À quelques semaines à peine des élections présidentielles américaines, plus d'une centaine de républicains ont demandé à leur parti de laisser tomber leur nominé Donald Trump, qu'ils qualifient de « diviseur, d'incontrôlable, d'incompétent et n'ayant enregistré aucune réalisation valable ». Pour ces partisans du Grand Old Party, autre dénomination du Parti républicain, les démocrates vont gagner les élections, et seul un virage des ressources du parti vers les élections de la Chambre des représentants et du Sénat (qui ont lieu le même jour que la présidentielle) peut empêcher le parti de se noyer « avec l'ancre de Trump enroulée autour de son cou ».
Pour le Wall Street Journal, M. Trump « a aliéné son parti et ne dirige pas d'une manière compétente sa campagne trébuchante ». Le New York Times quant à lui conseille à l'équipe du candidat de bien surveiller le calendrier, car le temps presse pour remettre cette même campagne sur rails.
En effet, les sondages révèlent un Donald Trump des plus affaiblis, accusant un recul qu'il n'arrive pas à freiner, notamment dans deux États essentiels, la Virginie et la Floride. Et les coups continuent à pleuvoir. Selon le Washington Post, en Virginie, Hillary Clinton le devance de 14 points chez les électeurs enregistrés, et enregistre un score de 52 % contre 38 %. En Floride, les choses ne sont pas mieux pour lui : l'ancienne secrétaire d'État le devance de 9 points. À noter que la Floride est un État-pivot pour les candidats et contribue généralement au résultat de la course à la Maison-Blanche.
À cause des controverses qu'il a provoquées, Donald Trump a perdu du terrain, avantageant ainsi son adversaire démocrate Hillary Clinton. Impossible de sortir vainqueur de ce type de situation, estiment les divers experts qui planchent depuis plusieurs décennies sur l'étude des campagnes présidentielles. Pendant ce temps, Donald Trump enfonce le clou sous prétexte « qu'il veut être lui-même ». Lundi dernier, son discours sur son concept de la politique étrangère, axée sur l'antiémigration et l'anti-islamisme, a causé l'agitation au sein du Parti républicain et accru les critiques des démocrates.
(Vidéo : Les rétropédalages de Trump)
« Early voting »
Trump devra également affronter une étape qui s'annonce défavorable pour lui : le « Early voting », ou le vote en avance, processus qui permet aux électeurs d'une quarantaine d'États de voter, dès le 23 septembre prochain, sur des sites Internet, ou d'envoyer leurs bulletins par voie postale. Quant aux États « champs de bataille » (Arizona et Ohio), leurs urnes ouvriront le 12 octobre. Donc, au total, 32 % des électeurs auront déjà fait leur choix avant la date butoir des élections, le 8 novembre. À la traîne, Donald Trump ne peut attirer les « Early voters » car il n'a pas su les attirer par la publicité télévisée. Il n'a compté que sur ceux qui se déplaçaient à ses meetings...
Selon un analyste, le millionnaire est tombé dans le trou qu'il s'est creusé lui-même. Même le vice-président qu'il s'est choisi, le gouverneur de l'Indiana Mike Pence, se trouve dans l'obligation constante d'arrondir les angles. Au point que Chris Wallace, journaliste chevronné de la chaîne Fox (pourtant à bloc pour M. Trump), a demandé à Mike Pence s'il faisait partie de « l'équipe de nettoyage » du nominé républicain.
Le sénateur républicain Linsey Graham, convaincu que M. Trump ne pourra jamais amenuiser la marge entre lui et Mme Clinton, a dit : « La raison qui me fait croire que nous allons perdre réside dans l'effritement de la démographie électorale, dû à la rhétorique et aux politiques corrosives de M. Trump. Elles sont pires que ce qui nous est arrivé en 2012 (à comprendre plusieurs victoires politiques d'Obama). L'Amérique est en train de changer et le parti a raté le train. »
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08 h 34, le 18 août 2016