Hillary Clinton a fait sa rentrée politique lundi, jour férié du "Labor Day", affichant sa détermination à deux mois de l'élection présidentielle qui doit désigner le successeur de Barack Obama à la Maison Blanche.
"Je suis prête, plus que prête!", a lancé tout sourire la candidate démocrate en allant saluer les journalistes qui voyagent, pour la première fois, dans le même avion qu'elle. L'ancienne Première dame a déclaré être heureuse de se déplacer enfin avec ces derniers. "J'attendais ce moment", a assuré celle qui fait l'objet de critiques récurrentes pour son refus catégorique d'organiser des conférences de presse (la dernière remonte à décembre 2015).
Le long week-end de "Labor Day" marque traditionnellement aux Etats-Unis le lancement de la dernière ligne droite de la campagne présidentielle américaine. "Hillary" entame lundi une série de déplacements, d'abord dans l'Ohio et l'Illinois puis en Floride mardi, en Caroline du Nord jeudi et dans d'autres Etats tout au long des deux prochains mois, jusqu'au scrutin du 8 novembre. Le point commun de ces Etats: ils lui seront cruciaux pour battre son adversaire républicain, Donald Trump.
Le milliardaire new-yorkais est à la traîne dans les sondages, mais contrairement à Hillary Clinton, il n'a pas fait profil bas au mois d'août. Il est resté à la une de l'actualité avec une série de gaffes puis avec sa tentative de relance de sa campagne. La semaine dernière fut dominée par son voyage surprise au Mexique, pour y rencontrer le président Enrique Pena Nieto, et un discours virulent contre l'immigration clandestine. Samedi, il s'est rendu pour la première fois dans une église noire, à Detroit, dans une tentative de s'ouvrir aux minorités, qui sont pour l'instant acquises au camp démocrate.
Bien qu'Hillary Clinton continue de dominer dans les Etats dont dépendra l'élection - notamment de huit points en Pennsylvanie et de quatre points en Caroline du Nord, selon un sondage CBS -, d'autres études ont montré que l'avance acquise après les conventions de juillet s'est érodée.
(Lire aussi : Petite et grande histoire du « mardi » électoral)
L'heure du débat approche
A trois semaines du premier des trois débats présidentiels, Hillary Clinton tentait lundi de reprendre l'offensive.
Car sa cote de popularité a plongé. Le scandale de sa messagerie privée - utilisée au lieu d'un compte officiel lorsqu'elle dirigeait la diplomatie de 2009 à 2013 - continue de la poursuivre.
En invitant les journalistes qui la suivent désormais dans le même avion, Hillary Clinton a mis fin à une entorse à la tradition par rapport aux candidats précédents à la présidentielle. Donald Trump - qui ne fait voyager aucun journaliste dans son propre avion - multiplie les attaques sur ce thème, assurant que "Hillary la crapule" veut à tout prix se "cacher" des journalistes. L'équipe Clinton rappelle que la candidate a accordé de nombreuses interviews: 350 dans les sept premiers mois de l'année, selon un décompte de la radio NPR.
Le vice-président Joe Biden, le colistier d'Hillary Clinton Tim Kaine, et l'ancien président Bill Clinton font également campagne lundi dans le Michigan et l'Ohio, ancien coeur de l'industrie américaine où les électeurs blancs sont courtisés.
Les critiques de Donald Trump contre Hillary Clinton ont été relancées vendredi par la publication par le FBI de documents relatifs à ses investigations dans l'affaire du serveur privé. Selon les 58 pages publiées, dont 14 sont caviardées, elle a expliqué à la police fédérale qu'elle ignorait que l'annotation "C" figurant sur certains documents signifiait "confidentiel". "Soit elle était la secrétaire d'Etat la plus bête de l'histoire des Etats-Unis, soit c'est une menteuse", a lâché Rudy Giuliani, ancien maire de New York et proche de Donald Trump.
Hillary Clinton, de son côté, continue de dépeindre le magnat de l'immobilier comme un homme trop impétueux et intolérant pour assumer la fonction suprême. Elle a saisi l'occasion d'une interview de Donald Trump sur la chaîne locale WPVI, dans laquelle il a refusé de dire s'il regrettait d'avoir pris la tête du mouvement des "birthers", ces personnes qui affirmaient que Barack Obama n'était pas né aux Etats-Unis et serait un président illégitime. "Stupéfiant que le candidat républicain continue à refuser de reconnaître que le président est né aux Etats-Unis", a-t-elle écrit sur Twitter dimanche.
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