Le Conseil des ministres s'est réuni jeudi au Grand Sérail, sous la présidence de Tammam Salam, et ce malgré le boycott de la séance par les ministres du Bloc du changement et de la réforme (de Michel Aoun) et du Hezbollah. Si la présence de seize ministres a fait en sorte que le quorum soit atteint, les sujets controversés n'ont pas été débattus. Aucune date n'a en outre été fixée pour la prochaine réunion.
"C'est une séance consultative, aucun dossier à l'ordre du jour ne sera débattu, a ainsi affirmé le ministre du Tourisme, Michel Pharaon, avant la fin de la réunion. Les discussions tourneront autour de la crise politique et des moyens de respecter le mécanisme consensuel".
Des propos confirmés par le ministre de l'Information, Ramzi Jreige, qui a rapporté à l'issue de la séance les déclarations de Tammam Salam. "La suspension du dialogue national est un facteur négatif qui est venu alourdir encore l'ambiance politique générale, a regretté le chef du gouvernement. Tout le monde espérait trouver à travers ce dialogue une issue à la crise politique actuelle". Et le Premier ministre de poursuivre : "La suspension du dialogue a été suivie d'une escalade au sein du gouvernement (en référence au boycott des séances), ce qui aura des répercussions négatives sur le cabinet."
Selon M. Salam, la séance d'aujourd'hui est constitutionnelle et conforme au pacte national, mais "nous ne pouvons que prendre en considération la nouvelle donnée politique que nous espérons dépasser pour assumer nos responsabilités nationales en cette période difficile".
Le Premier ministre a enfin annoncé qu'il va donner plus de temps aux consultations dans l'espoir de trouver des solutions à la crise actuelle. Il a toutefois souligné que "la productivité du gouvernement est un facteur essentiel pour sa survie". "Nous ne devons pas ignorer les répercussions de la paralysie du gouvernement", a-t-il déclaré.
Par leur décision de boycotter le gouvernement, les aounistes protestent notamment contre la décision attendue, à la mi-septembre, de reporter une fois de plus le départ à la retraite du commandant en chef de l'armée, le général Jean Kahwagi. Selon le CPL, la séance que le gouvernement avait tenue la semaine dernière en l'absence du bloc aouniste et du parti Tachnag est "une atteinte au pacte national".
Si le Hezbollah a assisté à la séance de la semaine dernière, il s'est solidarisé jeudi avec son allié chrétien. Le parti chiite a justifié sa décision dans son communiqué publié à l'issue de sa réunion hebdomadaire : "Afin de donner du temps aux contacts nécessaires, le bloc a demandé à ce que la séance du gouvernement aujourd'hui soit reportée. C'est pour cela que nos ministres n'ont pas assisté à la réunion".
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20 h 34, le 08 septembre 2016