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Liban - Développement durable

Urbanisation : un bilan déplorable dressé par le CDR

Le « Rapport national habitat III » pour le Liban a été lancé hier au cours d'une réunion à la Direction générale de l'urbanisme à Beyrouth.

Établi par le Conseil du développement et de la reconstruction (CDR) et le programme Onu-Habitat, le Rapport national habitat III pour le Liban, lancé hier, prépare la conférence des Nations unies sur le logement et le développement urbain durable qui se déroulera en octobre à Quito en Équateur. Le projet s'inscrit dans le cadre du programme onusien qui établit une liste de dix-sept objectifs pour le développement durable d'ici à 2030.

Six sujets choisis par Onu-Habitat sont abordés dans le rapport : urbanisme et démographie, territoire et planification urbaine, environnement et urbanisation, gouvernance urbaine et législation, économie urbaine, logement et services de base.

Fruit de trois mois de recherches par le CDR, les conclusions du rapport sont désolantes. Il montre « le manque de cohérence et de coordination entre les ministères et les politiques menées ». Le texte déplore une anarchie au niveau de la construction immobilière et reproche au gouvernement d'avoir délégué « de nombreuses tâches à des agences ou au secteur privé, engendrant un laisser-faire sur les constructions urbaines diffuses ». Le rapport explique que cela se répercute sur la santé des habitants et sur la qualité des infrastructures, et juge nécessaire de « contrôler l'expansion rapide des zones urbanisées ».

Dans un contexte instable, « les jeunes ont choisi d'émigrer, ce qui mène au vieillissement démographique, alors qu'ils sont nécessaires au développement du pays », écrit le CDR, qui met l'accent sur le défi que représente la présence de centaines de milliers de réfugiés au Liban. Des progrès restent à faire, selon le rapport qui relève que les changements démographiques rapides « engendrent de nouveaux besoins et demandent des ajustements structurels et financiers urgents pour y faire face ». L'objectif du rapport est d'attirer l'attention sur ces thématiques « souvent laissées de côté par les politiques publiques ».

Sur les territoires et la planification urbaine, le CDR insiste sur « l'absence de coordination entre les différentes institutions, l'utilisation d'outils dépassés, le manque de ressources humaines et de données ». Ces barrières rendent difficile la mise en place de solutions durables, insiste le texte. Les « réalités démographiques, économiques, politiques et administratives » sont des « pressions » qui compliquent le processus. Par conséquent, le manque de planification pourrait ensuite affecter la « sécurité des zones agricoles », avertit le rapport.

 

(Pour mémoire : Une nouvelle capitale : qu'est-ce qui attend les Libanais ?)

 

Environnement et urbanisation
Au niveau de l'environnement et de l'urbanisation, le rapport se concentre sur la pollution, les changements climatiques et le trafic urbain. Il souligne la difficulté à récolter des données sur ces sujets « souvent laissés en dehors des débats sociaux et politiques ». Cela demande « une gouvernance environnementale plus solide » pour résoudre ces problèmes dans un contexte où la « population ne cesse d'augmenter », commente le CDR.

Pour la gouvernance urbaine et la législation, la commission observe également un manque « de régulations, de compétences et de ressources pour pousser les acteurs locaux à s'investir ». Le « renforcement des communautés locales est nécessaire » pour permettre aux citoyens « de faire entendre leur voix ». L'objectif est « d'assurer une équité et le droit aux services de base qu'une ville doit offrir ». Avec une « gouvernance urbaine fragmentée », le CDR craint de voir augmenter les risques « de polarisation, marginalisation et de confrontation » au sein de la population.

Au sujet de l'économie urbaine, le CDR constate « des inégalités au niveau de l'accès aux ressources économiques et financières ». Selon le rapport, la dynamique économique du pays concentre « la majorité de ses activités dans Beyrouth » et cela « empêche l'expansion des autres villes ». Il ajoute que l'instabilité régionale pourrait se répercuter sur le potentiel économique du Liban, qui dépend « de l'ouverture des frontières syriennes ».

Sur le logement et l'accès aux services de base, le CDR relève que « l'inapplication des réformes pour donner plus de flexibilité au domaine privé a empêché les institutions existantes de conserver des infrastructures efficaces ». Par conséquent, les services de base « sont inégalement distribués à travers le pays ». Les institutions « manquent de collectes de données pour estimer correctement les besoins des habitants ». Le rapport pointe du doigt le communautarisme et la corruption qui « affectent la capacité des institutions » à assurer un travail efficace.

Le document permet « de refléter l'état des villes et d'aborder la question du développement urbain durable au Liban, explique Synne Bergby, conseillère pour la planification des programmes à Onu-Habitat. Il va devenir une référence dans le contexte actuel où le flux de réfugiés est à la hausse avec déjà plus de 90 % de la population vivant dans des zones urbaines ». Une délégation se rendra à Quito pour le présenter.
Le contenu du rapport a été présenté par Léon Telvizian, consultant en développement et membre de la commission de rédaction. « Il ne s'agit pas de faire des recommandations, nous établissons des faits », affirme-t-il. Pour la première fois, nous avons fait des estimations futures. Il confie ultérieurement à L'Orient-Le Jour que la commission a rencontré « des difficultés à récolter des données ».

Le projet a bénéficié « du soutien de Onu-Habitat », assure Élias Tawil, directeur général de la planification urbaine. Habitat III est une opportunité pour promouvoir un nouveau modèle d'urbanisation, estime-t-il. Les informations ont été obtenues par la « collection de données et par des entretiens avec les parties prenantes, c'est-à-dire les ministères et les directions générales des institutions concernées ». Deux commissions ont travaillé sur le projet : une commission principale et une commission technique, sous la coupe du CDR. Les groupes de travaux ont réuni des urbanistes, des consultants, des chercheurs et des ingénieurs.

 

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commentaires (3)

URBANISATION... QUI LE DIT ? UN MOT INCONNU CHEZ NOUS... RIEN QU,A VOIR DES MAISONS QUI ONT POUSSE COMME DES CHAMPIGNONS SUR LES SOMMETS DES PLUS BEAUX SITES DU PAYS L,ANARCHISME SAUTE AUX YEUX...

LA LIBRE EXPRESSION

12 h 52, le 23 septembre 2016

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Commentaires (3)

  • URBANISATION... QUI LE DIT ? UN MOT INCONNU CHEZ NOUS... RIEN QU,A VOIR DES MAISONS QUI ONT POUSSE COMME DES CHAMPIGNONS SUR LES SOMMETS DES PLUS BEAUX SITES DU PAYS L,ANARCHISME SAUTE AUX YEUX...

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 52, le 23 septembre 2016

  • Il faut un sacré culot au CDR pour publier ce rapport...lui qui trempe dans la tambouille gouvernementale et a montré son incapacité, pour n'en citer qu'une, dans la résolution du problème des ordures !!! Irène Saïd

    Irene Said

    09 h 55, le 23 septembre 2016

  • On n'avait pas besoin d'un rapport pour savoir tout ça...

    NAUFAL SORAYA

    08 h 25, le 23 septembre 2016

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