leurs absences, les ministres du CPL et ceux du Hezbollah (éventuellement) seraient en train de "provoquer" le retard du départ à la retraite du général Kahwagi ».
Pour Alice Chaptini, cette dernière option « est légale, en période de vacance présidentielle, si le gouvernement n'arrive pas à nommer un successeur à Jean Kahwagi ». « Je ne suis pas contre la prolongation du mandat de ce dernier parce que je trouve qu'il a réussi à remplir son devoir comme il se doit et parce que le président de la République est toujours absent », a-t-elle encore dit.

À son tour, le ministre du Tourisme, Michel Pharaon, a mis en garde contre toute possibilité de vacance à la tête de l'institution militaire. « Cette question devrait faire l'objet d'un débat, sachant que le gouvernement devrait nommer tous les fonctionnaires à tous les postes », a indiqué M. Pharaon à L'OLJ, avant de poursuivre : « Nous choisissons actuellement le moindre de deux maux. Entre la vacance et le retard du passage à la retraite du général Kahwagi, je préfère la seconde, surtout en cette période de vacance présidentielle. »
Concernant le chef d'état-major, des sources bien informées ont indiqué à L'OLJ qu'en cas d'échec dans la désignation d'un successeur à Walid Selman, deux scénarios sont envisagés : le garder à son poste pour 6 mois, ou encore désigner l'officier de plus haut rang (de confession druze).

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commentaires (5)

TIENDRA -IL OU NE TIENDRA PAS, C'EST QUOI LA DIFFÉRENCE ???

Gebran Eid

19 h 43, le 26 septembre 2016

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Commentaires (5)

  • TIENDRA -IL OU NE TIENDRA PAS, C'EST QUOI LA DIFFÉRENCE ???

    Gebran Eid

    19 h 43, le 26 septembre 2016

  • Il faudra simplement demander à madame Abdel Latif si le Conseil des ministres se tiendra cette semaine ou non

    Sabbagha Antoine

    17 h 57, le 26 septembre 2016

  • On ne dira jamais assez que, nous les libanais, on a les politiques qu'on mérite Cette mascarade de conseil des ministres n'apporte rien comme toutes les réunions et commissions depuis 2 ans Deux ans de magouilles, de paroles stériles Deux ans ou le Hezbollah avec son nervi Aoun manoeuvre pour obtenir le pouvoir Quo vadis, Saad Hariri

    FAKHOURI

    15 h 10, le 26 septembre 2016

  • PARAVENT SANS VENT... ET BOITE SANS MATIERE... EN DECIDERONT... TCHARCHAH HAL BALAD...

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 47, le 26 septembre 2016

  • C'est manquer aux droits des chrétiens de reconduire le mandat du général Kahwaji ? Ce qui manque aux droits des chrétiens, c'est le blocage des institutions de l'Etat depuis deux ans et demi afin d'empêcher l'élection d'un président consensuel et neutre à la tête de la Nation.

    Un Libanais

    10 h 08, le 26 septembre 2016

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