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Liban - Débat

Les nouvelles entreprises, vertes et rentables

La fondation Diane compte offrir des subsides aux compagnies actives dans le domaine de l'environnement.

Constatant la dégradation de l'urbanisme et de l'écosystème du pays, et dans l'objectif de prouver que le vert peut être rentable, Diane Sfeir Fadel a voulu agir. Femme d'affaires, veuve de feu Maurice Fadel, mère du député Robert Fadel, elle a vu en l'écologie un secteur au potentiel important. Elle a pour ambition de faire du Liban un pionnier au Moyen-Orient en matière de développement écodurable. La fondation Diane a été créée il y a presqu'un an. Elle poursuit trois objectifs relatifs au développement durable au Liban : motiver, investir et éduquer.

« Je vois tout un peuple en léthargie, comme un être en puissance qui n'arrive pas à sortir de sa coquille, explique-t-elle. Le Liban est riche en ressources naturelles et humaines, mais il faut ouvrir les yeux des citoyens et leur montrer qu'un avenir vert est possible. Par exemple, en leur montrant des modèles de réussite d'entreprises écologiques qui encourageront les entrepreneurs à se lancer dans ce type d'initiatives. »
Dans cette optique, la fondation – entièrement financée par le capital de Diane – propose des subsides aux entreprises et start-up écologiques. Pour être éligibles et bénéficier du financement de cette fondation, elles doivent respecter deux critères indispensables : avoir un but environnemental et assurer une viabilité économique.
Bien qu'elle soit actuellement en cours de légalisation, la fondation Diane travaille déjà d'arrache-pied : une dizaine de start-up et d'entreprises ont d'ores et déjà été sélectionnées. Elles bénéficieront de subsides allant de 100 à 500 mille dollars.

En plus de ses activités de financement, la fondation Diane a créé une chaire à l'Université Saint-Joseph (USJ) dont l'objectif est d'encourager les citoyens à intégrer les problématiques d'écocitoyenneté et de développement durable dans leur vie de tous les jours. À travers cette chaire, des experts travaillent sur la recherche, l'enseignement, les formations, les événements scientifiques ainsi que la communication.

(Lire aussi : Le tri sélectif, nouvel « atout com' » des entreprises au Liban)

 

Une conscience citoyenne à développer
D'autre part, la fondation Diane organise des « citizen cafés » qui visent à organiser des débats citoyens. Le troisième événement de ce café a eu lieu jeudi 14 avril au bar « L'Appartement », à Sioufi. Plus de 55 personnes provenant d'horizons variés s'y sont rassemblées.
Ces acteurs du développement durable, comprenant des responsables de boulangeries écologiques, d'entreprises de covoiturage, en passant par les entreprises de recyclage, d'énergie verte ou encore d'agriculture écologique, ont ainsi souligné l'importance d'initiatives comme celles de la fondation Diane. Ils ont affirmé, lors des débats, que la culture et les mentalités des citoyens constituent encore aujourd'hui un challenge face à l'ambition d'un avenir plus vert dans le pays. Ils ajoutent que des subsides comme ceux proposés par la fondation sont un élément déterminant dans leur développement.

Les entrepreneurs ont mis en avant le fait que la population libanaise n'est toujours pas assez consciente de l'importance du développement durable et de l'impact positif de ce dernier sur la santé, mais également sur l'économie et l'équilibre du pays. De ce fait, les entreprises soulignent le rôle et l'impact décisif des incitations financières du gouvernement, visant à encourager les citoyens et corporations à investir dans les domaines de l'environnement. Certains ont cité des exemples, tels que celui du prêt à bas taux d'intérêt accordé en cas de constructions écologiques : cette mesure a renforcé l'intérêt pour celles-ci. Ou encore les entreprises d'installations solaires, qui, après avoir reçu le soutien du ministère de l'Énergie, ont vu les ventes grimper en flèche.
Les intervenants ont également insisté sur la nécessité de médiatiser les exemples de réussites écologiques et d'impliquer la jeunesse dans les projets à travers des stages, des bourses et des offres d'emplois. Enfin, ils ont relevé un intérêt grandissant de la population pour l'écologie suite à la crise des déchets qui a frappé durement le pays durant huit mois et qui a poussé de nombreux citoyens à une réflexion plus profonde sur leur mode de vie.

 

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