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Liban - Santé publique

L’abattoir de La Quarantaine sera rouvert temporairement pour la fête de l’Adha

L'abattoir de La Quarantaine rouvrira ses portes temporairement, pour une durée de quatre jours, à l'occasion de la fête de l'Adha. Cette décision, rendue publique hier, a été prise lundi par le mohafez de Beyrouth, Ziad Chbib, qui a officiellement demandé au conseil municipal de la capitale, dans une lettre, d'allouer les avances nécessaires – 40 millions de LL – pour régler les salaires des employés qui travailleront au cours de cette période, ainsi que les frais de transport des carcasses résultant de l'abattage des animaux vers une usine de déchets à Saïda. Au terme de « longues négociations » souvent « houleuses » qui se sont étalées sur deux jours, le conseil municipal de Beyrouth a accepté à la majorité (treize voix contre dix) de débloquer les sommes nécessaires.

« Nous nous sommes opposés à cette décision parce que nous n'avons toujours pas reçu de rapport des ministères de l'Environnement, de l'Agriculture et de la Santé sur l'avancement des travaux dans l'abattoir et sur son état d'un point de vue hygiénique, environnemental et sanitaire », explique à L'Orient-Le Jour Gabriel Ferneiné, membre du conseil municipal de Beyrouth qui a voté contre la réouverture de l'abattoir.
Ce qui a renforcé le refus de M. Ferneiné et de neuf de ses collègues reste « un rapport publié par l'Université américaine de Beyrouth qui montre que des bactéries dangereuses persistent dans l'environnement de l'abattoir », poursuit-il. « Sans oublier que plus de 40 000 tonnes de déchets ont été stockées pendant des mois dans la région de La Quarantaine », insiste encore M. Ferneiné.

Pourquoi une telle décision? « Parce qu'on veut centraliser l'abattage des animaux durant la période de l'Adha, répond-il. Mais le problème c'est qu'on le fait dans une zone qui ne répond à aucune norme d'hygiène. »
Qui supervisera l'abattage? Dans quelles conditions celui-ci sera-t-il effectué ? Qui garantira la salubrité de la viande ? Qui garantira la fermeture de l'abattoir au terme de cette période ? Autant de questions auxquelles on aurait aimé apporter des réponses, mais le mohafez de Beyrouth et le ministère de la Santé étaient hier injoignables.

 

(Pour mémoire : Chehayeb : La situation de l'abattoir de Beyrouth est « catastrophique »)

 

Pharaon « étonné »
La décision de rouvrir l'abattoir a suscité l'« étonnement » du ministre du Tourisme, Michel Pharaon, qui s'est entretenu hier avec des membres du conseil municipal de Beyrouth. « Nous avons évoqué la décision du conseil municipal de rouvrir l'abattoir, malgré les rapports rédigés par les ministères de l'Agriculture, de la Santé et de l'Environnement », a déclaré M. Pharaon, évoquant « des pressions sur certains fonctionnaires et membres du conseil municipal ».

Citant le rapport de l'AUB qui montre que « cette zone est infestée de bactéries », M. Pharaon a rappelé que les déchets qui ont longtemps été « stockés dans la région empêchent la réouverture de l'abattoir avant plusieurs années ».
« La réouverture de l'abattoir nous étonne, nous allons réagir dans le cadre de la loi (...) et nous prendrons toutes les mesures pour qu'on revienne sur cette décision dans l'intérêt de Beyrouth et de la région », a affirmé M. Pharaon. Et d'appeler les ministères de la Santé, de l'Environnement et de l'Agriculture à « assumer leurs responsabilités ».

Rappelons que l'abattoir de La Quarantaine avait été fermé en novembre 2014, les autorités ayant estimé qu'il ne répondait pas aux standards scientifiques, environnementaux et sanitaires internationaux. Le ministre de l'Agriculture, Akram Chehayeb, avait à l'époque qualifié la situation de cet abattoir de « catastrophique ».

 

 

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